Retrouver sa famille

En ce samedi matin, je n'arrivais simplement plus à dormir. Ça faisait un bail que je n'avais pas parlé à Ethan, Béa ou même Raï. C'était comme si nous n'étions pas une famille, mais des étrangers. C'était trop lourd. Si je n'avais même pas su aider ma meilleure amie, comment allais-je retrouver ma famille et la ressouder. Je poussai un soupir, avant de me lever, retirer ma robe de nuit et enfiler un chandail gris et un pantalon skinny bleu pâle. Je pris une grande inspiration en mettant mes pieds dans une paire de ballerines noires et en attachant mes cheveux bruns en une queue de cheval haute. Je pris finalement ma baguette et descendis dans la salle commune, avant de me diriger d'un pas rapide vers le dortoir des garçons.

Je m'arrêtai à la première marche. Je fourrai ma baguette dans ma poche de derrière de mon jean. Je montai quelques marches, avant de prendre une respiration nerveuse. Je devais avoir l'air idiote, quelle fille était aussi stressé d'aller chercher son jumeau pour passer du temps avec ce dernier? Il fallait croire que même si la famille était extrêmement importante chez les England, réparer une famille brisée était extrêmement complexe. Nous avions tous des tempéraments difficiles. J'étais extrêmement têtue et sensible. Ethan était silencieux et trop mature pour son âge. Et Béatrice, elle était parfaite. Elle était à son affaire et adorait le pouvoir que son poste de préfète lui donnait.

Je repris une respiration, avant de monter le reste des marches. Je poussai la porte du dortoir des gars, avant de me rendre directement vers la section des mecs de sixième année. Je croisai Lindan Cornwall, qui me fit un petit sourire, long de sous-entendus, je levai un sourcil. Je continuai mon chemin avant de me rendre au lit d'Ethan, ce dernier dormait à poings fermés. J'eus un long soupir, avant de secouer mon frère jumeau. Son regard endormi se pointa sur moi.

- Tu me manques, dis-je. Je veux qu'on parle de papa, toi, Béa et moi. Je veux qu'on s'entraîne aussi.

Je sautai de mon lit, avant d'aller fouiller dans la malle de mon jumeau. Je sortis un boxer propre, un jean skinny troué au genoux et un chandail noir. Je posai les vêtements sur son lit. Je tournai le dos à Ethan, alors qu'il s'habillait lentement. Aucun de nous ne parlait à notre père, il avait pourtant fait de son possible pour nous élever et nous donner une bonne vie. Il était temps que nous devenions une famille, une vraie.

- C'est long, dis-je d'un ton taquin.

Je me retournai vers mon jumeau, son sourire moqueur sur son visage. Je nous entraînai vers la classe de Défense contre les Forces du mal, avant d'écarter les pupitres et les chaises d'un coup de baguette. Je fis quelques pas, avant de me retourner vers mon frère. Un grand sourire aux lèvres, je levai ma baguette vers lui.

- Prêt? demandai-je, amusée.

Elle était parfaite. Ses longs cheveux roux descendaient en cascades dans son dos, et son magnifique corps était enveloppé dans un magnifique robe blanche. Elle souriait. Elle semblait heureuse, tout simplement. Je souriais aussi. Alors que je l'attendais, mon père, mon oncle et mon cousin à mes côtés. J'allais marier la femme que j'aimais. Enfin. Ensuite, je lui ferais un enfant. Cette simple pensée me donnait envie de pleurer de joie, mais je devais me retenir. Il y avait quand même une très grande foule devant moi. Au moment où elle arrivait à ma hauteur et que je lui tendais la main, un tremblement de terre la fit tomber au sol. Je me jetai vers elle pour l'aider, mais un second tremblement me fit tomber loin d'elle. Puis, je vis le gros visage de ma soeur. Je poussai un petit gémissement. Puis, je reconnus mon environnement. J'étais dans mon dortoir. Hey merde. Elle venait d'interrompre un rêve tout simplement parfait. J'espérais qu'elle avait de très bonnes raisons.

« Tu me manques, dit-elle tout simplement. Je veux qu'on parle de papa, toi, Béa et moi. Je veux qu'on s'entraîne aussi. »

Je me relevai sur mes coudes. Elle ne m'avait pas parlé depuis une éternité, et là elle voulait parler et s'entraîner ? Vraiment? Lexie se rendit à ma malle afin de me choisir des vêtements, qu'elle posa sur mon lit. Alors qu'elle me faisait dos, j'enfilai les dits vêtements. Je n'avais pas le choix. Si je ne faisais pas ce qu'elle voulait, elle me harcèlerait jusqu'à ce que je le fasse donc.

« C'est long, dit-elle à la blague. »

Je souris moqueusement, alors qu'elle se retournait vers moi. Elle était très chanceuse que je n'aille rien de prévu avec Brooklyn ce matin. Toujours endormi, je me laissai traîner vers la classe de défense contre les forces du mal. Elle écarta rapidement les bureaux et les chaises, puis se retourna vers moi, baguette parée.

« Prêt ? se moqua-t-elle. »

Je pris ma baguette dans la poche arrière de mon jean, avant de la lever vers ma soeur. Elle n'avait aucune chance. Elle le savait très bien. Et moi, en bon frère jumeau, j'allais la laisser gagner. Nan. Pas cette fois. Elle ouvrit à peine la bouche pour lancer un sort que je lui lançai un Levicorpus silencieux. J'éclatai de rire à son regard étonné alors qu'elle s'envolait plus loin dans la pièce.

« Tu sais que tu as interrompu un rêve très agréable, lui dis-je en me rendant près d'elle. »

Je lui tendis ma main, afin de la remettre sur pied. Je lui lançai un regard rempli de malice. M'entraîner, ça ne me dérangeait pas du tout. Je le faisais à chaque jour de ma vie. Cependant, savoir qu'elle voulait parler de notre famille, ça ça me dérangeait. Surtout qu'elle ne savait pas tout ce qui s'était passé récemment. Je n'en avais pas parlé à mes soeurs. Je n'avais pas voulu les inquiéter inutilement.

« De quoi tu veux parler ? demandais-je brusquement à brûle-pourpoint. »

Je rangeai ma baguette dans ma poche arrière, avant de croiser mes bras contre ma poitrine, signe d'impatience chez moi. Il était très rare que je me montrais impatient, mais Lexie touchait une corde sensible lorsqu'elle mentionnait notre père.

Il y avait trop longtemps que ma famille n'avait pas été famille, une vraie. En fait, depuis le départ de notre mère, mon père s'est refermé sur lui-même, avant d'exiger plus que la perfection de la part de mon frère. Moi et ma soeur furent étouffées d'amour, ma soeur le prit mieux que moi car Mme Béatrice est une addict à l'attention. J'étais plus rebelle, mais aussi j'étais la plus grande défenseure d'Ethan. Lorsque mon père avait renvoyé Ethan du Ministère, j'avais été celle qui l'avait convaincu de revenir sur sa décision, simplement en lui mettant les faits en face.

Avant même que je ne puisse penser à un sort, Ethan sortait sa baguette et la pointa sur moi. Normalement, il me laissait gagner, simplement parce qu'il était un expert en duel et moi, une simple étudiante. Je choisis mon sort, mais avant que je ne le lance, je fus suspendus par mon talon dans l'air. Mes yeux s'arrondirent, puis le rire clair de mon frère me fit sourire.

- Tu sais que tu as interrompu un rêve très agréable, dit mon jumeau en approchant.

Sa main se présenta devant moi, je la pris, en le laissant me remettre à l'endroit. Son regard coquin me ramena à notre enfance, très courte pour lui, mais joyeuse. Mais je voyais une lueur sérieuse dans ses yeux. Ethan ne voulait pas parler de famille. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que mon père m'avait parlé et aussi que c'était moi qui l'avais fait remettre en place au Ministère. Avec l'aide de oncle Dave.

- De quoi tu veux parler? demanda sombrement mon frère.

Ce dernier rangea sa baguette dans sa poche arrière, avant de croiser ses bras contre sa poitrine. Il était impatient de se défiler de cette conversation. Je rangeai mon arme, avant de prendre une bonne inspiration. La famille était un sujet sensible chez les England. Mon père en voulait à son frère; mon frère était rendu tellement froid avec notre père et ma soeur... Elle avait une vraie addiction à l'attention et au pouvoir que son poste lui donnait.

- Du fait qu'on est en train de devenir aussi dysfonctionnels que la famille de Liam et Raï, crachai-je. Ça n'a pas de bon sens, Ethan, tu as manqué l'anniversaire de ton père, notre père!

Il avait donné comme prétexte qu'il devait étudier pour un examen et surveiller Liam. Mais Liam n'était pas à Poudlard et les examens n'étaient pas avant Mai. C'était seulement pour éviter de retourner à la maison. Et si le fait que notre famille devienne aussi complexe que celle de sa charge ne le dérangeait pas, moi, j'en étais extrêmement triste. Je plongeai un regard, un brin suppliant, dans celui de mon frère.

- Papa t'aime, tellement fort, dis-je. C'est pas parce que tu n'as pas réussi à protéger Liam qu'il t'a renvoyé du Ministère, mais parce qu'il a tellement eut peur que tu te fasse tuer! C'est moi et David qui l'ont persuadé de te réintégrer, parce que tu es tellement investi dans cette mission. C'est pas mal, c'est pas une critique. Mais je veux que tu te réouvre à ce que l'on soit une famille. Papa, toi, moi ... et même Béa.

J'avais hésité sur Béa, puisqu'elle préférait se concentrer sur « sa mission» de préfète et sa popularité. Mais Ethan et papa avait un coeur. Ils étaient têtus comme des mules, mais je l'étais tout autant et je ne laisserais pas ma famille s'effriter! Je posai une main amie sur l'épaule de mon frère jumeau, avant de lui faire un petit sourire triste.

- Viens à la maison à Pâques, présente Brooky à papa, dis-je, avec tellement d'espoir.

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