Au beau milieu de la pagaille

Messages : 10 Date d'inscription : 26/02/2021

Assis sur la petite terrasse de la pâtisserie les Délices de Pierce, je regardais les gens passer. Nous avions eu comme information qu'une bande de sympathisants mangemorts frapperait une place populaire chez les moldus. Parce que selon eux, ces derniers devaient être réduits en esclavage et en chair à canon, parce que les moldus ne valaient rien. Cette idéologie me rendait malade. Je croisai le regard de Nolan, posté quelques mètres plus loin, à un arrêt de bus. Habillé en touriste, il tenait une carte de Londres, et surveillait les gens qui passaient.

Alors que le temps passait, ma couverture commençait un peu à s'effriter, mon croissant à moitié mangé traînait depuis trop longtemps et j'avais fini mon espresso. J'allais faire signe à Nolan de rentrer, lorsqu'un crac sonore se fit entendre dans mon dos. Je n'eus pas le temps d'agripper ma baguette dans ma poche, la pointe d'une baguette s'enfonça dans ma nuque. Je serrai les dents, en me relevant.

- Ne bouge pas, sinon, je tue ton frère, souffla une voix dans mon dos.

Je levai les yeux sur Nolan, qui se faisait tirer dans une ruelle par une jeune femme. Mon petit frère était capable de se battre, j'allais donc m'occuper du jeune homme derrière moi. Je me levai, en prenant soin de ne pas faire de geste brusque. En le sentant se détendre, puisque j'obéissais, je donnai un violent coup de tête contre le nez de mon assaillant, qui poussa un cri. Je me défis de son étreinte, avant de me retourner et lui envoyer mon poing contre son oeil.

- Hey! fit une autre voix derrière moi. Allez-vous battre plus loin, pas sur ma terrasse!

Le mangemort retourna son arme contre le propriétaire de la pâtisserie, pour lancer un doloris en sa direction. Je me plaçai entre-eux, avant de m'effondrer, ce qui fit rire mon adversaire. Son rire s'interrompit rapidement, alors qu'il tombait au sol, stupéfié. Je levai les yeux sur le regard moqueur de mon frère. Nolan remarqua le moldu derrière moi.

- Tu t'occupe de ça, je l'ammène à Azkaban, dit-il, en transplanant avec notre prisonnier.

Je me retournai sur le pâtissier, qui me regardait comme si j'étais un alien. Je poussai un soupir, avant de sortir ma baguette et lancer un sort silencieux pour replacer la terrasse. Je me relevai, avant de le remettre sur pieds et l'entraîner dans le commerce, en prenant soin de barrer magiquement l'établissement et retourner la pancarte sur «Fermer». Je pris soin de l'asseoir sur un tabouret.

- Es-tu blessé? Tout va bien? dis-je d'un ton rassurant.

J'entrepris d'examiner rapidement l'homme devant moi, je croisai ses yeux bleus. Je toussotai, avant de reculer d'un pas. Je cachai ma baguette dans ma poche de derrière, avant de lui servir une tasse de café.

- Je sais que tu n'as pas tout compris ce que tu as vu, dis-je. As-tu des questions, avant que je ne te fasse oublier tout cela?

Messages : 9 Date d'inscription : 02/03/2021

Comme à tous les jours, je travaillais. Trop, oui, mais je n'avais pas vraiment de vie personnelle, donc ça m'allait très bien. Ce n'était pas par faute d'avoir des rancards, je n'avais simplement pas eu le coup de foudre. Je ne savais même pas si je croyais à ce genre de foutaise, mais personne n'avait su me faire chavirer encore. J'avais des rendez-vous majoritairement avec des femmes, mais je m'étais vite rendu compte qu'elles m'emmerdaient; je les préférais dans mon lit, et silencieuses. J'avais donc commencé à rencontrer des hommes. C'était différent. Très différent. Je ne savais pas si c'était ce que je voulais. Comprenant que je cherchais trop, j'avais seulement arrêté les rencontres, ayant quelques relations intimes par-ci par-là.

Le rush du matin venait tout juste de terminer. Il restait un client sur la terrasse, j'avais donc renvoyée Christie chez elle, afin qu'elle revienne pour le diner. Je commençai donc ma routine habituelle, faisant le ménage, et préparant la petite place. C'est alors que je vis deux hommes se battre à l'extérieur. Je fronçai les sourcils, avant de sortir en catastrophe.

- Hey ! criais-je. Allez vous battre plus loin, pas sur ma terrasse !

Un des deux hommes leva alors un bâton de bois - j'aimerais mentir, mais c'est la vérité - face à moi, sourire sadique aux lèvres. Je fronçai les sourcils, lorsqu'il dit un mot qui m'est inconnu, mais rapidement l'autre homme se jeta devant moi, et un éclair rouge le frappa de plein fouet. Il commença à se tortiller au sol. J'ouvris la bouche, mais aucun son n'en sortait. Je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait devant moi. L'homme sadique tomba raide au sol, alors qu'un troisième arrivait. J'étais tellement absorbé par ce qui venait de se passer que je n'entendis pas ce qu'ils se dirent. Celui qui avait reçu l'éclair se leva lentement, avant de se retourner vers moi. C'est à ce moment que je vis qu'il tenait lui aussi un bâton de bois. Il l'agita doucement, et ma terrasse se replaça d'un coup. Il me fit entrer à l'intérieur, avant de tout barrer et de m'aider à prendre place sur un petit tabouret, près du bar.

- Es-tu blessé? me demanda-t-il alors. Tout va bien?

J'ouvris la bouche pour dire quelque chose, mais rien n'en sortit. Non seulement j'étais choqué de ce qui venait de se passer, mais en plus j'étais obnubilé par la beauté de l'homme qui se tenait devant moi. Rapidement, il me servit une tasse de café - mon propre café - avant de prendre place près de moi.

- Je sais que tu n'as pas tout compris ce que tu as vu, continua l'homme d'un ton doux. As-tu des questions, avant que je ne te fasse oublier tout cela?

Des questions? Oui, j'en avais des tonnes et des tonnes, mais j'étais incapable de les démêler dans mon esprit. Je me contentais de fixer les yeux de l'homme devant moi, avant de prendre une petite gorgée de mon café.

- Oui, j'ai une question, m'entendis-je finalement souffler après quelques minutes de silence. Est-ce que je peux avoir ton numéro de téléphone?

Il afficha un petit sourire à ma demande. Il était si craquant, que je faillis m'étouffer avec mon café. Sa main se glissa alors dans sa poche arrière, et je réalisai qu'il ne tenait plus son bâton en bois. Comprenant que c'était ce qu'il allait chercher, je me saisis durement de son poignet, afin de l'empêcher de continuer son mouvement.

- Je veux pas oublier, murmurais-je alors.

Je ne savais pas ce que c'était tout ça, et je ne savais pas si je voulais réellement le savoir. Mais si tout ça faisait partie de la vie de cet homme, alors je ne voulais pas l'oublier. Car je ne voulais pas oublier cet homme. Cette émotion, que je recherche depuis longtemps, je la ressentais enfin, et j'avais l'impression que c'était une relation impossible. J'avalai doucement de travers, avant de relâcher son poignet. Je grimpai sur mon tabouret, afin d'atteindre la carafe de café, et je lui en servis une tasse. Je lui tendis doucement, avant de lui faire un tendre sourire.

- Je m'appelle Viktor, soufflais-je.

Messages : 10 Date d'inscription : 26/02/2021

Mais qu'est-ce que je venais de lui dire? J'aurais simplement dû lui faire tout oublier, sans lui demander si il avait des questions. Je n'avais aucune idée de pourquoi j'avais fait cela. Il fallait que je me remette sur la bonne voie. Même si le mec devant moi était littéralement le plus bel humain qui existait en ce monde, même si il était tout à fait mon genre.

Je le voyais me fixer, les yeux ronds et probablement, la tête pleine de question. Un moldu qui se retrouvait témoin du monde de la magie, cela allait à l'encontre tout ce qu'il savait et il ne s'en remettrait probablement jamais, si je ne lui faisais pas oublier. Je souris en coin, en le voyant prendre une gorgée de café.

- Oui, j'ai une question, fit le bel homme devant moi. Est-ce que je peux avoir ton numéro de téléphone?

Je souris en entendant la question, je n'avais pas de téléphone. Il ne me retrouverait jamais. Je glissai ma main vers ma poche arrière, il avait beau être parfait, je ne pouvais pas le laisser se rappeler de tout cela. Sa main agrippa solidement mon poignet.

- Je veux pas oublier, murmura-t-il.

Je fronçai les sourcils. Il avait beau être littéralement l'homme parfait, je ne pouvais pas avoir une relation avec lui. En fait, pour une fois que j'étais célibataire, je ne voulais pas d'une relation. Sa poigne sur mon poignet se défit doucement. Je le regardai grimper sur son banc, afin d'atteindre la carafe de café, avant de me servir une tasse. Son petit sourire me fit presque frissonner.

- Je m'appelle Viktor, dit-il, tout bas.

Je répondis par un petit sourire, sans toucher à la tasse. Je pris une grande inspiration, on ne m'attendait pas avant le début de la soirée. Le temps que je répare les dommages que j'avais causé et que je fasse oublier au moldu. Je finis par prendre la tasse et la poser sur le comptoir, en levant un regard sérieux sur lui.

- Nathan, répondis-je.

Je finis par prendre la tasse de liquide noir et brûlant, je pris une grande gorgée. Je pris le temps de détailler son visage et ses yeux, car si lui allait m'oublier, moi non. Je sortis ma baguette, avant de la poser sur le comptoir, ce n'était qu'une question de minutes. Mais je ne voulais pas le prendre par surprise, j'allais attendre qu'il accepte.

- Tu n'as pas vraiment le choix d'oublier, dis-je d'un ton plat. Je suis désolé...

Je l'étais vraiment. Je pris une autre gorgée. Je finis par caler le reste de café.

- C'est pas obligé d'être tout de suite, mais avant que je parte, tu ne te rappellera de rien, dis-je doucement.

Messages : 9 Date d'inscription : 02/03/2021

Je n'étais pas habitué de faire du charme à quelqu'un sans avoir de résultat immédiat. Habituellement, cette tasse serait déjà en train d'être bue, mais c'était loin d'être le cas. L'homme devant moi se contentait de me fixer, petit sourire aux lèvres. Il était tellement beau, tellement parfait. Tout de sa personne m'appelait. Si je m'écoutais, je serais déjà en train de lui faire une fellation, mais ce n'était pas comme ça que je voulais que ça se passe. Je ne savais pas qui il était, ni dans quel monde il vivait, mais une chose était sûre; je voulais faire partie intégrante de son monde. En fait, je voulais être son monde. Je voulais être absolument tout pour lui. Je ne comprenais même pas comment je pouvais ressentir autant d'émotions pour une personne que je ne connaissais pas.

Finalement, sa main se tendit vers la mienne, avant de se saisir de la tasse de café, pour la déposer contre le comptoir. L'espace d'un moment, mon coeur arrêta de battre.

- Nathan, se présenta-t-il à son tour.

Il prit une grande gorgée de café, sans jamais lâcher mon regard. Je faisais de même, détaillant son visage dans les moindres traits. Je ne voulais pas l'oublier; je ne voulais pas oublier la personne qui semblait être pour moi, enfin. Il sortit finalement son bâton de bois, mais pour le déposer contre le comptoir.

- Tu n'as pas vraiment le choix d'oublier, me souffla Nathan. Je suis désolé...

Il termina rapidement sa tasse de café après ses paroles. J'avais l'impression qu'on venait de déchirer mon coeur en mille pièces. J'avais mal, subitement mal pour un homme que je ne connaissais pas. Je ne comprenais pas ce qui se passait en dedans de moi.

- C'est pas obligé d'être tout de suite, mais avant que je parte, tu ne te rappeleras de rien, ajouta-t-il d'un ton doux.

Je pouvais voir à son ton et sa gestuelle que ça ne lui plaisait pas plus qu'à moi de me faire oublier. Je pris une grande inspiration, complètement déstabilisé. Je rencontrais l'homme de ma vie, mais on me le faisait oublier?

- J'avais l'intention de prendre mon temps avec toi, dis-je après quelques minutes de silence. Mais clairement je n'aurai pas cette chance.

J'avais craché les derniers mots avec haine, avant de m'emparer sauvagement des lèvres de Nathan, grimpant contre ses cuisses. L'une de mes mains se saisit fermement de ses cheveux, avant que mes baisers ne descendent dans le creux de son cou.

- Je te jure que toi, tu ne m'oublieras pas, râlais-je au creux de son oreille.

Complètement brisé, je continuai à embrasser la peau chaude de Nathan, allant jusqu'à l'audace de lui retirer son chandail. Je plantai un regard rempli de braises dans le sien, avant de laisser tomber son vêtement au sol.

- Fais-moi ce que tu veux, lui soufflais-je. De toute façon, je vais oublier...

Messages : 10 Date d'inscription : 26/02/2021

Ce n'était pas mon choix de lui faire oublier, c'était la loi. Il n'était pas un sorcier, il n'avait donc pas le droit de savoir. Viktor avait beau avoir l'air d'un dieu grec, il n'en restait pas moins qu'un moldu et il n'était pas mon mari. Je ne voulais pas non plus d'un mari, je venais de sortir d'une relation trop lourde. Si quelqu'un trouverait cette situation bien drôle, ce serait Nolan, je pouvais presque l'entendre rire.

Je le vis prendre une grande inspiration, je voyais dans son regard que ce que je venais de dire ne lui plaisait pas. J'avais presque l'impression de l'avoir trahi, même si je ne lui devais rien. Le silence était plus que lourd, presque écrasant.

- J'avais l'intention de prendre mon temps avec toi, dit-il en un râle. Mais clairement, je n'aurai pas cette chance.

Ces derniers mots avaient été dit trop agressivement à mon goût. Je serrai les dents, me tenant prêt à toute éventualité. Sauf lui qui me grimpait presque dessus pour m'embrasser fermement. Sa main agrippa mes cheveux, alors que sa bouche descendait contre ma gorge.

- Je te jure que toi, tu ne m'oublieras pas, souffla Viktor dans mon oreille.

Ses lèvres se pressaient contre ma peau, je tentais de rester de marbre. Tous mes muscles se tendirent lorsque ses mains retirèrent mon chandail, son regard brûlant se plongea dans le mien. Je regardai mon chandail tomber au sol.

- Fais-moi ce que tu veux, laissa-t-il tomber. De toute façon, je vais oublier.

Je relevai un sourcil. Sa réaction n'avait rien de séduisant. Si il espérait éviter de recevoir un oubliette de cette façon, il se mettait le doigt dans l'oeil et ce jusqu'au coude. Mes mains se posèrent contre sa taille, avant de le descendre de mon tabouret. Je descendis, tout en le faisant reculer jusqu'au mur. Mes mains le laissèrent lorsque Viktor fut coincé entre le mur et moi. Je fronçai les sourcils.

- Pas très impressionnant, dis-je. C'était vulgaire et je ne crois pas que tu es une personne comme ça.

Mon genoux se glissa entre ses jambes, ma main glissa dans le creux de son dos, alors que mon visage se penchait vers le sien. Doucement, mes lèvres effleurèrent les siennes, avant de se presser contre ces dernières. Doucement, je le soulevai dans mes bras, mes mains soutenant ses fesses. Mon regard se plongea dans le sien. L'une de mes mains agrippa doucement sa nuque, alors que je reprenais ses lèvres avec un peu plus de passion. Je savais que je devais finir mon petit jeu avec lui bientôt. Je brisai notre baiser, avec un soupir.

- Désolé, murmurai-je, en le posant sur ses pieds.

Messages : 9 Date d'inscription : 02/03/2021

Je luttais contre moi-même pour ne pas dévorer son corps du regard. De ce que je pouvais voir, il était plus que bien foutu. Son être complet m'appelait. Autant son physique, que ce qu'il pouvait bien dégager. Même sa voix me donnait envie de l'épouser sur-le-champ. Mais ce n'était pas moi, je n'étais pas comme ça. Je ne pouvais pas croire qu'un inconnu me faisait cet effet. Ce sentiment que je ne croyais jamais ressentir de toute ma vie. En fin de compte, il existait. Et moi, je venais stupidement de tout gâcher avec mes réactions sexuelles. Je me sentais stupide, complètement stupide et surtout, complètement à sa merci. Je me sentais petit, dominé, et j'aimais ça. Tout son être constrastait avec le mien, tout en me ressemblait. Il était parfait, tout simplement.

Lorsque son sourcil se arcqua, je sus que j'avais commis une erreur. J'avalai avec difficulté, lorsque ses mains se posèrent contre mes hanches, non pas pour continuer nos ébats, mais bien pour me descendre au sol. Cependant, son corps me suivit de près, tandis qu'il me poussait jusqu'à ce que mon dos heurte le mur.

- Pas très impressionnant, tonna-t-il d'un ton dur. C'était vulgaire et je ne crois pas que tu es une personne comme ça.

Complètement à sa merci. C'était ce que j'étais, et ce que j'allais toujours être. Il ne le savait peut-être pas, mais il me possédait entièrement. Son genou se faufila entre mes deux jambes, me faisant prisonnier. Sa main glissa dans le creux de mon dos, tandis que ses lèvres frôlaient les miennes, faisant faire raté par-dessus raté à mon coeur. Il posa enfin ses lèvres contre les miennes, avant de me soulever. Lorsque son regard se nicha dans le mien, je perdus absolument toute notion du temps. Je voulais que ce moment dure, pour toujours et à jamais. C'était comme si Nathan était mon âme soeur. Ne le sentait-il pas? Ses lèvres s'accrochèrent de nouveau aux miennes, mais cette fois, son baiser était beaucoup plus passionné que le premier. Je sentais mon coeur accélérer dans ma poitrine. C'est alors qu'il mit fin à la magie du moment.

- Désolé, me souffla-t-il, avant de me poser au sol.

Je me sentais subitement vraiment petit. Physiquement, oui. Mais il était bien rare que je me sentais dominé en entier par quelqu'un. En fait, ce n'était jamais arrivé. Nathan me faisait sentir si faible, mais si fort à la fois. J'étais soudainement gêné par la situation, que je ne pouvais que fixer mes pieds.

- Non, c'est moi qui suis désolé, murmurais-je, honteux. T'as raison, je suis pas du tout comme ça.

Je me défis de son étreinte, avant de retourner m'asseoir au bar. Je glissai nerveusement mes mains dans mes cheveux; en ce moment, je ne me reconnaissais pas du tout. Je pris une grande inspiration, avant de me saisir du baton de bois et de le donner à Nathan.

- Vas-y, fais ce que tu as à faire, soufflais-je d'un ton à peine audible. La dernière chose que je veux faire, c'est te nuire...

Je relevai lentement la tête, tandis que Nathan se saisissait de ce que je soupçonnais maintenant d'être une baguette. Je lui fis un doux sourire qui trahissait ma tristesse. Tandis que je me noyais au creux de ses yeux, je crus voir à quel point ce qu'il s'apprêtait à faire pouvait bien le déchirer.

- T'inquiète pas, murmurais-je. La personne que t'as rencontrée aujourd'hui n'existe pas vraiment. Je ne suis pas comme ça, tu m'as juste... fait chavirer.

Ces derniers mots avaient été à peine audibles. Mais je savais qu'il les avait entendus.

- Tu reviendras prendre un café, lançais-je en rigolant. Je fais des bons croissants aussi. J'espère que lorsque tu reviendras, je serai à la hauteur de tes attentes.

Je fermai les yeux avant de baisser la tête. Je savais ce qui s'en venait, et je ne voulais pas y assister.

Messages : 10 Date d'inscription : 26/02/2021

Ouaip, comment rendre la situation encore plus gênante... Pourtant, je n'étais pas comme ça, je n'allais pas embrasser n'importe qui comme cela... Je devais avoir pris un plus gros à la tête que je pensais. C'était difficile de résister à l'envie de ne pas continuer à l'embrasser et le laisser se rappeler de tout ce qui venait d'arriver.

Je ne pouvais faire autre chose que de regarder le pâtissier fixer ses pieds, penaud. Je ne savais pas quoi faire ou quoi dire. Je ne pouvais rien faire pour lui, je ne pouvais pas m'engager dans quelque chose, pas avec un moldu. C'était trop dangereux pour lui.

- Non, c'est moi qui est désolé, finit-il par laisser aller. Tu as raison, je ne suis pas du tout comme ça.

Sa taille quitta mes mains, alors qu'il reprenait place au bar. Je le regardai passer ses mains dans ses cheveux, en voulant faire pareil, mais sans bouger. Le seul bruit fut l'inspiration que Viktor prit, avant qu'il ne mette la main sur ma baguette. Mon corps se tendit d'un seul coup, avant de se détendre, en le voyant me tendre mon arme.

- Vas-y, fais ce que tu as à faire, murmura le beau pâtissier. La dernière chose que je veux faire, c'est te nuire...

Ma main s'enroula autour de ma baguette, son visage se releva vers le mien. Son sourire se voulait peut-être serein, mais je voyais une grande tristesse dans ses yeux. Je voulais tout sauf faire ce que j'avais à faire. J'avais toujours aimé mon travail, mais aujourd'hui, je voulais ne pas être un aurore voire même un sorcier.

- T'inquiète pas, souffla Viktor. La personne que tu as rencontré aujourd'hui n'existe pas vraiment. Je ne suis pas comme ça, tu m'as juste... fait chavirer.

Et moi donc...

- Tu reviendras prendre un café, dit-il d'un rire tristounet. Je fais des bons croissants aussi. J'espère que lorsque tu reviendras, je serai à la hauteur de tes attentes.

Ses yeux se fermèrent. Je serrai ma baguette, mes dents. Je descendis du tabouret, avant de m'approcher de Viktor. Ma main se glissa sous son menton, pour relever son visage vers le mien. Je posai un doux baiser contre ses lèvres, ma main laissa tomber mon arme, pour aller se poser contre sa nuque.

- Promis, murmurai-je contre ses lèvres.

Je repris une certaine contenance, avant de me pencher pour ramasser ma baguette. La pointe émis de petites étincelles blanches, je relevai un sourcil, avant de la secouer et le pointer contre le front de mon bel ami.

- Garde les yeux fermés, chuchotai-je. Oubliette.

Je baissai mon arme, alors que les yeux du bel homme se rouvrait. Je lui jetai un dernier regard, avant de sortir de la pâtisserie et courir vers la première ruelle que je pouvais trouver. Je m'adossai au mur, en reprenant mon souffle, avant de transplaner chez moi.

***

Deux semaines avaient passer, je n'étais simplement pas capable de penser à rien d'autre que Viktor. Je transplanai à quelques rues de sa pâtisserie. Je marchai en sentant mon estomac se nouer plus j'approchai. Qu'allais-je dire? Il ne me reconnaîtrait pas. Je serrai mes poings, afin de camoufler mes paumes moites.

Je me stoppai net devant la porte. Dedans, je le vis, répondre à ses clients avec un sourire. Il était parfait. Je finis par pousser la porte et me placer en file derrière les quelques moldus devant moi. Lorsque mon tour arriva, je levai mes yeux sur le bel homme.

- Un espresso simple, fini-je par dire, avant de poser mon argent sur le comptoir.

Messages : 9 Date d'inscription : 02/03/2021

Je ne comprenais pas les émotions qui prenaient possession de mon être lorsqu'il était avec moi, mais une chose était sûre, un jour, je serai sien. Je ne savais pas trop comment, puisqu'il devait me faire oublier sa personne et son monde, mais j'osais espérer qu'il reviendrait prendre un café et qu'il tenterait de me séduire. J'allais succomber une seconde fois, je le savais bien. Jamais je n'avais rencontré d'homme comme lui, et je savais qu'il était fait pour moi.

Je sentis alors sa main relever tendrement mon menton, et ses lèvres se poser contre les miennes. Je me retins de gémir devant autant de tendresse et de douceur. J'entendis quelque chose tomber au sol, tandis que son autre main se posait contre ma nuque.

- Promis, me souffla-t-il contre mes lèvres.

Si j'avais pu me mettre à pleurer et le supplier de ne pas me faire oublier, je l'aurais fait, mais je ne voulais pas qu'il me prenne pour un couard. J'allais simplement croire à sa promesse. Ses lèvres quittèrent alors les miennes, et je me sentis subitement démuni. Je sentis alors le bout de son baton contre mon front, et ma respiration s'accéléra.

- Garde les yeux fermés, murmura Nathan. Oubliettes.

Les derniers évènements défilèrent à une vitesse effarente dans mon esprit, avant de s'envoler. Confus, j'ouvris lentement les yeux, et je croisai ceux de Nathan. Je fronçai les sourcils. Je ne l'avais jamais vu et pourtant, je connaissais son nom... Avant que je puisse dire quoi que ce soit, il se leva pour s'enfuir. Je me secouai la tête, sous le choc, avant de me demander pourquoi ma pâtisserie était fermée durant une heure de rush.

********

Deux semaines avaient passées depuis que je m'étais étrangement réveillé dans ma pâtisserie devant Nathan. Parfois, il me semblait me souvenir de ses lèvres contre les miennes. M'avait-il violé? Tout était tellement flou, j'avais l'impression que je l'avais touché, mais je n'en étais pas certain. J'avais absolument aucune idée de où il pouvait bien vivre ou même de qui il était.

Aujourd'hui, je travaillais d'arrache-pied, mais toujours avec le sourire. Le temps des Fêtes approchait lentement, mais sûrement. Les gens se gâtaient de plus en plus et heureusement, j'étais en avance sur mes productions. Je servis un croissant au chocolat à une dame, avant de répondre à mon prochain client.

- Un espresso simple, laissa-t-il tomber.

Je le vis déposer l'argent contre le comptoir, mais mon regard s'écarquilla devant son visage. Nathan. C'était lui. Je le reconnaissais. Étrangement, je ressentis un puissant désir à son égard. Il était beau, trop beau, clairement le genre de mec trop bien pour moi.

- Vik, ça va? me demanda Sofia, mon employée et amie.

Je hochai lentement la tête, sans quitter le regard de Nathan. C'est alors que Sofia prit le relais afin de le servir, avant de me faire des gros yeux.

- C'est qui?

- Je... J'en suis pas certain... soufflais-je, perdu. Je reviens.

Je retirai rapidement mon tablier, avant de me servir une tasse de café et sortir sur la terrasse. Je fus soulagé de voir qu'il ne s'était pas enfui, mais qu'il avait pris place à une petite table à l'extérieur. Sans même lui demander, je pris place devant lui, complètement hypnotisé par son regard.

- Qui es-tu? m'entendis-je souffler. J'ai le sentiment de te connaître.

Je relevai une main tremblante pour la poser sur son avant-bras, et j'eus l'image et la sensation de ses lèvres contre les miennes. Je me reculai vivement, le coeur battant la chamade. Sans comprendre pourquoi, mes yeux se remplirent d'eau. Je reculai ma chaise d'un trait, avant de m'enfuir dans la ruelle la plus proche.

Messages : 10 Date d'inscription : 26/02/2021

J'avais bien vu qu'il m'avait vu, mais m'avait-il reconnu. Une infime partie de moi espérait que oui. Parce que même si il n'était qu'un simple moldu, je n'avais jamais rencontré quelqu'un comme lui. Je ne pouvais simplement pas décrire à quel point il était différent. J'entendais encore Nolan rire de moi alors que je lui avais dit que je n'étais pas sûr que mon oubliette avait fonctionné.

- Vik, ça va? fit une voix féminine près de lui.

Sa copine? Parfait, je devais avoir l'air du pire con... Mon regard toujours plongé dans le sien, je le vis hocher doucement de la tête. Une jolie brunette poussa le jeune homme, avant de terminer la transaction et m'indiquer où attendre mon breuvage. Une fois mon café dans mes mains, je me dirigeai vers la terrasse afin d'aller lécher mes plaies. Il m'avait peut-être reconnu, mais c'était clair que la jolie fille était avec lui.

Viktor apparut dans mon champ de vision et s'assied devant moi. Je serrai les dents, merde, était-il là pour me foutre dehors? Mon regard alla se perdre dans le sien, je n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi beau.

- Qui es-tu? demanda-il en un souffle. J'ai le sentiment de te connaître.

Oh oui, il me reconnaissait, j'espérais simplement qu'il ne se rappelait pas de tout... Sa main tremblante se posa doucement sur mon avant-bras. Quelques secondes plus tard, sa main laissait mon bras, alors qu'il reculait vivement comme si je portais la peste. Ses beaux yeux se remplirent de larmes, avant qu'il ne prenne la poudre d'escampette. Je le vis tourner dans une ruelle voisine à la pâtisserie. Je sautai sur mes pieds et je me surpris à le suivre, en marchant. Soudainement, je sentis mon avant-bras chauffer, mon tatouage du Ministère brillait de mille feux. On avait besoin de moi. Je secouai la tête, en tournant dans la ruelle.

- Hey...

J'avais soufflé cela, tout bas, mais je savais que le beau pâtissier m'avait entendu. Ses épaules se tendirent, il trônait dans le milieu de la ruelle. J'avançai prudemment, avant de poser une main douce sur son épaule et le retourner vers moi. Je vis ses yeux rougis, sans réfléchir, j'allais cueillir une grosse larme qui coulait sur son visage avec mon pouce. Je ne savais pas quoi lui dire.

- On.. Je ... Tu me connais un peu, dis-je en cherchant mes mots.

Je n'avais jamais eu aussi peur de mettre mon pied dans ma bouche. J'avais toujours été plutôt sûr de moi, mais on dirait que le beau moldu me déstabilisait trop. Je passai une main sur ma nuque, est-ce que je lui disais toute la vérité ou je lui inventais une vérité?

- Tu sais la journée où ta pâtisserie était fermée et sans dessus dessous? demandai-je. Je t'ai retrouvé dans le bordel, je me suis assuré que tu ailles bien... Et...

Je m'interrompis, j'allais lui dire qu'on s'était embrassé et que depuis, je ne pensais qu'à ça? Mauvaise idée. Mon coeur allait littéralement sortir de force de ma poitrine. Je finis par retirer ma main, sentant que ma présence ne semblait pas plus l'apaiser. Je reculai de deux pas, avant d'effleurer ma baguette dans ma poche de derrière. Je pouvais toujours lui faire encore tout oublier.

- On s'est embrassé ce jour-là, soufflai-je, en baissant la tête. C'est pas grave si tu as oublié...

Messages : 9 Date d'inscription : 02/03/2021

Je ne savais pas pourquoi j'agissais ainsi. Mais j'avais l'impression d'avoir des sentiments envers Nathan, et ça me faisait mal de ne pas être capable de m'en souvenir. C'était comme s'il provenait d'un autre monde et qu'il était complètement inaccessible. Je tentais de reprendre mon souffle, mais c'était comme si j'étais hors de mes émotions et que je ne me contrôlais plus. D'un sens, j'espérais qu'il vienne me rejoindre mais d'un autre, j'avais peur qu'il le fasse. Je n'aurais jamais dû aller m'asseoir avec lui. Oui? Non? Je ne le savais plus, j'étais complètement chaviré.

- Hey... entendis-je alors.

Je me raidis, j'avais reconnu sa voix, même si elle était lointaine. Sa main se posa finalement contre mon épaule, avant qu'il ne me retourne vers lui. Jamais je n'avais pleuré devant quelqu'un, et je me retrouvais devant ce bel inconnu, sans aucune maîtrise de mes moyens. Avec tendresse, il vint essuyer une larme contre ma joue.

- On... Je... Tu me connais un peu, dit-il alors.

J'étais incapable de lui répondre, j'étais incapable de simplement lui parler. Je crus comprendre qu'il était également nerveux, puisqu'il frictionnait sa nuque à l'aide de sa main, et qu'il semblait chercher ce qu'il allait dire par la suite.

- Tu sais la journée où ta pâtisserie était fermée et sans dessus dessous? me demanda-t-il alors. Je t'ai retrouvé dans le bordel, je me suis assuré que tu ailles bien... et...

Il arrêta subitement de parler. Je me rappelais très bien de cette journée. J'avais passé le restant à tout ramasser et à nettoyer et je n'avais que pensé à Nathan. Il finit par reculer subitement de deux pas, avant de porter sa main dans sa poche arrière de jeans. Je fronçai les sourcils. Que voulait-il faire?

- On s'est embrassé ce jour-là, murmura-t-il finalement. C'est pas grave si tu as oublié...

Sans m'en rendre compte, je portai ma main à mes lèvres, les caressant doucement. Je me perdis dans le regard de Nathan. Je pouvais sentir son baiser contre mes lèvres, mais je ne m'en rappelais pas. Comment était-ce possible? J'avais une excellente mémoire, pourtant.

- Je n'oublierais jamais quelqu'un comme toi, râlais-je alors. C'est impossible.

J'avais franchi la distance qui me séparait de lui, et sans comprendre ce qui prenait possession de mon être, je m'emparai de ses lèvres avec une douceur infinie. Je sentis une multitude de souvenirs m'envahir, mais j'étais incapable de savoir si c'était réel ou non. La seule chose que je savais, c'était que Nathan en faisait partie.

- Tu es revenu, comme tu l'as promis... soufflais-je.

Je souris bêtement. Je ne savais pas comment j'avais pu l'oublier, j'avais peut-être reçu un coup à la tête ou quelque chose comme ça. Mes souvenirs semblaient indiquer une bagarre, c'était assez flou dans mon esprit.

Messages : 10 Date d'inscription : 26/02/2021

Pourquoi avais-je dit tout cela? Pourquoi n'avais-je simplement pas lancé un autre Oubliette? Pourquoi est-ce que je m'obstinais à essayer de rassurer quelqu'un qui n'en valait pas la peine? Faux, ce moldu valait tout la peine du monde... La seule chose était que je ne pouvais pas tomber amoureux d'un moldu, ma famille était de sang-pur depuis trop longtemps et avait longtemps essayé de le rester. Mes parents me renieraient d'un seul coup. Oui, j'étais sang-mêlé et ma mère avait eu les conséquences de son amour pour mon père. Il était certain que je ne devais pas suivre ses traces.

Je le vis porter sa main à ses lèvres, le bout de ses doigts les caressant doucement. Il ignorait à quel point, ces dernières étaient invitantes. Son regard se darda directement dans le mien. L'envie de l'attirer contre moi et l'embrasser me prit. Il me fallu toute ma volonté pour me retenir. C'était si difficile.

- Je n'oublierais jamais quelqu'un comme toi, dit-il. C'est impossible.

Oui, c'était possible. De tous les Baker, j'étais le moins spectaculaire. Mon père était un bel homme droit et un banquier très respectable. Mon frère était une recrue Aurore plus que prometteuse et que dire de ma mère? La matriache de notre petite famille était maintenant Ministre du Département de Contrôle et Régulation des Créatures Magiques. Il ne restait que moi, un Aurore correct. Correct était un grand mot.

Je restais planté au beau milieu de l'allée, sans savoir quoi dire ou quoi faire. Si j'avançais, je pouvais l'effrayer, ce qui était tout le contraire de ce que je voulais. Si je reculais, je pouvais le froisser. Et ça non plus, je ne voulais pas cela. Ce fut Viktor qui avança vers moi, avant de poser sa bouche contre la mienne, mon coeur eut un raté. Je me sentis devenir tout chaud et mes jambes devenir toutes molles.

- Tu es revenu, murmura-t-il. Comme tu l'as promis...

Je l'avais effectivement promis, mais je comptais sur le fait qu'il l'oublie. Je ne voulais pas lui promettre quelque chose que je n'étais pas sûr de tenir. Je vis un petit sourire apparaître sur son beau visage. Comme si il m'avait attendu longtemps. Je ne valais pas la peine... En même temps, j'étais tout heureux qu'il me reconnaisse un peu ou.... faisait-il semblant de me reconnaître? Malgré son baiser, j'étais resté droit comme un piquet, je ne savais même plus quoi faire de mes mains. Et pourtant, c'était loin d'être mon premier baiser.

Je finis par passer une main nerveuse dans mes cheveux, avant de lui faire un petit sourire. Je n'avais jamais été aussi intimidé par quelqu'un que par Viktor. Le beau moldu me faisait perdre tous mes moyens, je pouvais entendre mon souffle court. Mon regard plongé dans le sien, je me sentis parcouru d'un frisson. Doucement, l'une de mes mains se posa contre sa taille. Je me sentais presque trembler. Je secouai la tête, afin de reprendre une certaine contenance.

- Désolé, murmurai-je. Je ne pensais pas que ...

Non, je n'allais pas parler de son trou de mémoire. Je ne voulais tout de même pas éveiller de soupçons. Je me mis à mordre ma lèvre inférieure. Je voulais tellement l'embrasser, même si le pâtissier venait de le faire, je ne voulais pas le brusquer. Je finis par prendre une grande inspiration, avant de poser un tout petit bisous, tout doux et timide. Une foule d'émotion s'emparèrent de mon être. Mon autre main se posa contre sa taille, alors que je le poussais vers le mur de pierres, tout en douceur. Mes lèvres se reposèrent contre les siennes, je me laissai complétement aller.

- J'avais tellement envie de te revoir...

Messages : 9 Date d'inscription : 02/03/2021

Malgré le moment magique, l'homme devant moi était resté de marbre, droit. Comme si mon baiser ne l'avait pas du tout ému. Pourtant, les émotions que moi j'avais ressenties m'indiquaient que lorsque nous nous étions embrassés la première fois, ça avait été réciproque. J'avalai avec difficulté, ne sachant pas trop quoi penser. Cependant, je ne pris pas mes distances, puisque lui non plus. Peut-être avait-il besoin de temps? Malgré le long silence, je pouvais ressentir l'attirance entre nous deux, tout passait dans nos yeux, dans notre non-dit, dans notre gestuelle inexistante. Il était tellement beau, et je ne pouvais penser autrement qu'un jour, il serait à moi. En même temps, c'était comme s'il était complètement inatteignable.

Nathan bougea finalement, glissant sa main dans ses cheveux, avant de me faire un petit sourire - mais qui ô combien frappa directement mon coeur. Il ne savait pas à quel point il me possédait déjà, tout simplement. J'étais complètement perdu dans son regard, lorsque sa main se posa contre ma hanche, ce qui m'électrifia sur-le-champ. Toute ma vie, j'avais cherché qui j'étais, ayant des relations avec des femmes, sans jamais y trouver de réel plaisir, de réconfort ou d'amour. Maintenant je comprenais pourquoi.

- Désolé, râla le bel homme. Je ne pensais que...

Que quoi? Il ne dit rien, cependant, mordant plutôt sa lèvre inférieure, chose qui me rendait complètement fou. Mais j'étais doux, je n'étais pas du genre à foncer sur quelqu'un. En fait, c'était un miracle que j'étais celui ayant fait les premiers pas quelques instants auparavant. J'étais habituellement très doux et gêné. Les lèvres de Nathan se posèrent alors de nouveau contre les miennes et comme mon baiser, le sien était doux et chaste. Sa main libre alla trouver mon autre hanche, tandis que mon dos heurtait doucement le mur de briques derrière moi. À ma plus grande surprise, il s'empara de mes lèvres, mais cette fois-ci avec beaucoup plus de passion. Je me laissai complètement aller dans le baiser, totalement sous le charme.

- J'avais tellement envie de te revoir...

Et moi donc... Chaque sonnette ayant retenti cette semaine dans ma pâtisserie, j'avais espéré que ce soit lui. Je ne le connaissais pas et pourtant, je savais que je voulais passer ma vie avec lui. Je me sentais attiré par lui, comme un aimant. Je posai de nouveau mes lèvres contre les siennes, dans un baiser beaucoup plus gêné que celui de l'homme dans mes bras, mais son prolongement se fit passionné, ce qui me fit gémir de contentement.

- Et moi donc... m'entendis-je murmurer entre deux baisers.

Si au début, je ne savais pas trop quoi faire de mes bras, ils étaient allés se nouer d'eux-mêmes contre la nuque de Nathan, tandis que mes baisers se faisaient de plus en plus pressants. Je n'avais jamais couché avec un homme. Bon, j'avais déjà eu quelques expériences, tandis que je tentais de découvrir qui j'étais, mais rien de bien concluant. Allais-je coucher avec le bel homme qui m'embrassait dans une ruelle? Je ne le connaissais pas et pourtant, j'avais l'impression de l'avoir connu toute ma vie. Je mis fin aux baisers, baissant légèrement la tête, afin qu'il ne voit pas mes joues rosies par la gêne. Rapidement, ses doigts relevèrent mon visage vers le sien, et mon regard timide se posa dans le sien, qui dégageait la masculinité et le désir.

Je sursautai brusquement, tandis qu'un homme apparut de nulle part derrière Nate. Il portait le même tattoo brillant à l'avant-bras. Je n'avais jamais vu un tatouage qui pouvait s'illuminer ainsi. L'homme, qui ressemblait étrangement à Nathan, le tira par les épaules, l'arrachant de mes bras, irrésistiblement, je gardai sa main dans la mienne le plus longtemps possible, et tandis qu'elle glissait, et qu'il n'y avait que le bout de nos doigts qui se touchaient, je vis le paysage de la ruelle disparaître, avant de faire place à une auberge.

- Je vais être malade, m'entendis-je dire.

- Qu'est-ce que le moldu fait ici? pesta une voix.

Je me sauvai rapidement dehors, afin de rendre mon déjeuner dans la haie. Une main glissa contre mon épaule, alors que je me relevais. Je me retournai, croisant le regard de Nathan.

- Je... Je me souviens de la magie... soufflais-je alors.

Sans un seul mot, il me guida à l'intérieur, avant de me laisser prendre place au bar de la place. Une fille aux cheveux bruns courts, et aux yeux de glace me servit une boisson, sans même toucher ni à la bouteille, ni au verre. Elle me sourit moqueusement, avant de servir la même chose à Nate, qui prenait place à mes côtés. Elle ne devait même pas avoir dix-huit ans, et elle servait de l'alcool? Je calai le verre qu'elle venait de me servir d'un trait.

- Tu vas devoir effacer encore ma mémoire... râlais-je, sans même me retourner vers lui.

Cette fois, mes souvenirs étaient intacts. Je me rappelais de ma rencontre avec Nathan, dans les moindres détails. Je savais que je l'avais embrassé quelque peu sauvagement, même...

- Le moldu va servir d'appât, laissa tomber celui qui ressemblait à Nathan.

Étrangement, je me doutais qu'on parlait de moi...