La Guerre | PV tous ceux qui sont concernés

Je paniquais, je ne trouvais pas ma copine, elle était supposée être dans l'infirmerie de fortune, que ma mère tentait de défendre. Clairement, les Mangemorts étaient trop nombreux et ils avaient réussis à contourner ma maman. Je courais entre les lits, en contournant tous les paravents, en espérant voir le visage de mon amoureuse. Mais rien. Je mordis l'intérieur de ma joue avec nervosité.

Comme je tournais sur moi-même, baguette parée, sans savoir où aller; un flash de lumière attira mon attention. C'était une toute petite colombe, un patronus, celui d'Emi. Je suivis le petit oiseau argent, en espérant trouver ma copine rapidement. C'est alors que je finis par croiser son regard de loin, je voyais qu'elle avait pleuré. Un mangemort avançait dangereusement vers elle, elle semblait effrayée. Je me sentis bouillir de rage, de quel droit s'attaquait-il à mon amoureuse? Il n'avait pas le droit de lui toucher. Je levai ma baguette, sans m'en rendre compte.

- AVADA KEDAVRA, hurlai-je, hors de moi.

L'éclair vert sortit de ma baguette et faucha violemment l'homme devant Emily. Je n'en revenais pas de ce que j'avais fait. Je tenais ma baguette parée, la main tremblante. Je savais que j'allais passé un sale quart d'heure avec mes parents, tous d'eux avaient horreur du meurtre et je l'avais fait. Je ne ressentais même pas une once de regret ou de dégoût, j'étais fier de moi. Lorsque ma copine éclatait en sanglots, en échappant sa baguette, je revins sur Terre. Je me lançai vers elle, avant de la prendre dans mes bras. Je serrais ma copine contre moi, en restant muet. Je ne savais pas quoi faire...

Je finis par écarter Emily de moi, avant de passer une main sur sa joue pour essuyer ses larmes. Mon coeur se débattait d'excitation, je ne savais pas que tuer quelqu'un rendait aussi euphorique... Je plaquai ma bouche contre la sienne, avec tellement d'amour. Je levai son visage vers le mien, avant de me mettre à l'examiner, je ne voulais pas y trouver une seule égratignure.

- Ça va? soufflai-je, inquiet.

Sans attendre sa réponse, je soulevai ma copine dans mes bras, avant de lancer un accio silencieux à sa baguette et je fonçai vers la sortie. Je devais la sortir de là. Je ne voulais pas qu'on l'attaque encore, je voulais l'emmener loin d'ici. Je finis par réussir à sortir de la Grande Salle et la posai doucement au sol. Je pris sa main dans la mienne pour foncer dans les cachots. C'était la partie du château que j'aimais le moins, mais elle comprenait une foule de petits recoins pour se cacher. Je finis par trouver une salle de classe de potions déserte et je poussai Emily dedans.

- Reste ici, je reviens te chercher, murmurai-je. N'ouvre à personne...

Je posai un baiser désespéré sur ses lèvres, avant de me retourner vers la porte et craquer mon cou. Je devais retourner aider mes parents, mon avenir était dans l'Ordre, puisque je n'avais pas les notes pour être Aurore. Je m'élançai, mais je fus retenu par Emily.

- Je te promets de revenir, dis-je, en tentant de ne pas la regarder.

Mon corps entier me faisait souffrir. Malgré l'aide de mon père pour me rendre jusqu'à l'un des lits de l'infirmerie, il m'était impossible d'oublier mes douleurs. J'avais vraiment beaucoup de fractures. Lorsque Ingrid était entrée dans la Grande Salle, je m'étais levé, baguette parée, même si je savais pertinemment que je ne pourrai tenir longtemps sur mes jambes. Mais je voulais protéger mes cousines et mon cousin. C'était cela ma mission. Doucement, je me rapprochai de Raïna, tentant de faire taire la douleur qui me prenait à chaque pas. Ma cousine ne semblait pas en grande forme, mais elle se tenait droite, et bien prête à se battre. Je ne voyais pas Liam nulle part, mais Declan était là, tout près de Stella. Un simple regard en sa direction, et je compris qu'il allait prendre soin de la petite soeur de son copain à n'importe quel prix.

C'est alors qu'une bataille éclata dans la pièce, tandis que beaucoup de Mangemorts entraient et attaquaient de toute part. C'est alors que Bella Erikson et son époux, Ian Erikson se frayèrent un chemin jusqu'à Raï et moi. Rapidement, je vins à bout de mon adversaire, et lorsque je me tournai vers ma cousine pour lui venir en aide, je reconnus l'éclair vert qui sortait de la baguette de son assaillant.

« NON! hurlais-je. »

Je pointai ma propre arme, jetant un Protego silencieux, qui se frappa au Avada Kedavra d'Erikson. Mon intervention renvoya une partie du sortilège vers le Mangemort, tandis que l'autre partie frappait Raïna de plein fouet.

« DAVID ! m’époumonais-je. »

Ignorant mes blessures, je courus jusqu'à Raïna, avant de soulever doucement sa tête. Je me penchai contre sa poitrine, et je fus soulagé de constater que son coeur battait encore. Elle saignait du nez et était inconsciente, mais au moins, elle était vivante. Mon oncle arriva rapidement à ma hauteur, avant de passer une baguette lumineuse sur le corps de sa fille. Il la prit rapidement contre elle, avant de traverser la pièce. Je le suivis du regard, le protégeant des sorts allant en sa direction. Il remit Raï à Liam, qui transplana aussitôt avec ses deux soeurs et Declan. David revint vers moi, le regard sévère.

« Tu es blessé ! cria-t-il. Tu n'es pas en état de te battre.

- C'est mon travail, David, voulus-je lui rappeler. »

À ce même moment, les Mangemorts furent repoussés en dehors de la pièce, et mon oncle poussa un soupir, avant de m'attirer contre son torse. Il embrassa le dessus de ma tête, avant de se diriger vers Kendall. La pression commençant à descendre, je me sentais pas très bien. J'avais très chaud et le paysage commençait à devenir flou devant moi. Je tentai de me rendre jusqu'à un lit d'hôpital, mais mes jambes me lâchèrent et je tombai contre le plancher de pierre froide. Je gémis de douleur, tandis qu'une douleur aiguë traversait tout mon être.

« Papa... gémis-je avec difficulté.

- Je suis là Ethan, me parvint la voix de mon père.

- J'ai mal... »

Oui, mes fractures me faisaient souffrir, mais j'avais l'impression qu'il y avait autre chose aussi. Comme si ce sortilège ne s'était pas divisé seulement en deux, mais bien en trois, et que mon corps l'avait absorbé.

Estelle m'avait dit de protéger le château, la seule façon pour moi de remettre la plupart des défenses de Poudlard serait du haut de la tour d'Astronomie. Comme c'était la plus haute de nos tours, c'était la seule façon d'avoir une vue d'ensemble de l'école. J'avais beau tenter de remonter les défenses, mais les mangemorts étaient déjà dans l'école, je pouvais maintenir ceux qui se tenaient autour du château dehors, mais je ne pouvais rien faire pour ceux à l'intérieur.

J'avais épuisé mes ressources, je serrai les dents. Je devrais donc descendre moi-même et faire sauter les ponts. Ce qui voudrait dire que je serais probablement une cible facile et que je ne connaîtrais jamais mon enfant, mais si cela pouvait lui assurer une vie normale alors ça en vaudrait la peine. Alors que je me lançais dans les escaliers, une bulle de communication failli entrer en collision avec moi.

- Alex... fit la voix d'Amy. Je suis dans ton bureau... Avec Kella...

Ce fut tout ce que j'eus besoins d'entendre, Kella était le nom que nous avions choisis pour notre fille. Je descendis de la tour du plus vite que je pouvais, avant de transplaner dans le corridor des bureaux de la direction. Tout ce que je voulais c'était retrouver ma copine et notre enfant. Je me mis à courir vers mon bureau, avant de me faire couper le chemin par Johanna Bilson, son sourire cruel me donna un frisson dans le dos, elle se tenait devant ma porte.

- Touche à la poignée pour voir, menaçai-je.

Elle mordit à l'hameçon et je lui lançai un violent stupéfix silencieux, mon ancienne employée revola au fond du corridor, avant de rentrer dans mon bureau et barrer la porte. Je me retournai sur mon amante couchée au sol. Un petit bébé pleurait dans ses bras. Je ceuillis ma fille, d'un bras avant de poser un petit baiser sur sa tête. Je retirai mon veston pour y coucher Kella, avant de me retourner sur Amy. Je pris la mère de mon enfant dans mes bras, avant de lancer un petit Aguamenti sur le visage d'Amy, son pouls était faible, mais elle vivait.

- Amy! Réveille-toi, je suis là, murmurai-je.

Ses yeux s'ouvrirent faiblement sur moi. Je souris, avant de la soulever dans mes bras et entrer dans ma chambre, pour la poser sur mon lit. Je courus vers notre petite fille pour la poser dans le berceau près de mon lit. Je retournai vers mon amante, pour poser ma baguette contre son coeur, je fis multiplier les cellules sanguines dans son corps. Doucement, son pouls revint normal, mais ses yeux s'étaient refermés. Je glissai mon amante sous les draps, elle avait besoin de repos. Je descendis du lit, pour aller prendre ma fille dans mes bras, en la berçant doucement.

- Bonjour princesse, chuchotai-je. Ta maman est seulement fatiguée, lorsqu'elle se réveillera, on partira tous les trois en vacances.

La petite babillait tranquillement. Je posai un petit baiser sur le duvet de sa tête. Je continuais de bercer ma fille, pendant quelques minutes, jusqu'à ce qu'elle se mette à geindre. Je tentai de la bercer, avant de sentir sa couche. Rien à faire. Je me mis à chercher un biberon, mais non, nous avions décidé qu'Amy alléterait. Je serrai les dents en panique. Avant d'entendre un petit rire. Je me retournai vers la femme de ma vie qui nous regardait avec un petit sourire.

- Ames...

Le voir là, devant moi, c'était simplement irréel. Depuis notre rupture, il ne m'avait pas adressé la parole une seule fois. Et je devais avouer que moi non plus. En fait, je l'avais évité, car le voir avec un autre me faisait atrocement mal. J'avais tellement peur de sa réaction en ce moment, que j'en avais oublié la douleur de l'impact. C'était comme si le temps s'était arrêté, à partir du moment où j'avais dit son nom et qu'il avait relevé la tête. Il n'existait plus rien en ce moment, sauf son regard bien ancré dans le mien. Je souhaitais que cet instant dure pour toujours, car ce serait peut-être la dernière fois. J'avais mis ma vie en danger pour le retrouver, et je ne savais même pas pourquoi j'avais fait cela. Oui, je l'aimais. Mais si lui ne m'aimait pas? Je pris une grande inspiration, comme pour me donner du courage. Je ne devais pas penser à cela. Je n'avais pas retrouvé Jake pour lui dire que j'avais encore des sentiments à son égard. Non. J'avais mis tous les aigles en danger, et c'était pour trouver Jake et le protéger.

Le temps sembla reprendre, tandis que mon doux lion se relevait rapidement, pour franchir la distance qui nous séparait. Aussitôt, il m'aida à me remettre sur pieds, et je me perdis dans son regard noisette. Il me manquait tellement... J'avais juste envie de me blottir dans ses bras et de lui dire à quel point je l'aimais, mais il était avec quelqu'un d'autre désormais. C'est alors qu'il m'attira contre son torse, pour me serrer fortement contre lui. J'eus envie d'éclater en sanglots, tandis que je me retrouvais dans les bras de celui que j'aimais le plus en ce monde. Jamais je n'avais cru que ça n'arriverait de nouveau. Il m'éloigna doucement de lui, avant de relever mon visage vers le sien avec tendresse. Je pouvais lire l'inquiétude dans son regard.

« Tout va bien? me demanda-t-il en un murmure. »

Ce n'était pas le Jake qui me détestait ça. C'était le Jake avec qui je sortais quelques mois plus tôt, qui s'en faisait pour moi plus que pour lui. Incapable d'ouvrir la bouche pour lui répondre, je le fixais, les yeux bien ronds. C'est alors que ses lèvres se posèrent contre les miennes, et mon coeur fit un puissant bond dans ma poitrine. L'une de ses mains se nicha à la base de ma chevelure, tandis que l'autre se posait contre ma hanche. Je me blottis contre son torse, profitant de ce baiser inespéré. Il était avec Liam, donc je savais bien que ce baiser ne se reproduirait jamais.

« Je t'aime, me déclara-t-il d'un ton à peine audible. Je t'aime tellement... »

Ma respiration s'accéléra, et rapidement mon coeur en suivit le rythme. Il m'aimait encore... Je voulus l'embrasser de nouveau, mais un rire qui me glaça le sang me figea net. Courageux comme je le connaissais, Jake me repoussa dans son dos, avant de s'en prendre à la Mangemort, sa main libre nouée avec la mienne. Il lui lança alors un puissant Stupéfix avant même qu'elle ne puisse attaquer, puis il commença à courir dans les corridors, m'entraînant à sa suite. Je me retrouvai rapidement dans une classe de divination, et déjà mon lion jetait des sortilèges de protection. Je serrais fortement ma baguette dans ma main, nerveux de la suite. Je n'avais pas du tout pensé que Jake pouvait encore m'aimer, puisque c'était lui qui m'avait laissé.

C'est alors que celui que j'aimais franchissait la distance qui nous séparait pour me cueillir dans ses bras et poser ses lèvres contre les miennes avec amour et passion. Je me sentis frissonner sous l'intensité de ses baisers. Mon coeur battait si fort, que c'était la seule chose que j'entendais. J'avais envie d'éclater en sanglots. Et s'il se moquait de moi?

« Pardonne moi, murmura Jake d'un râle. »

Je posai mon front contre le sien, avant de hocher positivement la tête. Je le pardonnais absolument. Je ne pouvais pas lui en vouloir de m'avoir laissé. C'était moi qui étais en torts à ce moment. Une chose était sûre, c'était que j'avais changé. Je voulais être parfait pour mon lion. Je voulais qu'il m'aime et qu'il soit à mes côtés, et ce jusque dans ces vieux jours. Ne supportant plus toute cette pression, je m'entendis éclater en sanglots dans les bras de Jake. Je cachai alors mon visage au creux de son cou, avant de me blottir contre son torse.

« Toi, pardonne-moi, lui soufflais-je alors. »

J'éloignai doucement mon visage, avant de plonger mon regard baigné de larmes dans le sien. Je me saisis de son visage, avant d'aller cueillir un tendre baiser contre ses lèvres charnues. J'avais tellement eu mal ces derniers temps... Le voir avec Liam England m'avait tellement détruit... Et puis, je savais très bien qu'il avait couché avec mon cousin, puisque Luka m'avait nargué avec cela. Je ne voulais pas ruiner nos retrouvailles, mais je ne pouvais pas non plus garder toute cette douleur en moi.

« Tu... Tu m'as tellement fait mal, Jake, murmurais-je avec difficulté. Je veux plus jamais te voir dans les bras d'un autre... »

Je glissai mes bras sous ses aisselles, afin de le serrer fortement contre mon coeur. Je ne lui en voulais pas. J'avais tenté de lui faire du mal aussi, lorsque j'avais couché avec Nolan. Je voulais juste lui dire. Je glissai ma tête sous son menton, mes lèvres se posant sur le haut de ses pectoraux.

« Tu es toute ma vie, ajoutais-je. Je t'aime Jake. »

Aussitôt j'avais reçu la bulle de communication d'Alexander et Judy, je m'étais empressée de commencer mes tâches de protection du château. Même si je ne possédais pas de baguette magique, ma patronne m'avait donné certains pouvoirs. Par exemple, je contrôlais les soldats de pierre à l'entrée, tout près de la Grande Salle. De plus, j'avais le pouvoir d'ouvrir ou de refermer les défenses magiques de Poudlard. Je pouvais changer ou enlever tous les mots de passe existants afin d'accéder aux salles communes, ou à certaines pièces. Sinon, je jouais le rôle d'observatrice, et je rapportais tout ce que je voyais à Miss Lakimov, ou a Alexander. Au départ, je faisais ça pour protéger ma fille, mais elle avait changé d'école, et j'avais compris qu'elle ne voulait rien savoir de moi, lorsque je l'avais croisée au Ministère. Ce n'était pas grave. Jonathan m'avait privée de mon enfant, et au fond de moi, je savais que ce n'était pas de ma faute. Je me sentais coupable par contre, pour la perte de mon second enfant. Mais il aurait été un être trop puissant, une prophétie existait déjà à son égard. J'avais donc mis volontairement fin à ma grossesse. Heureusement, les enfants de Jeffrey m'offraient ce que je n'avais jamais eu: la chance d'être une mère aimante.

J'étais postée tout près de la sorcière borgne, afin d'en surveiller l'entrée. Si des étudiants tentaient de se sauver par là, je serais prête à les aider, si des Mangemorts tentaient de s'en servir comme entrée, je pouvais faire écrouler le tunnel sur leur tête. Après quelques heures, une bulle de communication me parvint: les enfants étaient sauvés. Je me dirigeai donc machinalement vers la Grande Salle, mais je me stoppai net, lorsque je vis les portes s'en refermer, et une horde de Mangemorts affamés commencer à s'éparpiller dans l'école. Je me retournai vivement, afin de trouver refuge dans un placard à balais, mais une main agrippa ma longue chevelure blonde, ce qui me fit crier.

« Piertotum Locomotor, murmurais-je, tandis qu'il me traînait vers les dédales du château. »

Les soldats de pierre commencèrent alors à sauter. Ils connaissaient leur devoir envers cette école. Je savais qu'ils allaient poursuivre les Mangemorts. Je commençai alors à me débattre dans les bras du Mangemort, qui me lança plus loin au sol. Je roulai plusieurs fois sur moi-même, avant de m'immobiliser. Je pris une grande inspiration, afin de ne pas virer harpie. Je me relevai, pour voir que j'étais entourée de Mangemorts.

« Elle est jolie, n'est-ce pas les gars ? couina celui sur ma gauche. »

Ils éclatèrent tous de rire, tandis qu'ils refermaient leur cercle sur moi. Je fronçai les sourcils, motivée à me défendre. S'ils pensaient qu'ils allaient mettre leurs pattes sales sur moi, ils se mettaient le doigt dans l'oeil. Le premier posa sa main sur mon épaule, et je me défis brusquement de son emprise, ce qui sembla l'énerver. Il se saisit à nouveau de ma chevelure, et je tentais de lui asséner un coup de pied.

« Stupéfix ! lança une voix de fille.

- Levicorpus ! cria un gars. »

Et un sortilège silencieux sembla chasser mon opposant. Je portai ma main à ma tête, avant de poser mes yeux sur Brandon, Jenna et Alexa. Cette dernière glissa sa main dans la mienne, avant de m'entraîner à leur suite dans les dédales de Poudlard. Grâce à eux et leurs baguettes, je me rendis saine et sauve jusqu'à la Grande Salle. En y entrant, Angélique, ma bonne amie, laissa tomber un petit cri de désespoir. Elle me serra dans ses bras, avant de commencer à m'examiner.

« Je vais bien, lui assurais-je. Jeffrey est ici? demandais-je doucement. »

Elle me fit un petit signe de tête en direction de l'infirmerie. Je lui souris, avant de me diriger vers mon copain. Mon coeur arrêta de battre, lorsque je vis Ethan sur le lit, en train de se tortiller. Il suait à grosses gouttes. Jeff, Dave et Kendy étaient autour de lui, à tenter de l'aider.

« Ethan... soufflais-je pour moi-même. »

Je franchis la distance qui me séparait de ma nouvelle famille, avant de poser une douce main contre l'épaule de mon conjoint. Il se tourna vers moi, et je vis dans son regard qu'il était complètement dépassé. Je me mordis la lèvre inférieure, impuissante. Je pris donc place assise près du lit du lion, commençant à caresser sa chevelure trempée de sueur.

« Ça va aller mon petit lionceau, lui murmurais-je avec une douceur infinie. »

Je posai mes lèvres contre son front en un baiser plus que maternel. Ethan, Béatrice et Lexie n'étaient pas mes enfants, mais c'était tout comme. N'était pas réellement magique, je ne pouvais pas aider le fils de mon amoureux, mais je pouvais tenter de le rassurer. Mon petit lionceau... Ça le faisait toujours sourire lorsque je l'appelais comme cela. Mais là, aucune réaction. C'était vraiment dur, de le regarder se tortiller de douleur de la sorte.

Repousser les mangemorts était plus facile à dire qu'à faire. Surtout quand ces derniers n'avaient rien à perdre, alors que nous oui. Il y avait trop d'élèves, donc de victimes possibles dans la Grande Salle, pour que nous puissions nous battre sans avoir à nous inquiéter. Mon propre fils avait beau être un aurore, il n'en restait pas moins mon enfant.

Alors que je combattais contre un mangemort, un peu trop motivé, j'essayais de localiser Ethan. Rien à faire, je ne le voyais pas. Je n'étais pas capable de lancer un seul sort offensif, alors que mon adversaire les enlignait. Je ne faisais que repousser ses attaques, en priant qu'un sort n'heurte pas un jeune. Je vis une foule d'étudiants, des lions et des blaireaux, entrer et attaquer les mangemorts par derrière. Non. Qui les avait libéré? Je localisai Béa et Lexie, je réussis à me rendre jusqu'à elle.

- Retournez dans vos dortoirs, maintenant! dis-je, sèchement.

Les sorts volaient de toutes parts. Du coin de l'oeil, je vis Kristen Anderson lever sa baguette en direction de ma plus vieille. Je poussai Béatrice dans mon dos, avant de lancer un Avada Kedavra, ce qui tua la sorcière sur le champ. Personne ne touchait à mes enfants. Personne. Je me retournai vers Lexie, qui me regardait appeurée. J'aggripai sa main et celle de mon autre fille, avant de les pousser vers la sortie.

- DORTOIR MAINTENANT, hurlai-je, paniqué.

Je finis par me retourner sur moi-même, avant de voir Dave tenir Ethan contre lui. Je vis mon enfant tituber vers l'infirmerie, avant de le suivre rapidement. Mon coeur se débattait dans ma poitrine avec inquiétude. Lorsque je le vis tomber au sol, je me lançai vers mon seul fils.

- Papa... gémit mon fils.

- Je suis là Ethan, murmurai-je doucement, en tenant mon enfant dans mes bras.

- J'ai mal...

Je ne savais pas quoi faire, je posai mon enfant sur le lit de fortune. Je tentais de mettre Ethan confortable, mais la douleur le faisait se tortiller. Je ne savais pas comment le calmer. Ma main tenait la sienne, alors que je tentais tous les contre-sorts que je connaissais. Rien à faire. Bientôt, un attroupement se fit autour de moi. Kendy et Dave se tenaient à mes côtés. Je n'en avais rien à faire, je voulais que mon fils arrête d'avoir mal. Je voulais prendre sa douleur.

Une main se posa sur mon épaule, je sursautai et me retournai sur mon amoureuse, Lyndie. Ma vélane dû voir ma détresse dans mon regard, puisqu'elle ne dit rien. Je la vis se mordre la lèvre inférieure avant de prendre un siège, alors que je retournais auprès de mon fils. Lyndie se tenait de l'autre côté du lit, sa main glissant dans ses cheveux luisant de sueur.

- Ça va aller mon petit lionceau, murmura-t-elle.

Non, il n'était pas à elle. Ethan était à moi, mon fils, mon enfant, mon bébé. Il continuait de se tordre dans le lit, alors qu'elle posait un petit bisous sur son front. Non, elle n'avait pas le droit. Sans m'en rendre compte ma main était déjà sur son épaule, alors que je la repoussais durement. Mes yeux étaient remplis de larmes.

- Ne touche pas à mon fils, dis-je, complétement brisé. Mon... Mon bébé...

J'éclatai en sanglots, alors que je serrais ma baguette. Je ne pouvais rien faire. Je poussai un cri de désespoir, alors que David posait sa main contre mon épaule, je le repoussai tout aussi violemment que je l'avais fait pour mon amante. Ses deux mains agrippèrent mes épaules, pour me relever vers lui. Son regard dur me transperça, comme lorsque nous étions enfants... Je cessai tout mouvement ou sanglots d'un seul coup.

- On devrait l'envoyer à Ste-Mangouste, Jeff, dit-il doucement. Oui, insista-t-il alors que je secouais la tête. Et essai de ne pas repousser les gens qui t'aiment...

Je me défis de l'emprise de Dave, avant de reprendre la main d'Ethan. Je secouais la tête, sans arrêter. Une autre main se posa sur moi, Angélique. Je la regardais, complétement vidé.

- Je peux le calmer, mais il doit aller à Ste-Mangouste.

Je lançai un regard triste à Lyndie. Je me laissai tomber à genoux, en pleurant à chaudes larmes.

- Emmenez-le, pleurai-je.

Lorsque Jared et Xavier avait défoncé les portes de la salle commune, j'avais suivis le groupe. Connaissant la nature fonceuse des lions, je savais que je croiserais Lauranne et je tenais à la revoir. Je tenais aussi à la protéger, une attaque de mangemorts était la chose qui m'effrayait le plus, surtout si ces derniers apprenaient l'existence de ses pouvoirs extraordinaires, elle était en grand danger. Naturellement, j'avais suivis le reste de ma maison vers la Grande Salle.

En y arrivant, je fus paralysé quelques secondes, c'était horrible. Les gens se battaient non seulement dans le Hall mais aussi dans la Salle et dans l'infirmerie de fortune au fond de cette dernière. Je ne voyais pas Lauranne, mais je voyais des gens de sa maison en train de se battre, donc elle devait forcément être ici. Je serrai ma baguette, avant de foncer. J'agrippai le coude d'Amber Kingsley au passage.

- T'as vu Lauranne Dumbledore? demandai-je en l'attirant vers moi, pour lui faire éviter un éclair rouge.

- Elle a été enlevée, dit-elle, Tu me laisse partir?

Je blêmis, avant de la lâcher. Je me remis à courir, avant d'arriver à l'infirmerie. Je me mis à déambuler rapidement entre les lits, mon coeur s'arrêta alors que je tournais le coin. Lauranne. Un sorcier blond la tenait contre lui, une sorcière blonde presque platine. Je tendis mon arme vers eux, en avançant lentement.

- Laisse-la partir, blondinet, crachai-je. Ou je te jure que tu vas sortir d'ici les pieds par l'avant.

Les deux blonds se retournèrent vers moi, la fille se plaçant entre le mec et moi. Je souris moqueusement devant son air sérieux. Je serrai les dents en pointant mon arme sur elle, alors que la belle blonde tenait sa baguette pointée au sol.

- Tu laisse ta copine se battre pour toi? Masculin, me moquai-je. Laisse mon amie partir.

Je vis que ma moquerie le dérangeait. J'ouvris la bouche pour dire un mot, mais la jeune femme tendit sa main vers moi et je fus pris à la gorge par une main invisible. Cette dernière serrait trop fort, je sentais mon air me quitter. J'échappai mon arme, pour porter mes propres mains à ma gorge pour essayer de me libérer, rien à faire.

- Lau... Lauranne....

Ce fut le noir.

Est-ce que j'avais vraiment fait cela? Est-ce que j'avais vraiment demandé à Thomas de m'épouser, même si je ne le connaissais depuis moins d'un mois? Oui, parce que je ne me voyais pas faire ma vie sans lui. Thomas avait littéralement tout changé chez moi, ma vie n'était plus aussi difficile, en fait, tout était facile avec lui. Je ne regrettais pas ce que je lui avais demandé.

Sa main agrippa sa baguette, toute tremblante. Mon amant éclata soudainement en sanglots, ce qui me fit douter de ma demande, avant de se mettre à hocher positivement la tête. Il finit par poser les pieds au sol et se lancer contre moi, Thomas me serrait tellement fort contre lui, je commençais à étouffer.

- Oui, je le veux, chuchota mon amour.

Son visage humide se leva vers le mien, avant qu'il ne m'embrasse avec amour. Alors que je me laissais aller dans mon bonheur, les portes de la Grande Salle s'ouvrirent avec un grand fracas. Je sursautai, puis la situation passa de calme à dangereuse en quelques secondes. Ingrid Core tenait soudainement Jake Bolton contre elle, mais rapidement, elle changea d'otage pour Luka Weasley. Je me levai, tendu en tenant ma baguette. Par chance, le lion sauva le jeune Serpentard de la mort et une violente bataille s'en suivi.

Je me retrouvai séparé de Thomas. Mon coeur remonta dans ma gorge. Je ne le voyais pas, mais je voyais les gens de l'Ordre, les gens du Ministère, les professeurs, mais aussi des élèves qui auraient dû être dans leurs dortoirs; en train de se battre avec des mangemorts. Au bout d'un long moment, les mangemorts furent repoussés, je tournai sur moi-même en cherchant Thomas. Il était nulle part. Je vais bien, fit sa voix dans ma tête. Oui, mais où es-tu, pensai-je.

Je me mis à déambuler dans la Grande Salle, au passage, j'aidais les gens à se relever et à guérir certaines blessures. Je retrouverais mon fiancé, je l'avais entendu dans ma tête. Je finis par tourner le coin d'un paravent, avant de voir Jeffrey England pleurer sur son fils Ethan, ce dernier était pris de convulsion, je portai une main à bouche pour étouffer un sanglot. Le pauvre Gryffondor souffrait c'en était triste à voir. Je me retournai sur moi-même, sur un Thomas inquiet. Je pris sa main dans la mienne, pour nous éloigner de ce triste spectacle. Je me pressai contre lui.

- Tu crois qu'il va mourir? demandai-je.

Je cachai mon visage dans le cou de Thomas. Je laissai mes larmes aller, j'étais trop sensible. Ma main agrippa sa nuque à la base de ses cheveux, alors que je levais mon regard vers lui. Les yeux humides, je me perdis dans les siens. Mes lèvres se posèrent sur les siennes en un long baiser.

- Fais-moi sortir d'ici, murmurai-je.

Je devais sortir Laurane d'ici. À la demande d'Alicia. Elle ne me connaissait pas, peut-être me reconnaissait-elle du bal? Je ne le savais pas. Mais s'il le fallait, j'allais utiliser la force. Moi qui étais d'un naturel doux, j'étais prêt à utiliser un peu de violence si c'était pour sauver la vie d'une jeune femme, et particulièrement la soeur de ma meilleure amie. Ali était devenue la personne la plus importante dans ma vie, avec Declan. Et je faisais absolument tout pour les gens que j'aimais. Si on m'avait envoyé à Poudlard, j'étais persuadé qu'on m'aurait placé dans la maison des blaireaux. Mais ce n'était pas le temps de penser à ça. Pas au beau milieu d'une guerre. Baguette parée, je ne savais pas par où partir. C'est alors qu'Alicia, qui m'avait poussé dans son dos, se retourna vers moi, les sourcils froncés. Je ne pus m'empêcher de penser à quel point elle était belle lorsqu'elle était contrariée. C'est alors que ses lèvres se posèrent contre les miennes, et mon coeur fit un immense bond dans ma poitrine, et je compris. J'étais amoureux d'Alicia Dumbledore.

« Va-t-en, murmura celle qui faisait battre mon coeur. »

Je hochai doucement la tête, avant de me retourner vers Laurane, qui semblait légèrement apeurée devant les autres étudiants pris en otage. Je la pris alors dans mes bras, la serrant contre moi. Je pouvais transplaner, mais je ne savais pas où aller.

« Laisse-la partir, blondinet, pesta une voix derrière moi. Ou je te jure que tu vas partir d'ici les pieds vers l'avant. »

Je me retournai vivement, tenant toujours Laurane contre moi. Il portait l'uniforme de Poudlard, aux couleurs des blaireaux. Alicia se lança alors devant sa soeur et moi, afin de nous défendre. Bon, j'étais capable de me battre, tout de même, mais la magie différente de mon amie lui permettait de faire beaucoup plus de choses que moi.

« Tu laisses ta copine se battre pour toi? me nargua le jeune Poufsouffle. Masculin. Laisse mon amie partir. »

Il voulait Laurane ? Il n'avait qu'à venir me la prendre des bras. Alicia ne bougea pas d'un poil, et le jeune homme porta ses mains à sa gorge, manquant d'air. Laurane commença alors à se débattre dans mes bras, mais je resserrai ma prise sur elle. Lorsqu'il perdit conscience, je posai une main douce sur l'épaule d'Ali.

« Ça suffit, lui murmurais-je. C'est son ami. »

Je lui fis un petit sourire, avant d'aller embrasser ses lèvres avec amour. Tenant toujours la jeune lionne contre moi, je me contentai de poser mon pied sur le blaireau, pour transplaner à Beauxbâtons, dans la salle d'études préférée de mes amis et moi. Comme je l'espérais, Élisa, Manoé et Rosie s'y trouvaient. Elles me regardaient avec étonnement, tandis que je laissais Laurane. Elle se jeta aussitôt aux côtés de son ami.

« Rosie... tu peux le réveiller s'il-te-plaît ? lui demandais-je, un peu épuisé par toute cette pression. »

Je me laissai tomber dans un petit fauteuil, voyant le doux visage d'Alicia dans mes pensées. Je ne lui avais même pas dit que je l'aimais avant de partir... Et si elle mourrait?

HJ/ Partis à Beauxbâtons !

Les enfants de Jeffrey avaient pris une très grande place dans ma vie. J'aimais bien les considérer comme les miens, même s'ils ne l'étaient pas. J'avais toujours cru que c'était correct du côté de mon conjoint, car il m'avait toujours encouragée à aller vers eux, mais je compris que ce n'était pas le cas, lorsque sa main s'était posée contre mon épaule pour me repousser assez brusquement. L'espace de quelques secondes, mon visage se changea en harpie. Quelques personnes durent le remarquer, puisqu'il y eut quelques murmures, mais je me repris rapidement. Jeff était blessé, je savais qu'il ne voulait pas vraiment me pousser ainsi.

« Ne touche pas à mon fils, râla alors mon amant, complètement détruit. Mon... Mon bébé... »

Mon coeur se serra dans ma poitrine, à voir Jeff ainsi, et encore plus à voir Ethan aussi souffrant. Il n'y avait rien que je pouvais faire pour l'aider, et je m'en voulais terriblement. Je pris quelques mètres de distance, mais le cri que poussa mon amant me fit frissonner d'horreur.

« Je peux le calmer, dit la voix d'Angélique, ce qui me fit me retourner. Mais il doit aller à Ste-Mangouste. »

Le regard de Jeff croisa alors le mien, juste avant qu'il ne se laisse tomber au sol, en sanglots, avant de dire aux autres d'emmener Ethan. Je me jetai à ses côtés, avant de le serrer dans mes bras. Je commençai alors à pleurer avec lui, complètement déchirée par tout ce qui se passait. Ce n'était pas la première fois qu'Ethan était blessé, et je savais que Jeff était déjà très inquiet à son sujet. Angélique me fit un sourire triste, avant de poser sa main contre mon petit lionceau et simplement disparaître. Je restai ainsi à genoux aux côtés de mon conjoint, caressant ses cheveux et le serrant le plus fort possible contre moi.

« Je sais que tu ne veux pas entendre ça, lui soufflais-je. Mais tu dois te reprendre. Cette école est pleine de Mangemorts, et ils sont prêts à n'importe quoi, surtout tuer un England... »

Je voulais simplement lui rappeler qu'il n'y avait pas qu'Ethan. Il avait aussi deux magnifiques filles. Et son devoir d'Aurore l'obligeait à protéger tous les sorciers. Il se devait donc de se relever, et aller combattre.

« Vois ça comme une occasion de venger Ethan, ajoutais-je, un peu en colère. »

J'étais en colère. Pas après Jeffrey. Après moi-même. Je n'avais aucun pouvoirs, et je ne pouvais donc pas me battre contre ces foutus Mangemorts. Oh je pouvais m'avérer très agressive, mais mes poings ne valaient rien face à un Avada Kedavra, malheureusement. Angélique apparut près de nous, et j'aidai mon amant à se relever. Ses sanglots avaient cessé, tandis qu'il semblait déterminé à exterminer tous ces Mangemorts.

« Je peux aller m'assurer que Lexie et Béa ne font pas de conneries, proposais-je alors. »

J'avais commencé à patrouiller le château des airs. Parfois, je m'arrêtais à certains endroits, afin d'aider les étudiants, et je chassais ainsi les Mangemorts, les envoyant directement à Azkaban. Ils avaient recruté en force depuis la dernière attaque, il y en avait tellement, que je commençais à perdre espoir. C'est alors qu'une magie différente attira mon attention. Près du lac Noir. Je fronçai les sourcils, légèrement furieuse, et j'apparus à cet endroit en une pluie d'étoiles dorées. Il y avait quelques personnes, dont un légèrement plus âgé. Tous se dispersèrent aussitôt en éventail à ma vue, les mains complètement ouvertes de chaque côté de leur corps. Je levai lentement ma baguette, avant de la serrer dans ma poche arrière. Malgré tout, ils restèrent en position d'attaque? J'osais imaginer que c'était cela. Celui formant la pointe de ce V avait les bras croisés contre sa poitrine, sourire moqueur au visage.

« Qui êtes-vous? demandais-je alors, lorsque je fus assez près de lui. »

Je vis sa petite armée commencer à rire de ma question, ce qui me fit hausser un sourcil. Je vivais depuis très longtemps, et leur magie, je ne la connaissais pas. Clairement, ils étaient plusieurs à la posséder. Ils devaient très bien se cacher depuis longtemps, car jamais je n'avais rencontré quelqu'un comme ça.

« Je vais le demander autrement, dis-je d'un ton assez sévère. Êtes-vous contre nous, ou avec nous?

- Aucune de ces réponses, se moqua une jeune femme à la chevelure brune. »

D'un simple mouvement de la main, leur Chef la fit taire. Je le fixais, le défiant du regard. Il ne semblait pas vouloir m'attaquer. Ils n'étaient pas alliés au Mangemorts, et selon les dires de la jeune femme, ils n'étaient pas non plus mes alliés. Mais il nous était impossible en ce moment de combattre sur deux fronts.

« Vous voulez l'élu... murmurais-je pour moi-même. »

Le sourire cruel de la jeune femme me fit comprendre que c'était exactement ça qu'ils cherchaient. Ils courraient probablement après Liam England. Il n'était pas ici. Et le véritable élu non plus. Je ne pensais pas qu'ils voulaient tuer les étudiants de cette école. Ils voulaient simplement mettre la main sur l'élu. J'allais découvrir pourquoi, mais pas aujourd'hui. J'ouvris la bouche pour parler encore, mais un cri de douleur attira mon attention. Je ma transformai rapidement en petite boule dorée, avant de me projeter rapidement au travers la forêt, où je trouvai l'énergie de deux personnes. Je repris apparence humaine, surprise de voir Danaë Collins, en train de torturer Aidan. C'est alors que je vis la Marque des Ténèbres flotter au-dessus de Poudlard. Je m'approchai prudemment de la blairelle, mais elle m'avait vue. Elle planta rapidement sa lame dans le bras d'Aidan, avant de l'ouvrir jusqu'à sa main.

« Arrête, immédiatement, l'intimais-je. »

Je vis son sourire sadique, et je compris qu'elle était déjà bien loin. Jamais je n'aurais cru que cette élève sombrerait dans le mal. Je glissai ma main dans mon dos, afin d'aller me saisir de ma baguette, mais Danaë la fit rapidement voler jusqu'à elle. Je souris de découragement. Pourquoi j'avais mis ma baguette dans ma poche aussi? Je me sentais stupide en ce moment d'avoir tenté d'aller en paix voir ces nouveaux sorciers. Mais je n'allais pas laisser cette étudiante massacrer Aidan. Je franchis donc la distance qui me séparait d'elle, et elle leva rapidement sa lame devant mon visage. Je haussai un sourcil. Je n'avais pas peur de la mort. C'est alors qu'elle me lança l'arme, avant d'en sortir un autre de sa ceinture. Elle voulait qu'on se batte ? Vraiment?

« Je sais ce que tu veux, Danaë, tentais-je d'une voix douce. Je vais me battre contre toi, à une seule condition. Laisse-moi envoyer Aidan se faire soigner. Il n'est pas ta véritable cible. Tu veux me ramener aux Mangemorts, et tu le feras. »

Elle tourna doucement la tête sur le côté, avant d'afficher un grand sourire sadique. Elle fit un pas sur le côté, et je m'empressai de poser ma main sur Aidan, qui perdait énormément de sang. Il disparut aussitôt en une pluie d'étoiles dorées, pour apparaître dans la Grande Salle. Je n'eus même pas le temps de me retourner vers la blairelle, que je sentis une cuisante douleur dans mon rein. Je gémis, tandis qu'elle retirait la lame de ma chair. Je me retournai alors, agitant mon couteau sans regarder, entaillant ainsi sa joue. Mon regard alternait entre la rouquine, et la marque des Ténèbres au-dessus de mon château. Je n'avais pas peur de mourir, mais je ne pouvais pas mourir en laissant Poudlard à la merci des Mangemorts. Je sentais ma lèvre inférieure trembler, tandis que Danaë ricanait. Sans crier gare, la jeune fille se jeta sur moi, me plaquant brusquement contre l'herbe fraîche. Je commençai alors à lui asséner des coups, tandis qu'elle tentait de me poignarder de nouveau. Je réussis finalement à inverser nos positions, et sans réfléchir, je levai ma lame au-dessus de sa gorge. Son sourire victorieux ne m'échappa pas, ce qui me fit froncer les sourcils tandis que s'abattais ma dague vers son cou. C'est alors que deux bras solides me saisirent pour me soulever, ce qui me fit crier d'indignation. La clairière laissa alors place au bord du lac, mais la petite armée n'était plus là. Je me défis de l'emprise des bras, avant de me retourner vivement. Je fus surprise de voir le Chef à qui j'avais parlé plus tôt.

« Pourquoi? demandais-je simplement. »

Je reculai encore de quelques pas, portant mes mains à ma blessure. Danaë avait ma baguette, et sans que je comprenne pourquoi, je n'avais plus accès à mes pouvoirs, comme si le fait d'entrer dans cette petite clairière me les avait bloqués. Ma vue commençait à se brouiller. Je pouvais voir l'homme avancer vers moi.

« S'il-vous-plaît, ne me tuez pas, dis-je avec difficulté. Je dois sauver Poudlard... »

Ce fut le noir.

Je revins violemment dans mon corps, je rouvris les yeux sur Sara, ma femme me regardait avec un regard froid. Je ne l'avais jamais aimé, je ne l'aimerais jamais. Je l'avais simplement épousé pour plaire à ses parents et leur petite fortune. Maintenant que j'étais pris avec elle, je ne pouvais pas m'en débarrasser. L'arrivée d'Alicia dans nos vie avait calmé le jeu, puisque la jeune Dumbledore était la seule chose que Sara avait voulu de moi, un enfant. Et maintenant que j'avais laissé notre fille adoptive se sauver en Angleterre, ma femme m'en voulait.

J'avais beau tenter de contacter ma fille rebelle, rien à faire. Logan m'avait informé qu'il partait pour l'Écosse avec Kayla, j'avais intercepté la jeune femme, avant de le laisser partir. Je lui avais aussi demandé de me ramener ma fille, qu'elle le veuille ou non. Kayla resterait avec moi, pour maintenir les rangs de la jeune génération des Ombres. Je fermai les yeux, avant de projeter l'une de mes ombres vers le château de Poudlard. Ce que je vis me glaça le sang, les troupes des mangemorts entouraient le château, l'élu s'y trouvait et il était hors de question qu'ils mettent leurs sales pattes dessus.

Je finis par me lever de mon coussin de méditation, avant de faire signe à ma femme de réunir les troupes. En quelques heures, je me retrouvai devant tous les Ombres, d'un seul signe, nous transplanâmes vers l'Écosse. Je me retrouvai près de Pré-au-Lard, Kayla se tenait près de moi, avant de prendre les devants vers Poudlard. Elle portait un uniforme de l'école, de la maison des lions. Elle nous mena au travers des lignes mangemorts, vers le Lac Noir. Une femme blonde assez jolie sous une pluie d'étincelles. Ses sourcils froncés me donnèrent envie de rire, mais je me contentai de croiser mes bras contre ma poitrine et sourire moqueusement.

- Qui êtes-vous? demanda-t-elle, une fois plus près de nous.

Mes troupes se mirent à rire, ce n'était pas tous qui comprenaient que nous n'étions pas une branche connue de la sorcellerie. Dans cette jeune femme, il y avait aussi une forme de magie aussi rare, voire même plus rare que la nôtre. Malgré son corps d'environ une trentaine d'année, son regard semblait être ancien, comme si il avait vu plus de choses que dans une seule vie.

- Je vais le demander autrement, dit-elle, sa baguette levée vers nous. Êtes-vous contre nous, ou avec nous?

Je n'allais pas répondre, cela ne la concernait pas. Clairement, elle devait faire partie de la petite arme de l'Ordre du Phénix. Nous n'avions que faire d'eux, ils n'étaient pas importants, sauf une seule famille. Celle de l'élu.

- Aucune de ces réponses, répondit ma femme.

Je levai ma main rapidement, pour lui clouer le bec. Elle n'avait pas à parler, pas sans mon accord. La belle blonde leva un regard sérieux sur moi, rare étaient les gens qui osaient me défier du regard, c'était assez courageux de sa part. Lorsqu'elle comprit notre raison d'être ici, cela parut dans son regard. Je pus lire ce qu'elle se disait sur ses ces lèvres «vous voulez l'élu...». Bingo. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, probablement pour nous dire de partir, un cri de douleur résonna autour de nous, cela la paralysa un instant. Mais la belle inconnue reprit son sang-froid et se dématérialisa devant nous. Il était clair que je voulais trouver une façon de faire cela. Je me retournai vers Sara, avant de froncer les sourcils vers elle.

- Ne reparle plus sans que je te l'aie permis, crachai-je.

***

Je me promenais près des arbres de la Forêt Interdite, lorsque je mis à entendre des cris. Je plissai les yeux, avant de voir deux femmes se battre, à première vue cela pouvait être intéressant, mais lorsque je reconnus la belle blonde, je fonçai vers elle. La blonde finit par renverser la rousse, alors que j'arrivais à leur hauteur, je vis que la rouquine était bien plus jeune que la femme par-dessus elle. Lorsque la blonde leva sa lame, je réussis à passer mes bras sous ses aisselles pour la soulever de terre. Elle poussa un cri, alors que je transplanais. Nous revînmes près du Lac, alors qu'elle se dégagea de mon étreinte, pour se retourner vers moi.

- Pourquoi? demanda-t-elle.

Elle recula de quelques pas, ses mains se portant à son rein. Je fronçai les sourcils, alors que je sentais la magie anasthésiante de ma femme, elle avait ensorcelé la clairière avec son ombre afin qu'aucun sorcier ne puisse faire de la magie. Je me dirigeai doucement vers elle, pour l'aider.

- S'il-vous-plaît, ne me tuez pas, marmonna la belle. Je dois sauver Poudlard...

Poudlard était le dernier de mes soucis, comme elle tombait dans l'inconscience, je la rattrapai avant que son corps ne heurte le sol. Je la soulevai comme une plume, avant de la coucher contre le sable humide près du Lac. Je pris une grande inspiration, avant de laisser mon ombre aller, je devais trouver Alicia. «Alicia, reviens auprès de ton père, de ta famille, immédiatement». Je plongeai mon ombre dans la jeune femme inconsciente, avant d'aller refermer sa blessure et guérir son mal. Je rappelai mon ombre, avant de m'asseoir à son côté, pour la surveiller.

De longues minutes passèrent, elle finit par se réveiller. J'avais pu aller chercher dans sa tête, m'informer de qui ou ce qu'elle était. Estelle Brown, une sorcière possédant une magie plus qu'ancienne, capable de passer de corps en corps, au lieu de s'éteindre. Je croisai son regard, avant de lui faire un petit sourire moqueur.

- Tu es un spécimen unique, Estelle, dis-je. Prendre une vie n'est pas ton genre et ne devrait pas l'être. Pour l'instant, nous sommes du même côté, mais lorsque viendra le temps pour les miens de prendre l'élu, tu ne feras pas le poids, si tu as pris une vie...

Je me relevai, avant de lui tendre une main, elle était belle et je ne pouvais qu'avoir de l'admiration pour ce qu'elle était. Pourtant Estelle ne prenait pas ma main, se contentant de me regarder surprise. Je souris.

- Je ne vais pas rester ici toute la nuit, tu viens? me moquai-je.

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