Défendre l'honneur de celui qu'on aime

Le chemin vers le bureau d'Alex était long. Nous avions attiré bien des regards, mais surtout des chuchotements. Je gardais la tête haute, je n'avais que faire des rumeurs de mes élèves, je pouvais aussi tous les couler si je voulais. Je pouvais leur coller une semaine de retenue. J'en avais rien à faire, j'avais le gros bout du bâton avec eux. Tout ce qui m'importait, c'était Theo, rien ni personne d'autre.

Alors que nous poursuivions notre route, moi, la tête haute et celle de Theo bien basse; la main de ce dernier se glissa dans la mienne. Au lieu de la lâcher, je serrai mes doigts au travers des siens. Je grimpai les escaliers en colimaçon, avant d'ouvrir magiquement la porte du bureau. Le regard de glace de Theo s'arrondit de peur devant la présence de Viktor Krum dans la pièce. L'ancien joueur de Quidditch n'était clairement plus ce qu'il était, de plus, me retrouver en présence d'une célébrité ne m'impressionnait pas du tout. Après tout, j'étais le petit fils de l'Élu. Le regard enragé de l'ancienne star était fixé sur nos mains enlacées. Je sentis Theo lâcher ma main, pour s'accrocher à mon bras, dans mon dos. Il pouvait se cacher, j'affronterais le monde pour lui et son bonheur. Derrière le has been, Gabrielle Delacour se limait les ongles, la jeune soeur de Fleur avait vieillie, mais gardait son apparence magnifique. Elle ne semblait même pas se rendre compte de la présence de son fils.

Le père dit quelque chose que je ne comprenais pas et que je ne chercherais pas à comprendre. Cela attira l'attention de sa femme, qui leva les yeux sur son fils.

- Viens mon chéri, dit la française dans sa langue maternelle. Il est temps que tu aille à Dumstrang.

- Non, souffla mon aimé dans mon dos.

C'était ce que je voulais entendre. Il tenait tête. Pendant ce temps, Krum beuglait quelque chose en bulgare. J'en avais que faire de ce qu'il pensait. Je savais ce qu'il pensait de ma famille, de notre prestige. Je sentais Theo trembler dans mon dos, je le forçai à pivoter devant moi, avant de le serrer contre moi. Ce n'était pas vrai que j'allais laisser un père détruire son fils comme cela. L'autre poussa un juron, avant de faire apparaître un parchemin.

- Voici un papier qui me décharge de toute responsabilité envers Theodore, cracha Krum.

Je dus me retenir pour ne pas anéantir le paternel de mon amoureux sur place. Gabrielle recommença à se limer les ongles, sans regarder son enfant. Je commençais à bouillir de rage. Comment des parents pouvaient faire cela à leur enfant? Même mon grand père n'avait pas été aussi merdique avec mon père. Theo finit par cacher son visage dans mon torse, en plaquant ses mains contre ses oreilles.

- Dis-moi quand c'est fini, souffla-t-il.

J'étais rouge de colère. Alex signa le papier en prenant sous sa tutelle. Il était le mieux placé pour faire cela, il était déjà un père et pourrait aider Theo à se réconcilier avec lui-même. Il remit le papier au père biologique de Theo. Je me mis à applaudir de façon moqueuse et sarcastique. Le regard de Krum se darda sur moi. Je posai une main derrière la tête de Theo, en protection. L'autre agrippa ma baguette, j'étais prêt à lui démonter le portrait.

- Mais voilà un père exemplaire, mesdames et messieux, crachai-je. Le grand Viktor Krum incapable d'agir avec honneur et amour envers son fils unique. Pourquoi? Parce que son fils souffre d'une condition neurologique? Ou parce qu'il s'haït lui-même?

Je voyais les narines du has been bouger comme celles d'un boeuf enragé. Personne n'osait lui parler comme je faisais. Je n'avais aucun respect pour lui, je n'en aurais jamais. Lorsqu'il fit un pas vers moi, je levai mon arme, l'arrêtant dans son élan.

- Devrions-nous faire venir les photographes de la Gazette du Sorcier? demandai-je, hors de moi. Afin que l'on voit à quel point Viktor Krum est une mauviette et surtout un égoïste.

Je renvoyai Theo dans mon dos, avant de me diriger vers Krum et m'arrêter à quelques centimètres de son visage.

- Vous n'arrivez même pas à la cheville de Theo, crachai-je.

Messages : 31 Date d'inscription : 02/11/2020

Tout semblait se passer tellement lentement. Je ne voulais pas donner la satisfaction à mon père de pleurer, car je savais qu'il tenterait de me manipuler. Je savais aussi qu'il parlerait de Laurence, et qu'il me dirait encore à quel point j'étais une déception pour lui. Je me contentais donc de rester le visage caché contre le torse de Jason, mes mains plaquées contre mes oreilles. J'entendais des bruits de fond, mais je ne pouvais pas distinguer les mots que disaient les voix. En ce moment, la seule chose que je voulais, c'était que ce cauchemar soit terminé. Je voulais que mes parents quittent, je me fichais bien du reste. J'allais accepter la suite des choses, je ne pouvais juste pas le faire devant Viktor Krum. Je ne supporterais plus de voir son regard condescendant. J'étais une déception pour lui, je le savais déjà, mais je ne voulais plus l'entendre, ni le voir.

Soudainement, je sentis les bras de mon amoureux (pouvais-je l'appeler ainsi désormais?) me lâcher quelques instants, avant que l'une de ses mains se pose contre ma tête. De par les vibrations de son torse, je me doutais qu'il parlait. Je relâchai donc la pression contre mes oreilles.

- ... incapable d'agir avec honneur et amour envers son fils unique. Pourquoi? Parce que son fils souffre d'une condition neurologique? Ou parce qu'il s'haït lui-même?

J'écarquillai les yeux, toujours bien caché par le corps de Jason. J'avais souvent confronté mon père au sujet de ma condition; j'avais rapidement appris que ça ne servait à rien. Il ne me voyait comme un échec uniquement à cause de cela. Je n'avais jamais eu de chance avec lui. Jamais. J'avais cru qu'avec le départ de Laurence, il m'aimerait un peu plus, mais je m'étais trompé. En fait, c'était pire.

- Devrions-nous faire venir les photographes de la Gazette du Sorcier? continua Jason, sur le même ton venimeux. Afin que l'on voit à quel point Viktor Krum est une mauviette et surtout un égoïste.

À ce moment, Jason me ramena dans son dos, mais il se sépara bien rapidement de moi, afin de marcher vers mon père. C'est à ce moment que tout commença à devenir irréel, loin. Je pouvais entendre la voix de mon amant, mais pas les mots qu'il prononçait. Le décor commençait à danser sous mes yeux. J'avais encore le petit moniteur sur moi, mais il ne pouvait pas me sauver, seulement enregistrer. Je me sentis tomber, mais même la douleur de ma chute me semblait lointaine. Je devais combattre. Je devais reprendre le dessus sur mon cerveau et mes neurones. J'avais déjà réussi à le faire.

- Je suis ok... réussis-je à murmurer, tandis que le visage flou de Jason apparaissait devant moi.

Je pris une grande inspiration, avant de me relever. Je me rendis jusqu'à mon père, que je dépassais de presque une tête. Je vis derrière lui, sur le bureau d'Alexander, que ce dernier avait signé les papiers de mon père.

- Laurence aurait honte de toi, sifflais-je entre mes dents.

Je vis la haine déformer son visage, avant qu'il ne lève son poing vers moi. Cependant, il ne l'abbattit jamais sur mon visage; il se contenta de me repousser fortement. N'ayant pas trop d'équilibre en ce moment, je perdis pied, mais je m'écrasai contre le torse de Jason, qui me retint. Viktor fit voler le parchemin jusqu'à lui.

- Selon la loi magique bulgare, je peux lui retirer mon nom de famille, si je juge qu'il n'en est pas digne. Désormais, tu porteras le nom de ta mère, cracha-t-il. Je ne veux plus jamais te voir.

Ce fut comme un coup de poignard. Si je n'étais pas aussi orgueilleux, je me serais mis à pleurer. Ma mère se leva, afin de protester, mais mon père la réduit au silence bien rapidement.

- Ne me parle plus jamais de ma fille comme ça, ajouta-t-il.

Sa fille? Ma soeur ! La seule personne dans ma famille qui m'avait réellement aimé. Elle était loin d'être la personne qu'il pensait qu'elle était. Il ternissait sa mémoire en ce moment. Mes yeux s'écarquillèrent tout seul, et tandis que je faisais un mouvement vers Viktor, Alexander mit son bras devant moi. Incapable de supporter plus longtemps ce qui se passait, je tournai les talons pour m'enfuir du bureau. Je claquai la porte derrière moi, avant de m'asseoir sur la première marche. Des larmes commencèrent alors à couler le long de mes joues. Je ramenai mes genoux contre ma poitrine, avant d'y croiser mes bras et d'y enfouir mon visage. D'un sens, je savais que c'était ce qu'il y avait de mieux pour moi. Je n'avais jamais eu ma place dans cette maison, malgré tout ce que j'avais fait pour tenter de plaire à mon paternel. En même temps, je venais de perdre le seul lien avec Laurence.

Aux dernières nouvelles, attaquer un parent d'élève ne se faisait pas. Je pouvais dire adieu à mon travail, mais à voir comment Viktor Krum traitait son fils unique, j'en avais rien à foutre. En même temps je ne voulais pas traumatiser Theo encore plus qu'il ne l'était. Son paternel me faisait royalement chier avec sa volonté de garder sa réputation intacte et comment il tentait de renier le seul enfant légitime qu'il lui restait.

Je continuais de m'engueuler avec le sorcier bulgare, ne faisant plus trop attention à mon élève dans mon dos. Alexander tentait de désamorcer le conflit, avec sa diplomatie d'assistant-directeur. Rien à faire, si Krum continuait de me répondre, j'allais lui briser de ce qui restait d'intact dans son visage. Il fallait dire que je n'étais pas reconnu pour ma patience et diplomatie. Le bruit lourd de Theo qui s'effondrait me força à abandonner pour me retourner vers lui.

- Je suis ok... souffla Theo.

Je ne le croyais pas vraiment. Simplement à le voir prendre son inspiration et tenter de se remettre sur pieds. Il finit par réussir de lui-même, avant de se diriger vers son père, son regard dévia sur les papiers. Alex avait signé, il serait le gardien de Theo.

- Laurence aurait honte de toi, cracha mon aimé.

Le visage du père changea, déformé par la rage. Mes poings se serrèrent d'un coup, je faillis lui sauter à la gorge, lorsqu'il leva son poing vers son fils. Au lieu de l'enfoncer dans le visage de Theo, il se contenta de le repousser vers moi. Mon élève s'écrasa contre moi, alors que l'autre s'emparait du parchemin.

- Selon la loi magique bulgare, je peux lui retirer mon nom de famille, cracha Viktor.

J'avais arrêté de l'écouter, je n'en pouvais plus de ses conneries. Je pouvais voir dans le visage de Theo, à quel point il se sentait rejeter par la seule famille qu'il lui restait. Gabrielle Delacour tenta, c'était un grand mot, de venir en aide à son enfant. Rien à faire, Krum avait tranché.

- Ne me parle plus jamais de ma fille, ajouta le père.

C'en fut trop pour Theo, qui choisit de s'enfuir par la porte. Alex avait tenté de le retenir, mais le jeune homme était trop rapide. Je souris, avant de laisser aller un petit rire sacarstique. Krum me dévisagea, encore bien hors de lui. Je profitai de cette occasion pour enfoncer mon poing sur le gros nez de Viktor Krum. Je fis une grande révérence. Je lui tournai le dos, avant d'ouvrir la porte à la volée et la claquer derrière moi. Je baissai les yeux sur Theo, assis sur la première marche, en pleurs. Je descendis deux marches, pour m'asseoir en bas de lui. Ma main se posa doucement sur son genoux, pour attirer son attention.

- Hey... murmurai-je.

Le regard bleu froid de Theo se plongea dans le mien. J'essuyai doucement les larmes sur ses joues, avant d'aller glisser sa main dans la mienne. Mon pouce glissait sur le dessus de sa main, en une petite caresse. Je n'avais aucune idée quoi lui dire pour le rassurer ou même réduire sa douleur. Je n'avais jamais vécu quelque chose comme cela. Je posai ma tempe contre le côté de son genoux, muet, en le laissant pleurer sa douleur.

- Je t'aime, soufflai-je. Je ne cesserai jamais te t'aimer, c'est promis.

Je me redressai, avant de baisser son visage vers le mien. Mes lèvres caressèrent légèrement les siennes, en un tout petit baiser. Ma main gardait la sienne, alors que je posais mon front contre le sien. Je finis par l'attirer dans mes bras, ma main caressant doucement sa nuque.

- Je suis tellement désolé, chuchotai-je.

Messages : 31 Date d'inscription : 02/11/2020

Je réalisais que malgré toutes les conneries et les stupidités qu'il avait bien pu faire, le lien charnel que j'avais avec mon père ne pourrait jamais s'effacer. Encore moins celui avec ma mère, qui était aussi victime que je l'étais par le succès et la fierté de Viktor Krum. Mais le pire dans tout ça, c'était que ça s'était passé devant l'homme que j'aimais, et d'un sens, j'en avais honte. Honte qu'il m'ait vu être rejeté par la seule famille qui me restait. Et j'avais peur, peur qu'il croit que je ne valais pas la peine d'être aimé.

Je ne réagis pas lorsque la porte fut claquée derrière moi. Ça pouvait être Viktor Krum, j'en avais honnêtement plus rien à foutre qu'il me voit pleurer ainsi. Cependant, une main contre mon genou me fit frissonner, et je sus que c'était Jason qui était sorti du bureau d'Alexander.

- Hey... me souffla doucement Jason.

Je relevai lentement la tête, pour plonger mon regard baigné de larmes dans le sien. Mon coeur eut un raté et sans comprendre pourquoi, je sentis comme un petit beaume commencer à s'étendre sur ma blessure. Avec tendresse et une patience que je ne lui connaissais pas, l'enseignant d'astronomie effaça lentement mes larmes, et une partie de ma douleur, par la même occasion. Sa main se glissa dans la mienne, tandis qu'il posait sa tempe contre mon genou, en silence. Il s'était passé tellement de choses en peu de temps, que je ne savais plus comment gérer mes émotions. Mon corps meurtri par les coups des serpents me faisait souffrir, et les paroles blessantes me démolissaient complètement. Et puis, il y avait la trahison de mon père. Heureusement, Jason était avec moi...

- Je t'aime, râla-t-il alors. Je ne cesserai jamais de t'aimer, c'est promis...

Les larmes envahirent de nouveau mes yeux à ses paroles. Avec douceur, Jason ramena mon visage vers le sien, avant de poser un tout petit baiser contre mes lèvres, mais pour la première fois, j'y sentis tout l'amour qu'il avait pour moi. Il me prit alors contre lui, me serrant dans ses bras, caressant ma nuque avec tendresse.

- Je suis tellement désolé, murmura-t-il.

J'éclatai alors en sanglots dans ses bras, et il resserra l'emprise qu'il avait sur mon corps. Je me fis tout petit contre lui, me blottissant contre son torse, cachant mon visage au creux de son cou. Il était désormais la seule et unique personne que j'avais en ce monde, et j'espérais honnêtement que ça n'allait pas devenir un fardeau pour lui.

Je ne sus combien de temps passa, alors que j'étais dans les bras de Jason, mais je finis par me calmer, et m'endormir. Lorsque je battis des paupières, je reconnus la chambre de mon enseignant; j'étais dans son lit, et j'étais toujours dans ses bras. Il me serrait encore contre son torse, et je sentais son souffle chaud dans mes cheveux, près de ma nuque. Je me défis doucement de son étreinte, en faisant attention à ne pas le réveiller. Je me rendis à pas de loup dans la salle de bain, refermant soigneusement la porte derrière moi. Je retirai mes vêtements, et j'eus des nausées en voyant les ecchymoses contre mon corps. Les mains tremblantes, je fis couler l'eau chaude dans le bain, avant de m'y glisser. Je me calai bien profondément dans l'eau, avant de fermer les yeux.

- Theo? lança la voix endormie de Jason.

- Dans la salle de bains, répondis-je faiblement.

Il n'y avait pas grand chose d'autre à dire. Je ne pouvais pas rien dire, je ne comprenais pas ce qu'il vivait, je n'avais jamais vécu une aussi grande souffrance. Et le pire dans tout cela, c'était qu'il ne pouvait rien y faire, tout avait été fait sans qu'on lui demande. Son propre père ne voulait plus de lui à cause d'une rumeur qui s'était avérée à moitié vraie. Ses amis l'avaient abandonnés et il était seul, mise à part moi.

Je continuais de le bercer doucement, sans rien dire. Lentement, mais sûrement, Theo finit par se calmer et tomber dans un sommeil profond dans mes bras. Je finis par me lever, en le gardant dans mes bras, me dirigeant doucement vers mon bureau. J'allais le laisser passer une nuit tranquille, après, il déciderait si il restait avec la famille d'Alex ou retrouverait son dortoir.

Je finis par atteindre mon bureau, avant de le barrer et poser Theo sur le lit. Je me préparai un thé à la camomille, que je sirotai en regardant mon amour dormir. Bientôt la fatigue me prit, je finis par retirer mes vêtements, avant de passer un bas de pyjama et un vieux tshirt, pour me glisser derrière Theo. Je finis par le serrer dans mes bras, en laissant le sommeil me gagner.

***

Je finis par me réveiller, parce que je ne sentais plus le corps chaud de mon élève contre le mien. Je me redressai rapidement, en le cherchant dans la pièce. Personne n'était sortit. Mon coeur se mit à se débattre.

- Theo?

- Dans la salle de bain, fit une petite voix.

Je me levai, avant de me rendre tout près de la porte de ma salle de bain. Je posai ma main contre le bois, avant de prendre une inspiration.

- Tout va bien? demandai-je, en regrettant immédiatement ma question.

Rien n'allait. Ce qui était arrivé hier n'avait pas disparu dans l'Univers... Prudement, je tournai la poignée, pour entrer dans la salle de bain. Je restai de dos, par respect pour Theo, avant de me tourner vers la glace. Je fermai les yeux, avant de m'asseoir au sol, près du bain. Je tendis une main pour prendre celle de Theo.

- Je voulais pas te laisser seul...

Et je ne suis pas capable de passer une seconde sans lui, mais cela resta coincé dans ma gorge. Je rouvris les yeux pour les plonger dans les siens, alors que j'embrassais doucement le dos de sa main. Je ne voulais pas le brusquer, encore moins prendre avantage de sa souffrance, mais je ne voulais pas être séparé de lui.

- Je t'aime Theo, soufflai-je, avant de me pencher sur son visage et embrasser doucement ses lèvres.

Messages : 31 Date d'inscription : 02/11/2020

Je ne savais pas comment me sentir en ce moment. J'avais perdu la famille qui me détestait et me répugnait, mais j'en avais gagné une autre: j'avais gagné Jason. J'avais perdu tous mes amis, probablement, je ne savais pas comment j'allais faire pour terminer mon année à Poudlard à travers tous les jugements, toutes les insultes et probablement, tous les coups. Mon corps était meurtri de la violence des serpents, mes propres amis. Ma peau était bourrée d'eccymoses, d'enflures et d'éraflures. L'eau chaude du bain me faisait un énorme bien, mais ce n'était que temporaire. Je savais que très bientôt, j'allais devoir sortir de cette salle de bains, sortir de cette chambre, et affronter l'école en entier. Je n'étais pas prêt pour ça, mais je n'avais pas le choix. Jason ne me laisserait jamais quitter l'école, sauf si ça devenait dangeureux pour moi. Je n'en serais même pas surpris qu'on en arrive là; mon père utiliserait probablement Olivia pour me faire payer de mon affront, même s'il venait de faire de moi un orphelin.

- Tout va bien? demanda Jason, sa voix qui résonnait dans la porte de bois.

J'eus un petit sursaut, mais je me calmai aussitôt lorsque je reconnus la voix. Je n'eus pas à répondre que Jason entra dans la salle de bain. Jamais il ne m'avait vu nu encore, car contrairement à moi, il n'avait pas essayé de provoquer les choses, mais il ne fit rien pour profiter de ma faiblesse et détailler mon corps. Il se contenta de s'installer près de moi et se saisit de ma main.

- Je ne voulais pas te laisser seul, murmura mon amant avec tendresse.

J'eus un petit sourire mélancolique. Jamais je ne pensais être aussi meurtri pour l'amour. Car c'était exactement ça qui se passait. J'étais complètement démoli à cause que j'aimais Jason. Mais je ne regrettais rien. Une fois le choc passé pour les étudiants, la vie reprendrait d'une certaine façon son cours normal. Je terminerais mes études, puis je pourrai emménager avec lui. Ses yeux se glissèrent dans les miens et il embrassa le dos de ma main avec une tendresse infinie. J'étais complètement amoureux, ça c'était sûr et certain.

- Je t'aime Theo, souffla l'homme de ma vie.

Les larmes me montèrent aux yeux, mais je savais que toute ma souffrance valait ces quatre petits mots. À partir du moment que j'avais foncé dans l'enseignant d'astronomie à la bibliothèque, je n'avais eu de yeux que pour lui, et même si notre relation était partie d'un mauvais pied, le destin était venu corriger le tout.

Les lèvres de Jason vinrent caresser les miennes avec douceur et j'en profitai pour prolonger le baiser avec tout l'amour que j'éprouvais pour lui. Je le ressentais dans toutes les fibres de mon être, comme un petit pincement, une chaleur qui se propageait de part et d'autre dans chaque parcelle de mon être. Je me relevai lentement et sortit prestament du bain pour grimper à califourchon sur l'homme qui partageait désormais ma vie. Il ne nous restait qu'un seul interdit à franchir, et le désir qui m'animait depuis le jour un ne s'était pas enfui; il n'avait fait que croître en moi. Mais contrairement à toutes les fois où nous étions passés si près de faire l'amour, cette fois, je me sentais réellement prêt. Je savais que je voulais Jason pour toujours et à jamais, et je savais que c'était réciproque. Je savais qu'il ne me quitterait pas après l'amour.

- Je t'aime plus, Jason, murmurais-je d'une voix rauque.

Mes baisers se voulaient de plus en plus langoureux, de plus en plus pressants mais surtout, de plus en plus amoureux. Mes mains glissèrent de sa nuque à sa taille et je lui retirai son chandail avec une lenteur infinie. Je voulais profiter de chaque seconde avec lui, je voulais sentir tout ce que j'avais à sentir, pas comme avec Leo. Il avait été plus qu'à la hauteur de mes attentes et lorsque je croyais être déçu, il m'avait surpris. Alors que je croyais qu'il allait prendre la fuite et me laisser seul, il était parti à ma recherche. Il avait mis de côté ses principes pour moi, pour ma sécurité et mon amour, et je ferais tout en sorte pour ne pas le décevoir.

J'étais complètement perdu dans son regard, le bout de mes doigts dessinant chacun des traits de son visage. Jamais je ne m'étais senti aussi en sécurité qu'en ce moment. Je n'avais plus peur de rien, je ne ressentais plus les douleurs. Ce n'était que lui et moi. Sans jamais quitter mes iris, Jason se releva en me gardant dans ses bras pour me déposer contre la matelas. Je posai un baiser contre son épaule et remontai en une douce filée jusqu'à sa mâchoire volontaire, puis contre ses lèvres charnues.

- Je t'aime tellement...

Je n'avais jamais été aussi émotif de toute ma vie. Ma voix tremblait, mes yeux étaient remplis de larmes, et mon corps réclamait le sien d'une manière si naturelle. Ma main glissa furtivement dans l'élastique de son pantalon ouaté et le tira vers moi, collant son corps contre le mien. Mon membre était déjà bien gonflé, et je pouvais sentir que c'était réciproque. Je lui retirai son pantalon et son boxer, le laissant complètement nu au-dessus de moi. Nos sexes s'effleuraient, ils se rencontraient pour la première fois, mais c'était comme s'ils se connaissaient déjà.

HJ - on est rendus dans ta chambre. tu peux créer un new topic.

» Tu n'es pas celui que j'aime
» Dis-moi que tu m'aime encore
» Je t'aime déjà
» Je t'aime plus que tout
» Tu comprends pas... JE T'AIME (pv Abi & Marek)