Tu n'es pas supposé exister - Frederick, Eliott, Cedric

J'étais fiancé, j'étais heureux et rien ne saurait venir entacher mon bonheur. Comme je savais qu'il vivait dans une maison avec son ex-femme, je tenais à ce qu'il vienne vivre chez moi. Je vivais dans Chelsea, une petite banlieue près de Londres. J'y avais acheter une adorable maison bien éclairée, où je voulais vivre et y élever mes enfants. Il n'y avait presque pas de sorciers dans mon quartier paisible, en fait, il n'y en avait qu'une et c'était une de nos élèves.

Ma seule mission était de convaincre Eliott de vendre sa maison à son ex-épouse. Je ne voulais pas vivre dans une maison où un faux mariage avait vécut, ce n'était pas une bonne énergie pour une nouvelle union. Et comme je tenais à passer le reste de mes jours avec lui, il était hors de question que je flanche!

J'étais en train de corriger des examens de potions de 3e année, alors que mon amant se trouvait dans la douche. Je poussai un soupir, avant de poser ma plume et laisser mon regard dévier sur l'anneau en or blanc à mon annulaire gauche. Je souris à sa vue, avant de me retourner vers la salle de bain. Je me levai, avant d'y entrer et de retirer tous mes vêtements. J'entrai dans la douche fumante, avant de glisser mes mains contre le torse d'El et presser le mien dans son dos.

- Que pense-tu d'emménager ici, avec moi? dis-je, d'un ton doux.

Je le retournai vers moi, avant de lever un regard aimant vers lui. Ce n'était pas comme si c'était impossible, nous étions bien ici. Nous étions rarement allés chez lui... Peut-être n'aimait-il pas sa propre maison. Ici, il pourrait être qui il voulait et n'aurait pas à se cacher.

- De toute façon, c'est pas comme si tu n'habitais pas déjà ici, non? demandai-je, avant d'avaler une grande gorgée d'eau par accident.

Je toussotai, en attendant sa réponse. Je baissai son visage vers le mien, avant de poser un petit baiser invitant sur ses lèvres, puis un deuxième et un troisième. Je pris ses mains dans les miennes, avant d'en poser une dans le creux de mon dos et l'autre contre ma nuque. Je pris le pain de savon, avant de le faire glisser doucement contre sa peau douce. Je commençai à embrasser ses lèvres plus fiévreusement. C'était ce que je faisais, quand je voulais quelque chose et que j'essayais de le faire flancher.

-Dis oui, murmurai-je.

L'année à Poudlard était terminée. Si habituellement, je restais sur place afin de terminer la correction de mes examens, cette fois-ci, j'étais parti chez Ced afin de le faire. Cela faisait environ deux semaines que nous étions dans sa maison de Londres. J'avais d'abord été surpris par l'endroit. Si j'avais pensé que Ced vivait dans un petit appartement bordellique, j'avais grandement approuvé sa belle maison typiquement anglaise, bien éclairée. Cela faisait différent de son bureau dans les cachots, je devais bien l'avouer.

Ce matin-là, je m'étais levé avant mon fiancé, et j'étais descendu à la cuisine afin de préparer du café. Ced était rapidement descendu avec ses copies, je lui avais volé un doux baiser, avant de filer dans la douche. Je laissai l'eau chaude glisser un bon moment contre ma peau. Je dus retenir un gémissement, lorsque je sentis deux mains le long de mon torse, puis finalement le corps de mon amoureux se coller contre mon dos.

- Que penses-tu d'emménager ici, avec moi? me demanda alors Cedric.

Ce n'était pas déjà ce que j'avais fait? Je ne répondis rien, curieux de la suite. Mon copain me retourna vers lui, son doux regard amoureux faisant battre mon coeur à la chamade. Si au début, j'étais très violent avec Ced, je m'étais beaucoup adouci désormais. Je me contrôlais mieux. Bon, certaines fois il m'arrivait de l'échapper, mais mon amant avait appris à vivre avec cela. Et puis, lorsque ça ne lui convenait pas, il arrivait à me contrôler, chose qu'il n'était pas capable de faire auparavant.

- De toute façon, c'est pas comme si tu n'habitais pas déjà ici, non? ajouta mon amour, avant de s'étouffer avec de l'eau.

Je dus me retenir de ne pas pouffer de rire devant la situation. La main de Ced me força à baisser mon visage vers le sien, afin qu'il pose ses lèvres contre les miennes. Mes mains furent guidées dans le creux de son dos et contre sa nuque, tandis que Cedric commençait à me laver avec tendresse. Je m'entendis alors gémir au travers nos baisers, qui devenaient de plus en plus enflammés.

- Dis oui, râla mon amoureux.

Ma main qui était contre sa nuque alla se poser contre sa gorge, avant que je ne plaque Cedric brusquement contre la céramique du mur de la douche. Mon genou se glissa entre ses jambes, alors que mes baisers descendaient contre sa mâchoire volontaire, puis dans le creux de son cou. Je ramenai mon visage au niveau du sien, me perdant dans ses yeux quelques instants.

- Je croyais que j'habitais déjà ici, lui soufflais-je moqueusement.

J'embrassai le bout de son nez, avant de fermer les robinets de la douche. Je lançai une serviette à Cedric, avant de m'enrouler la taille dans une autre. Mon amant sortit à ma suite, me regardant enfiler mes boxers, puis un t-shirt. Je mis des chaussettes de laine, avant de quitter la salle de bains. Je retournai à la cuisine, me servant une très géante tasse de café, puis d'un simple coup de baguette, je fis apparaître mes copies.

- On a jusqu'à aujourd'hui pour remettre les notes, dis-je lorsque je vis Ced apparaître dans mon champ de vision.

Je souris moqueusement. Je savais bien que je venais de l'arrêter dans son élan de passion, mais il savait de son côté que j'avais raison. En deux semaines, nous n'avions pas fait beaucoup de correction. Nous avions plutôt passé notre temps à faire l'amour, ou simplement à faire des choses ensemble. Ce qui était bien, très bien même. Mais nous avions un travail à compléter si vous voulions retourner à Poudlard l'année prochaine. Trois petits coups à la porte se firent entendre. Je me levai, avant de poser un baiser sur la joue de Ced. À l'aide de ma baguette, je vis voler sa tasse de café vers lui, avant de me diriger vers l'entrée. J'ouvris la porte, et je reconnus aussitôt Georgianna, l'une de mes élèves. Je levai la tête vers l'homme à côté d'elle, probablement son père.

- Fred... m'entendis-je murmurer.

Je claquai brusquement la porte, son qui dut alarmer Cedric, puisqu'il arriva rapidement à ma suite. Je jetai un regard perdu à mon fiancé, qui me regardait, inquiet. Trois nouveaux coups se firent entendre à la porte, me faisant sursauter. Je courus dans les escaliers, voyant que mon futur époux allait ouvrir la porte. Je m'enfermai dans le bureau de Ced, claquant la porte à ma suite. J'accotai mon dos contre la porte, avant de me laisser glisser contre cette dernière. J'enfouis mon visage dans mes mains, luttant contre moi-même et contre mes émotions.

Messages : 2 Date d'inscription : 29/01/2017

Les vacances d'été avaient bien commencé. Ma petite perle était revenue de Poudlard, nous attendions après ses notes, même Gigi me promettait qu'elle n'aurait que des notes parfaites. Je tenais à ce que le centre de mon monde aie une scolarité qui lui permettrait d'aller plus loin que moi. En plus de son sang de vélane, il fallait que ma fille réussisse grâce à son cerveau.

Ce matin, je prenais mon café bien tranquille dans ma cuisine. Gigi dormait encore, alors que je planifiais d'aller chez mon voisin, Cedric, afin de voir les progrès de ma fille et surtout de le féliciter pour sa nouvelle union. Dans sa dernière lettre, mon ami m'annonçait son mariage futur à un certain Eliott Butcher. Je lui avais envoyé un cadeau de mariage, avant d'imaginer une excuse pour ne pas me présenter aux noces qui devaient se tenir bientôt. Parce que j'avais tout de suite su que le Eliott en question était mon Eliott. Celui que j'avais aimé, il y a bien longtemps.

Je finis ma tasse avant de la poser dans l'évier. Je pris mon cardigan de laine, avant de m'approcher des escaliers qui menaient aux appartements de ma princesse.

- Gigi, tu te magne? criai-je.

Je finis par entendre ses pas dans l'escalier, ma fille descendit dans la cuisine, toujours aussi resplendissante. Je lui mis un panier rempli de croissants fraîchement cuits dans les mains en lui faisant un petit clin d'oeil. Je menai ma fille à la porte, avant de la suivre vers chez Cedric. Je dépassai ma fille, une fois à la porte pour y cogner doucement. La porte s'ouvrit sur le plus beau mâle en ce monde, qui sourit à ma fille. Son sourire disparut en me voyant, Eliott venait de me reconnaître. Ce dernier me dévisagea.

- Fred...

La porte se ferma violement sur nous, alors que je sentais le regard de Gigi sur moi. Je regardai par le petite fenêtre de la porte, pour voir mon ancien amant courir dans le corridor, son fiancé s'élança vers sa suite, avant de me voir. Cedric marcha vers nous, avant d'ouvrir la porte.

- Fred, dit-il d'un ton amical. Désolé pour Eliott, entre entre et passe au salon, je vais voir ce qui se passe.

Je lui fis un petit signe de tête, avant de me diriger vers le salon. Je laissai Georgianna s'asseoir, avant de me glisser vers la cuisine et poser le panier de pâtisseries sur l'îlot. Je revins au salon, en m'arrêtant à la base de l'escalier, je pouvais entendre sa voix au loin. Mon regard se posa sur son manteau, avant que je ne continue ma route pour aller m'asseoir au salon. Même si j'adorais mon ami et voisin, l'envie de lui reprendre Eliott me prit. Ce dernier était trop précieux pour moi pour le partager ou même le laisser m'oublier...

Est-ce que c'était trop demander que la personne avec qui j'allais me marier abandonne son ancienne vie pour se joindre à ma vie? Peut-être, mais j'osais espérer qu'il le ferait. Après le mariage, on pourrait adopter, je pourrais prendre une ou deux années sabbatiques, si lui souhaitait encore travailler. Je n'étais pas millionnaire, mais j'étais confortable.

La main de mon amour qui reposait sur ma nuque glissa vers ma gorge, alors qu'il me poussait contre le mur de céramique froid. Son genoux se glissa entre mes jambes, me gardant bien à sa merci. Ses baisers glissaient contre ma mâchoire et finirent par aller dans le creux de mon cou. Sa main ramena mon visage au même niveau que le sien. Son regard glacé se plongea dans mes petits yeux.

- Je croyais que j'habitais déjà ici, râla mon fiancé.

Difficile de ne pas fondre lorsqu'il me parlait ainsi. Habituellement, lorsqu'El utilisait ce ton, toute situation finissait en bonne baise. C'était exactement ce à quoi je m'attendais, il fallut que je retienne un soupir, en voyant Eliott fermer les robinets de la douche. J'avais complétement ignoré son petit bisous sur mon nez, je voulais aller plus loin. Mon amant me lança une serviette, avant d'enrouler sa taille dans une autre. Je le suivis en prenant soin de le regarder s'habiller, avant de le voir dispraître. Je poussai un soupir, avant d'aller revêtir un vieux jogging gris, un tshirt et descendre vers la cuisine pieds nus.

- On a jusqu'à aujourd'hui pour remettre les notes, fit la voix d'Eliott. Je pouvais deviner un sourire moqueur sur son visage.

Il avait tout de même raison. J'étais plus qu'en retard. J'avais trop profité des deux dernières semaines pour lui faire l'amour et rester avec lui. Le reste du monde et nos priorités avaient disparu. Soudainement, le tout réapparaissait... Je n'eus pas le temps de chigner, que trois coups furent frappés à ma porte. Eliott se leva, avant de poser un doux baiser sur ma joue. Je le vis faire voler ma tasse de café vers moi, alors qu'il disparaissait vers le salon.

Une minute venait de passer et la porte se referma violement. Je sursautai, avant de me lever pour aller voir ce qui se passait. Je vis Eliott sortir du salon et foncer vers mon bureau, en claquant la porte derrière lui. Je me retournai vers la porte d'entrée et vis le visage de mon ami Frederick dans la petite fenêtre. Je souris, avant de me diriger vers la porte pour l'ouvrir à mon voisin.

- Fred, dis-je, content de le voir. Désolé pour Eliott, entre entre et passe au salon. Je vais voir ce qui se passe.

Je laissai mon voisin et mon élève entrer, avant de me diriger vers l'escalier et mon bureau. Je cognai doucement à la porte, avant de l'ouvrir dans le dos de mon fiancé. Je poussai un peu plus fort pour entrer et fermer la porte. Je contournai Eliott, qui avait l'air d'avoir vu un fantôme. Je finis par m'accroupir.

- Hey, soufflai-je. C'est quoi ça? On dirait que t'as vue un fantôme.

Je levai son visage vers le mien. Je posai un bisous sur son front. Ma main glissait sur sa joue, alors que je lui laissais le temps de reprendre son souffle. Mon autre main alla chercher la sienne, avant de le blottir contre moi.

- Qu'est-ce qui se passe, El? murmurai-je.

Je ne comprenais pas ce que Fred faisait avec Georgianna, et encore moins ce qu'il faisait à venir cogner à la porte de la maison de mon amoureux. J'avais mal à l'intérieur, mal à l'extérieur. Je pensais que j'avais fait la paix avec mon majordome, mais clairement il trouvait toujours une façon de réapparaître. Je savais pertinemment que s'il me touchait, de quelque façon que ce soit, que j'allais flancher. J'allais me laisser manipuler et me laisser complètement avoir. Après tout le chemin que j'avais fait, je ne pouvais tout simplement pas flancher. J'étais avec Ced maintenant, et tout allait très bien, alors pourquoi? Qu'avais-je fait pour mériter ça? Je n'eus pas le temps d'y réfléchir davantage, que deux petits coups furent cognés à la porte, avant que quelqu'un ne tente de l'ouvrir. Insistant, il réussit à ouvrir la porte malgré ma présence, et je fus soulagé de voir Cedric s'accroupir près de moi, et non Fred.

- Hey, me murmura mon fiancé d'un ton doux. C'est quoi ça? On dirait que t'as vue un fantôme.

J'étais tout simplement incapable de parler, incapable de lui répondre. J'avais peur de lui faire de la peine. Doucement, mon copain releva mon visage vers le sien, afin de poser un bec contre mon front. Sa main glissa alors contre ma joue, avant qu'il ne me serre contre lui.

- Qu'est-ce qui se passe, El? me souffla-t-il.

Je pris une grande respiration, afin de lui parler, mais je ne fis qu'éclater en sanglots. Je sentis l'étreinte de mon amoureux se resserrer sur moi tandis que je tentais de reprendre le dessus sur mes émotions. Lentement mais sûrement, j'avais appris à mettre de côté ma colère, elle explosait autrement désormais. Mais Cedric était patient, très patient avec moi.

- C... C'est lui... sanglotais-je avec difficulté. C'est mon majordome...

J'éclatai encore plus en sanglots amers, m'accrochant désespérément à Ced.

- Je... Je peux pas vivre ici.

Je me relevai d'un bond, avant de me diriger rapidement vers la chambre. Je commençai à remplir mon sac avec mes vêtements, mais il disparut sous mes yeux. Je vis Ced, baguette à la main, sous le cadre de porte.

- Laisse-moi partir, ordonnais-je d'un ton dur.

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