Un jour mon amour...

Encore une dure journée. Et une dure nuit. Depuis ma chicane avec les elfes de maison, je devais tout nettoyer par moi-même. Sans aucune magie pour m'aider, c'était excessivement difficile. En fait, je ne comprenais même pas pourquoi j'étais toujours en vie. C'était inhumain comme travail. Et après cinq longues années, je n'avais toujours pas réussi à faire les premiers pas vers ma fille. Elle n'avait aucune idée de qui j'étais. J'étais lâche, littéralement. Elle pouvait bien me détester. Après tout, je le méritais.

Je poussai un profond soupir, me relevant de mon sommeil.... d'une seule heure. Ce matin, je devais aller accueillir un aurore qui se devait de vérifier les défenses du château. Miss Lakimov était occupée, donc je devais accompagner cet homme. Je n'avais aucune information, pas même son nom. Rapidement, je revêtis une petite robe d'un jaune pâle et relevai ma chevelure en une queue de cheval. J'avais les traits affreusement tirés par le manque de sommeil. Malgré tout, je me rendis au point de rendez-vous. Je pouvais le voir sur le pont, derrière la barrière invisible. Cependant, lui, ne pouvait pas me voir. Je fronçai ls sourcils à la vue de son visage. J'étais certaine l'avoir déjà vu quelque part. Je posai ma main contre la barrière, qui s'ouvrit alors sur l'aurore, lui permettant alors d'entrer à Poudlard.

- Je suis Lyndie, me présentais-je alors avec mon accent bulgare. Je représente Miss Lakimov pour cette séance, qui a du s'absenter.

Je lui fis un bref sourire, avant de lui tendre la main afin de la lui serrer.

Invité

De la paperasse, de la paperasse et encore de la paperasse. J'avais passer la nuit dans mon bureau à lire, annoter, et accepter les rapports d'investigations des divers aurores en mission. Le plus intriguant avait sans doute été celui du jeune England, qui me parlait d'un étrange phénomène qu'il avait crus apercevoir dans les alentours de l'école. Il s'agissait d'ailleurs d'une autre des multiples raisons pour laquelle j'avais rendez vous avec la directrice dans quelques heures.

Divers procès à préparer pour le lendemain faisait monter la pression. Les activités criminels avaient augmenter depuis quelques semaine... Depuis l'attaque en fait lorsqu'on y pensais bien. Nous étions tous surcharger de dossier.

J'entrai en trompe dans le bureau de mon second, Jeffrey, posant une énorme pile de dossier sur son bureau.

— Je vous laisse préparer les dossiers du juge pour ses infractions mineures, lui dis-je épuiser. Ils doivent être sur le bureau du ministre de la justice magique à l'aube.

Je quittai son bureau retournant au mien. Il me restait encore quelques dossier à préparer pour les audiences du lendemain. Je finis par m'endormir sur ces dernières.

Assoupis sur la pile de documents qui trônait sur mon bureau, je me réveillai en sursaut aux lueurs du jours. Je courus à travers le département afin de déposer les derniers dossiers sur lesquels j'avais travailler.

Laissant tomber la pile dans un fracas sur le bureau du ministre j'expirai à bout de souffle. Quelques seconde plus tard et les dossiers auraient été en retard et les audiences repousser. J'en profitai pour regarder l'heure. J'allais être en retard avec la directrice si sa se continuait comme sa.

Je me dépêchai alors de sortir des bureaux afin de transplaner vers l'école de ma fille. J'arrivai au pont pile à l'heure et n'attendis que quelques secondes avant de voir la barrière magique s'estomper.

Je m'attendais à me retrouver nez à nez avec la jeune directrice, mais j'échappai mon café à mes pieds lorsque le visage de la personne devant moi me frappa l'esprit.

—Je suis Lyndie, se présenta la jeune femme d'un accent bulgare. Je représente Miss Lakimov pour cette séance qui a du s'absenter.

Elle tenta un bref sourire me tendant la main afin que je la serre, cependant je dégainai ma baguette la lui enfonçant au creux de la gorge.

—Toi, hurlais-je hors de moi.

J'étais furieux et à la fois si heureux de la retrouver. Cela faisait 10 ans que je recherchais cette femme. 10 ans que j'épluchais des dossiers afin de ne serais ce que trouver ne serais-ce qu'un aurore qui l'aurait aperçu. 10 ans que j'élevai seul ma fille qui s'ennuyait tant de sa mère. 10 ans que je prétendais que j'étais veuf, car la douleur était trop grande.

—Ça fait 10 ans que je te cherche Lyndie, étouffais-je en laissant mollement tomber mon bras le long de mon corps, éloignant ma baguette de son cou. Où était-tu.

Je regrettai aussitôt de lui avoir tendu la main lorsque je vis son regard changer. Soudain, il semblait terriblement agressif. Je n'avais pas envie de devenir une harpie en ce moment. Je devais donc me calmer, afin de garder mon apparence humaine. Ma fille était fortement chanceuse de ne pas avoir hérité de ce trait magique. Il s'agissait plutôt d'un fardeau, si ce n'était que de mon avis. Personne ne devait avoir à devenir laide lorsqu'elle était fâchée. Au contraire. Ça gâchait toute la crédibilité de la colère. En ce moment, je ne voulais pas perdre ma crédibilité devant cet homme. Miss Lakimov m'avait confié une tâche, elle me faisait confiance pour cela, et j'allais donc m'en acquitter.

J'écarquillai les yeux devant la peur, tandis que le visiteur sortait sa baguette vivement, afin de l'enfoncer profondément contre ma gorge. Ce mec était aurore, vraiment? Alors pourquoi attaquait-il la petite concierge sans défense de Poudlard ?

- Toi ! cracha-t-il alors?

Moi? Quoi moi? Étais-je supposée le connaître ? Il fallait dire que ses traits m'étaient quelque peu familiers... Je fronçai les sourcils, puis je posai mes yeux au creux des siens. C'est alors que je le reconnus. Évidemment, il avait vieilli, mais il était toujours aussi bel homme. Je ne pus m'empêcher d'avaler de travers, tandis que je fixais le père de ma seule et unique fille : Jonathan Bloodgut.

- Ça fait dix ans que je te cherche, Lyndie, commença-t-il alors. Où étais-tu?

Je poussai un léger soupir de soulagement, tandis que son bras retombait, libérant ainsi mon cou de son arme. Maintenant que je l'avais reconnu, je savais très bien qu'il ne me lancerait aucun sort stupide simplement sous le cou de la colère. Jamais il ne pourrait se le pardonner.

Je baissai le regard au sol, n'étant plus du tout capable d'affronter l'homme que j'aimais. Car oui, je l'aimais encore. Cela faisait peut-être dix ans, mais jamais je n'avais été capable d'aimer un autre homme. Mais j'avais tellement honte de ce que j'avais fait, que j'avais été incapable de revenir à la maison. Ma solution avait donc été de surveiller ma fille, en espérant un jour avoir le courage de lui parler. Mais Jonathan...

- J'étais ici, murmurais-je, la tête basse.

Je me tournai vivement, afin de ne pas lui montrer les larmes qui commençaient à rouler lentement le long de mes joues. Je ne voulais pas qu'il voit à quel point j'avais mal. Et surtout, je ne voulais pas qu'il soit à quel point j'avais besoin de lui. Même après dix longues années.

- Nous allons commencer la visite, M. Bloodgut, sanglotais-je d'une voix rauque.

Invité

Mon ex-femme, baissa tristement la tête. Pourquoi n’était-elle jamais revenu, après tout juste Anita aurait été une excellente source de motivation à son retour à la maison.

Elle ne disais plus rien, regardant le sol.

— J’étais ici, murmura-t-elle honteuse.

Subitement elle se retourna, me faisant maintenant dos. Je savais très bien qu’elle tenta de me cacher ses larmes. Elle n’avais jamais voulu se mettre à pleurer devant les gens qui l’entourait et ce depuis que je la connaissait

Ma main alla vers son épaule, mais elle s’avança me faisant toujours dos.

— Nous allons commencer la visite M. Bloodgut, dit-elle d’une voix roque remplie de sanglots.

Elle continuait d’avancer moi à sa suite. Subitement je posai ma main sur son épaule, l’obligeant à transplanter avec moi.

Je voulais pouvoir lui parler et ce plus de 2 minutes avant qu’elle ne puisse s’enfuir.

Nous arrivâmes dans mon bureau, à la maison. Je savais qu’elle serait énervé par mon geste, mais je voulais parler à ma femme.

— Cesse de fuir Lyndie et parles-moi, lui ordonnais-je.

Je perdais tranquillement mon sang froid, laissant la rage remplacer ma passion pour cette femme.

— Pourquoi n’es-tu jamais revenue Lyndie, hurlais-je malgré moi.

Dans mon élan ma main accrocha le cadre sur mon bureau qui se frappa au sol, la vitre éclatant en mille morceau. Je me précipitai vers ce dernier constatant tristement le fruit de ma colère. Le cadre contenant notre photo de mariage où l’on voyait Lyndie m’embrasser avec tendresse avant de se mettre à rire aux éclats.

— Pourquoi es-tu partis, laissais-je tomber en étouffant un sanglot.

Comment pouvais-je lui expliquer que j'avais mal? Que je regrettais absolument tout ce que j'avais fait ? Que je l'aimais encore, plus que tout au monde ? Je n'avais pas les mots pour le dire. Je n'avais jamais eu les mots pour le dire. C'était pourquoi j'étais maintenant concierge à Poudlard, seule au monde et pour l'éternité. J'aurais pu retourner voir Jonathan, j'aurais pu m'excuser, lui expliquer. Il aurait sans doute pu me pardonner. Mais j'avais fui. Car c'était la seule et unique chose que je savais faire. Fuir. C'était ainsi qu'on m'avait élevée. Et c'était ainsi que je passerais le reste de mes jours.

Une main sur mon épaule me prit par surprise, mais je fus encore plus surprise lorsque je fus prise de nausées, et que j'apparus dans le bureau de mon époux. Dans mon ancienne maison... Je ne savais même pas qu'il restait toujours ici. Je croyais qu'après mon départ, il allait tenter de tout effacer de moi. Mais en faisant un bref tour des yeux, je pus voir des photos de nous... De notre mariage.

- Cesse de fuir Lyndie et parle-moi, m'ordonna Jonathan d'un ton dur.

Je me mordis la lèvre inférieure, incapable de dire quoi que ce soit. Et si Judy savait que c'était lui? Et si elle avait fait exprès afin que je l'accueille et ainsi puisse réparer les pots cassés ? Elle me savait torturée, c'était évident. Mais au point d'intervenir ainsi dans ma vie ?

- Pourquoi n'es-tu jamais revenue Lyndie? hurla alors l'homme que j'aimais, faisant monter des larmes aux coins de mes yeux.

Il passa une main violente sur le dessus de son bureau, percutant au passage notre photo de mariage. Le cadre se brisa au sol, et mon regard s'y attarda. La vitre était détruite, comme notre relation. Et tout cela était de ma faute. Je n'avais absolument rien à lui dire. Rien. Je ne savais pas quoi lui dire, c'était aussi simple que ça. Aucune de mes explications ne lui serait satisfaisante.

- Pourquoi es-tu partie? me demanda-t-il, retenant de ce fait un sanglot.

Les larmes commencèrent alors à couler le long de mes joues. Je ne devais pas laisser ces émotions prendre le dessus et ainsi me transformer en harpie. Je ne devais pas virer en colère.

- Je... Je... Je sais pas, murmurais-je en pleurant.

Sans même penser à ce que je faisais, je me jetai dans les bras de mon mari, cachant mon visage en pleurs contre son torse. Son parfum, sa peau, son être... Il m'avait tellement manqué, et jamais je n'avais pu le réaliser. J'avais été égoïste, trop égoïste, que j'en avais laissé ma famille derrière.

- J'étais jeune... soufflais-je avec difficulté.

Invité

Je risquai un regard vers ma femme. Les larmes roulaient le long de ses joues. Souffrait-elle de son départ ? Pourquoi n'était-elle jamais revenue alors ? C'était si... si incompressible.

— Je... Je... je sais pas, murmura-t-elle entre deux sanglots.

Subitement, Lyndie se retrouva entre mes bras, enfouissant son visage contre mon torse.

— J'étais jeune, souffla-t-elle difficilement.

Nous l'étions tout les deux à l'époque de la naissance d'Anita. Parents et amis nous avaient traiter de fous, du moins jusqu'à ce qu'il ne succombe au charme du petit poupon.

Instinctivement, je refermai mes bras sur mon épouse, la serrant contre moi dans une étreinte passionnelle. Tout chez elle m'avait tant manquer. Sa chaleur, sa douce chevelure que je me mis à caresser doucement, son parfum si délicat, mais surtout.... Elle. Elle était la même, la même Lyndie de laquelle j'étais tomber amoureux il y a 20 ans, la même femme que j'avais épouser deux ans plus tard, mais surtout la même qui m'avais offert l'ange de ma vie, ma fille.

— Reviens Lyndie, la suppliais-je. Si tu ne le fais pas pour moi, fais le au moins pour ta fille, terminais-je en la regardant dans les yeux, ayant remonter son menton de deux doigts pour l'obliger à me regarder.

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