Je t'aime, papa | PV David England

Ce matin, je m'étais réveillé dans mon lit du dortoir des lions. Le soleil était déjà bien haut dans le ciel, et les autres étudiants étaient partis. Je me relevai en position assise, puis je passai une main dans mes cheveux bouclés, poussant un très long soupir. Jamais je n'aurais pensé qu'être loin de quelqu'un m'affecterait autant. Mais Declan me manquait terriblement. Si au départ j'avais songé à transférer à Beaubâtons, maintenant que j'étais en bons termes avec Jared, je n'avais plus envie de partir. J'avais envie que mon amoureux vienne ici, plutôt. Je savais que ce n'était pas facile pour lui en France, surtout avec l'absence de Tobias. Même s'il aurait voulu se réconcilier avec lui, il n'avait pas pu, puisqu'il ne rentrait pas au pays. Il n'avait absolument aucune idée d'où il était, et il se sentait affreusement coupable. Si seulement je pouvais être avec lui à tous les jours, pour le rassurer et lui remonter le moral, tout serait tellement plus simple...

Et puis, il y avait mes parents. Je les avais vus lorsque nous étions allés au Ministère pour l'affaire de Raïna, mais je ne leur avais pas adressé la parole. Je n'avais toujours pas pardonné à ma mère d'avoir mis du véritasérum dans ma nourriture, et mon père, je n'avais pas grand chose à lui dire en fait. Je ne savais pas s'il connaissait mon orientation sexuelle, mais depuis que j'étais sorti du placard, lui non plus n'avait pas grand chose à me dire. J'avais tellement l'impression que je lui faisais honte et que je ne méritais pas de porter le nom de famille England...

En poussant un nouveau soupir, je me levai afin d'enfiler mes vêtements de Quidditch. Nous avions un entraînement ce midi, et j'allais être en retard, si ça continuait comme ça. Une fois bien prêt, je cherchai mon balai. Je fus surpris de voir qu'il n'était pas sous mon lit, comme je l'avais laissé la dernière fois. Je fronçai les sourcils. Sans doute un première année qui était encore venu fouiller dans mes affaires. Je le vis sur le lit de Jake Bolton. Je m'en saisis et me retournai vers la porte, mais je fus aspiré dans un tourbillon glacé, pour apparaître au Chaudron Baveur. Quelqu'un avait transformé mon balai en portoloin. Pensant que c'était un piège des Mangemorts, je dégainai ma baguette, mais je fus surpris de voir mon père apparaître devant moi.

« Je vois que tu as eu mon invitation, me dit-il alors. »

Invitation ? Obligation, plutôt. Je rangeai ma baguette, alors que mon père me faisait signe de le suivre. Bien rapidement, nous fûmes installés à une table. C'était sans doute ma mère qui s'était infiltrée dans mon dortoir pour changer mon balai en portoloin. Brillant. Mon père se commanda un verre de Whisky-Pur-Feu sur glace, alors qu'il me prenait une bière-au-beurre. Bien rapidement, nos verres furent devant nous. Je croisai mes bras contre ma poitrine, légèrement boudeur. Et qui allait s'occuper de mon entraînement ? Pourtant, ma mère connaissait très bien mon horaire... À moins que mes équipiers étaient dans le coup ?

« Qu'est-ce que tu veux? demandais-je sèchement. »

C'était la vérité. Je ne savais plus comment parler à mon père. Pourtant, avant le début de l'année, j'étais très proche de lui, mais tout m'avait séparé de ma famille. Le fait que je sois l'élu m'avait séparé de ma mère, le fait que ma soeur ait vieilli m'avait séparé d'elle et le fait que je sois homosexuel m'avait séparé de mon père.

« J'ai un entraînement de Quidditch, grommlais-je. »

Sujet: Re: Je t'aime, papa | PV David England Mar 01 Jan 2019, 22:35

J'avais promis à Kendy de réparer notre relation avec Liam. En commençant par la mienne avec lui. J'avais fini par revêtir une chemise blanche, un pantalon jean et mes bottes. J'avais mis un manteau, glissant mon porte-feuille et ma baguette. J'avais laissé ma femme au chaud dans mon lit, bien endormie. Avant de sortir, il faisait encore nuit, je posai un petit bisous sur le front de ma belle Kendall.

Je descendis dans la cuisine, avant de sortir un balais du placard, le même que celui de Liam. Je lançai un sort de portoloin sur mon balais et fit échanger les deux balais. Lilia se chargea de ce travail avec plaisir, puisqu'elle adorait Liam et moi aussi. Mon plan enclenché, je me dirigeai vers mon bureau et vers ma cheminée. J'agrippai une poignée de poudre de cheminette, avant de la lâcher dans la cheminée.

- Chaudron Baveur!

J'apparus dans le bar. Je saluai Tasha Londubat, la propriétaire. Ses filles allaient à Poudlard et ses fils allaient à Ilvermorny. Je pris place au bar, mon amie d'enfance vint me verser un café. Rien ne s'était passé entre nous, puisqu'elle était lesbienne et était bien heureuse avec sa femme, une charmante sorcière américaine.

- Tu as l'air horrible, Dave, dit mon amie.

- Je dois me réconcilier avec mon fils.

Elle posa une main sur mon épaule, alors que j'entendais le coup de vent du portoloin. Je me retournai et avançai vers mon fils qui apparaissait baguette parée. Je me plantai devant lui, croisai mes bras contre ma poitrine.

- Je vois que tu as reçu mon invitation, dis-je, doucement.

Je fis signe à Liam de me suivre vers le bar, mon fils rangeait son arme dans sa poche. Je fis signe à Tasha de m'apporter un whisky et une bièrraubeurre. Elle me fit un clin d'oeil, mon whisky apparut devant moi et la bière devant Liam. Ses bras étaient croisés contre sa poitrine, il avait le même air boudeur que Kendall. Je ne pouvais m'empêcher de sourire, il ressemblait à sa mère, il en était son portrait craché.

- Qu'est-ce que tu veux? demanda mon enfant d'un ton sec.

Je n'avais plus de relation avec mon fils. Il était mon aîné et une de mes plus grande fierté. Il s'était tellement isolé de sa famille, pour des raisons plus que stupides. Mais pourtant importantes pour lui. Le vieillissement de sa soeur, la trahison de sa mère et son homosexualité. Je n'avais rien à faire qu'il aime un homme, ou une femme, il était mon enfant. Rien ne changeait cela. Je devais lui dire. Je devais lui enlever le poids d'être l'élu de ses épaules, il ne l'était pas.

- J'ai un entraînement de Quidditch, gronda Liam.

Quidditch. Il était capitaine, comme je l'avais été. J'étais batteur, mon rêve était d'être joueur pro. Rien de cela n'était arrivé. J'avais une femme enceinte, à 16 ans. J'avais dû taire mes rêves et ouvrir une auberge, pour financer la vie de ma famille. Puis le mal était revenu. J'avais ressuscité l'Ordre. Puis Rai était arrivée. Puis Judy, Alex et moi avions décider de laisser sortir que mon fils aîné était l'élu, celui qui vaincrait le mal, une fois pour toute. Alors que ce garçon était probablement quelque part d'autre en Europe, Judy l'avait longtemps cherché.

Je finis par revenir sur terre. Je levai un regard triste, presque détruit, sur mon fils. Il me manquait. C'était moi qui lui avait appris à jouer au Quidditch, moi qui lui avais appris à transplaner. Moi qui lui avais appris à marcher et moi qui l'avais mis au monde. Ses yeux verts. J'étais la première personne qu'ils avaient vu et depuis ce moment, j'étais fier de mon fils.

- Liam, dis-je, triste. Je veux qu'on parle. Tu es mon fils, mon aîné, ma fierté. Ton absence et le fait que tu ne nous aime plus autant qu'avant nous fait grandement de la peine, à ta mère et moi. Je sais, dis-je, alors qu'il ouvrait la bouche. Ta mère t'as trahi en mettant du véritaserum dans ton thé. Elle l'a fait parce qu'elle t'aime trop. Elle et moi avons sacrifiés beaucoup de choses pour toi et Rai, je veux que tu revienne à la maison pour Noël. Que l'on.. redevienne une famille.

Mes yeux étaient rougis par des larmes. Je les essuyai maladroitement. Je voulais que mon fils me revienne. Je pris une gorgée de whisky, laissant l'alcool me brûler la gorge. Il était tellement plus qu'une simple fierté, il était tout pour moi. J'étais prêt à mourir pour mon fils. Je lui devais tellement tout.

- Liam, tu me manque, dis-je, la voix rauque. Mon fils, que tu sois gay ou hétéro. Que tu aime un homme ou une femme, j'en ai rien à faire, je t'aime. Tu es mon fils, ma fierté et rien ne saura changer cela.

Sans lui laisser le temps de répondre, je le pris dans mes bras, le serrant contre moi. Je devais lui dire. Kendall devait l'apprendre avant et elle ne le pardonnerait jamais. Je ne voulais pas la perdre. C'était Judy qui m'avait un peu tordu le bras pour l'histoire de l'élu.

- Maman est enceinte, murmurai-je. Tu vas être un autre grand frère... encore une fois... Il est temps que l'on devienne une famille, à nouveau.

Sujet: Re: Je t'aime, papa | PV David England Sam 05 Jan 2019, 12:59

J'étais incapable de supporter le regard de mon père. J'avais tellement peur de son jugement, peur de le décevoir, et je savais très bien que c'était ce qui était arrivé. La lignée des England s'éteindrait avec moi. Évidemment, ma soeur pouvait avoir des enfants, mais jamais ils ne porteraient son nom. Je n'avais pas parlé de ça avec Declan, car nous en étions pas encore là dans nos vie, mais loin de là, par contre, je savais très bien que je n'aimais pas trop l'idée des mères porteuses. De toute façon, je ne voulais pas vraiment d'enfant. J'avais une trop grosse cible sur la tête pour imposer ça à des petits êtres innocents. Je ne savais pas ce que mon copain pensait de cela. Ce serait une discussion à avoir en temps et lieu, si nous étions encore ensemble. Car malgré tout ce que je faisais pour garder mes relations, elles semblaient vouloir s'effriter assez rapidement. Que ce soit avec mes parents, ma soeur, mes amis, c'était la même chose.

Je poussai un léger soupir, tout en continuant de fixer ma bière-au-beurre. Mes bras toujours croisés contre ma poitrine, j'attendais que ce moment finisse. Que mon père me dise à quel point je n'étais plus digne d'être son fils. Car il fallait se le dire. Non seulement j'avais gâché toutes mes relations, mais en plus, mes notes à l'école avaient pris un sale coup. Moi qui avais toujours eu de la facilité sans étudier, j'arrivais à peine à atteindre le seuil de passage. Emily en avait eu vent, par Jared, fort probablement, et elle s'était mise pour mission de relever mes notes. Je passais donc beaucoup de temps avec elle afin d'être sûr de passer mes BUSE.

« Liam, commença alors mon père, d'un ton plutôt triste. Je veux qu'on parle. Tu es mon fils, mon aîné, ma fierté. Ton absence et le fait que tu ne nous aimes plus autant qu'avant nous fait de la peine, à ta mère et moi. »

Je haussai un sourcil, incrédule. Je ne parlais plus à ma mère, depuis qu'elle avait mis du véritasérum dans mon thé. Elle avait probablement pensé que ça passerait inaperçu, mais malheureusement pour elle, j'étais plus brillant que les gens de mon âge. On ne me passait pas une potion sous le nez sans que je m'en rende compte. Telle mère, tel fils. J'avais grandi dans le labo de ma mère et assis derrière le comptoir de l'auberge.

« Je sais, continua mon paternel alors que j'ouvrais la bouche pour répliquer. Ta mère t'a trahi en mettant du véritasérum dans ton thé. Elle l'a fait parce qu'elle t'aime trop. Elle et moi avons sacrifié beaucoup de choses pour toi et Rai, je veux que tu reviennes à la maison pour Noël. Que l'on... redevienne une famille. »

Je n'avais rien à répliquer. Je me contentais de fixer mon père, alors qu'il calait son verre de Whisky. Je comprenais ce qu'il me disait, mais il n'aurait rien eu à sacrifier s'il n'avait pas eu d'enfants aussi jeune. Ce n'était tout de même pas moi qui l'avait obligé à quitter l'école pour ouvrir une Auberge et ainsi abandonner tous ses rêves. Sa précieuse petite famille parfaite, sa femme l'avait détruite le jour où elle m'avait empoisonné avec du véritaserum.

« Liam, tu me manques, avoua alors mon père. Mon fils, que tu sois gay ou hétéro. Que tu aimes un homme ou une femme, j'en ai rien à faire, je t'aime. Tu es mon fils, ma fierté et rien ne saura changer cela. »

Je fronçai les sourcils, alors que mon père me serrait dans ses bras. Il n'en avait rien à faire ? Ce n'était pas ce que je voulais entendre. Si au début, j'étais très mal à l'aise de mon homosexualité, maintenant, je m'affirmais et je me comprenais mieux. Et je ne voulais pas que mon père en ait rien à faire, je voulais que ça l'intéresse ! Je voulais l'intéresser ! Il ne me comprenait plus comme avant... S'il tentait de me rallier à la famille, tout ce qu'il faisait c'était me donner envie de ne plus jamais revenir à la maison.

« Maman est enceinte, me chuchota-t-il en me gardant contre lui. Tu vas être un autre grand frère... encore une fois... Il est temps que l'on devienne une famille, à nouveau. »

Je le repoussai doucement, mais fermement. En ce moment, il était plus que chanceux que je sorte avec quelqu'un d'aussi pacifique que Declan, qui me poussait à aller parler à mon père plutôt que de l'ignorer. Il m'avait obligé à dresser une liste de ce que j'avais sur le coeur pour aller lui dire, mais je n'avais jamais trouvé le courage. Je poussai un long soupir. Je ne voulais pas d'autres frères ou soeurs, j'en avais déjà une et elle était bien difficile à gérer. Surtout depuis qu'elle était plus vieille que moi.

« J'ai pas envie de revenir à la maison, avouais-je d'un ton neutre. »

Je posai mon regard émeraude au creux des yeux bleus de mon père. Il semblait quelque peu désemparé de ma réponse. Pensait-il vraiment que je serai aussi facile à convaincre que cela ? Il ne me connaissait pas du tout. Il ne me connaissait plus, en fait. Il était vrai que j'avais changé depuis le début de l'année. Je m'efforçais à redevenir la personne que j'étais, et lentement je réussissais, mais certaines choses refusaient de redevenir telles qu'elles étaient.

« Je ne veux pas que tu en aies rien à faire de mon orientation papa, je veux que tu t'y intéresses, continuais-je. Je veux que tu sois heureux à l'idée de rencontrer mon copain, comme tu l'étais à l'idée de rencontrer Emily. »

Je ne voulais pas ne pas me réconcilier avec mon père, bien au contraire. Il était celui qui m'avait tout appris, et je le tenais très haut dans mon estime. Seulement, beaucoup de choses nous séparaient désormais. Et ces choses continueraient de nous séparer, à moins que nous passions par-dessus.

« Je sais que vous avez peur que Raïna et moi faisions les mêmes erreurs que vous, ajoutais-je doucement. Mais je n'ai pas besoin de recevoir de beuglantes de maman parce que mes notes baissent. Je l'ai pas eu facile cette année, mais je suis capable de me reprendre en main. Si vous voulez que je vous fasse confiance, alors vous devez faire la même chose. Je vais pas quitter l'école. Je vais devenir aurore papa, ou joueur de Quidditch, comme toi tu souhaitais. J'ai pas besoin d'être étouffé pour y arriver. »

Je vis le petit sourire en coin de mon père. Évidemment, je parlais de ma mère. Depuis ma naissance, elle ne faisait que m'étouffer. Tout ce qu'elle ne voulait pas qu'il m'arrive était arrivé, et à mon avis, elle ne savait tout simplement pas comment gérer la situation. Je savais bien que les parents agissaient au meilleur de leurs connaissances. Malheureusement pour ma mère, je n'étais pas l'une de ses expériences, j'étais un humain, oui j'étais son enfant, mais j'avais mes propres désirs, mes propres envies et j'étais assez vieux désormais pour gérer ma vie moi-même.

Ma main se posa contre ma bière, et j'en pris une bonne gorgée. J'étais resté calme. J'avais craint cette réunion avec l'un de mes parents. Si Kendall avait été la, sans doute est-ce que les choses se seraient passées autrement. Cependant, dans tous les scénarios que j'avais imaginés, jamais je ne réussissais à dire toutes ces choses en restant aussi calme.

Liam était complexe. Ce n'était pas sa faute, Kendall l'avait tellement étouffé, alors qu'il était enfant. Comment vouliez-vous qu'un jeune garçon ait un mental normal, si sa mère était toujours en train de le surveiller ou de l'empêcher de faire ses propres erreurs. Lorsque Judy, Alexander et moi, avions laissé échapper qu'il était l'élu, Kendall s'était fait engager à Poudlard comme Professeure de Vol, afin de pouvoir garder un oeil sur son fils.

Liam, à la recherche d'indépendance, me repoussa doucement mais avec fermeté. Cela me brisa le coeur, j'avais honte de moi pour avoir laissé Kendall étouffer mon fils. Ensuite, je me sentais si mal d'avoir laissé Judy me convaincre que je pouvais protéger Liam, en laissant les Mangemorts croire que mon enfant était celui qui les éliminerait. Il finit par pousser un long soupir.

- J'ai pas envie de revenir à la maison, dit-il, froidement.

Et moi non plus, voulais-je dire. Son regard croisa le mien, alors que je tentais de nous convaincre que de revenir une famille était une bonne idée. Je n'en pouvais plus de ne pas l'avoir à la maison. Déjà que les Clarks allaient partir, je voulais au moins avoir quelqu'un. C'était égoïste.

- Je ne veux pas que tu en aie rien à faire de mon orientation, papa, soupira Liam. Je veux que tu t'y intéresse. Je veux que tu sois heureux à l'idée de rencontrer mon copain, comme tu l'étais à l'idée de rencontrer Emily.

Il m'avait encore trop pris au mot. Il était comme sa mère. Mon fils, à qui j'avais presque tout enseigné, s'isolait de moi et de sa famille. Et nous ne faisions que focuser sur les points qui nous éloignaient. Mon fils me manquait, je pourrais forcer sa mère à arrêter, mais je ne pourrais forcer mon enfant à revenir.

- Je sais que vous avez peur que Raïna et moi faisions les mêmes erreurs que vous, dit-il, plus doucement. Mais je n'ai pas besoin de recevoir de beuglante de maman parce que mes notes baissent. Je l'ai pas eu facile cette année, mais je suis capable de me reprendre en main. Si vous voulez que je vous fasse confiance, alors vous devez faire la même chose. Je vais pas quitter l'école. Je vais devenir aurore, papa, ou joueur de Quidditch, comme toi tu souhaitais. J'ai pas besoin d'être étouffé pour y arriver.

Je baissai les yeux. Avant de les remonter. Je souriais doucement. Sa mère en faisait toujours trop, elle s'inquiétait trop. Et elle était pire depuis qu'il s'était fait enlevé. Kendy était inquiète de tout, mais elle ne faisait simplement pas confiance à son fils. Une chance pour moi et lui, Kendall était trop enceinte et inquiète, pour avoir la tête claire à propos de son fils. Elle avait fini par oublier que son enfant, son petit soleil était un humain.

Liam empoigna sa pinte de bièrraubeurre, avant d'en prendre une grande gorgée. Ce qui m'avait le plus frappé de tout cela, c'était que Liam avait gardé son calme, il n'avait jamais élevé la voix. Ce qui devait être un pas dans la bonne direction. Je rebaissai les yeux. Ce n'était pas que je me foutais de la personne qui partageait sa vie. Je me fichais du sexe de cette dernière. Tant que cette personne rendait Liam heureux, je n'y voyais pas d'inconvénient.

- Liam, dis-je calmement. Ce n'est pas que ton orientation ne m'intéresse pas, c'est que peut importe le sexe de la personne qui partage ta vie, ce qui m'importe c'est que cette personne te rende heureux et puisse te protéger. Je serai plus qu'heureux de rencontrer ton copain, comme je l'ai été avec Emily. Tu es mon fils et tu ne me feras jamais honte.

Je pris une autre gorgée de mon verre. Je souris, en pensant à Kendall que je devrais convaincre de laisser Liam tranquille. Ce ne serait pas du tout facile, mais si elle voulait ravoir son fils à la maison, lui laisser sa liberté serait la seule condition. Ensuite, elle devrait passer outre le fait que son fils était gay. Cela ne se ferait pas en criant lapin, mais je réussirais.

- Pour ta mère, Kendall est particulièrement difficile à convaincre, ajoutai-je. Mais, dis-je en lui faisant signe que je n'avais pas terminé. Je réussis toujours à la convaincre, tu vas ravoir ta liberté, une seule condition. Tes notes doivent monter et tu ne te sauve plus, tu reviens à la maison dès le prochain congé.

Je posai une main douce contre l'avant-bras de mon fils et plongeai un regard sérieux dans ses yeux verts, ses sourcils foncés. Je retirai ma main, avant de lui sourire gentiment. Je tendis une main, pour sceller un accord avec lui. Je ne revenais jamais sur mes paroles et je tenais mes promesses, c'était quelque chose que j'avais appris à mes enfants. Je leur avais aussi appris que la famille était plus qu'importante, mais, cela n'avait pas tenu.

- Je te promets que Kendall va te laisser tranquille et que je vais me faire un plaisir de rencontrer ton amoureux, dis-je. De ton côté, tu vas me promettre de remonter tes notes, d'être un élève de Poudlard plus que banal et ne pas fuguer. Prochain congé, tu inviteras ton copain et nous l’accueillerons aux deux Baguettes.

Je devais avouer que c'était étrange d'avoir une discussion aussi sérieuse et aussi calme avec mon père. Jamais je n'aurais cru que ma relation s'était détériorée autant avec mes parents. Ça me rendait triste, je devais l'avouer. J'avais compris par contre que j'étais désormais assez vieux pour voler de mes propres ailes. Sans doute était-ce trop tôt pour ma mère, mais la vie en avait décidé ainsi. J'avais vécu des choses un peu plus difficiles, et ça me faisait voir la vie sous un autre angle. Si avant je ne faisais que m'amuser et me foutre de tout, maintenant je comprenais l'importance de la vie, sous tous ses aspects. Même côté coeur, j'avais drôlement changé. Je n'aimais plus de la même façon. C'était un amour qui dépassait le charnel, c'était un amour beaucoup plus intelligent. Pour la première fois, ma vie avait un véritable sens.

« Liam, répondit alors mon père du même ton calme que le mien. Ce n'est pas que ton orientation ne m'intéresse pas, c'est que peu importe le sexe de la personne qui partage ta vie, ce qui m'importe c'est que cette personne te rendre heureux et puisse te protéger. »

Je ne pus m'empêcher de sourire lorsque mon père dit cela. M'ouais, c'était plutôt moi le protecteur entre Declan et moi. Mais je savais pertinemment que mon copain mettrait sa vie en danger pour la mienne.

« Je serai plus qu'heureux de rencontrer ton copain, continua-t-il. Comme je l'ai été avec Emily. Tu es mon fils et tu ne me feras jamais honte. »

J'étais soulagé. De la réaction de mon père, de la tournure que la conversation prenait. Pourquoi est-ce que ma mère n'était pas capable d'avoir une conversation aussi calme et mature ? C'était elle l'adulte pourtant. Pendant un long moment, je fixai le visage de mon paternel, comme si c'était la dernière fois que j'allais le voir. Étrangement, j'étais déçu de ne pas lui ressembler. Être le portrait craché de mon père, ça avait toujours été mon rêve. Être dans la même maison que lui à Poudlard, jouer au Quidditch à la même position que lui, réussir la carrière dont il rêvait mais n'avait jamais pu atteindre.

« Pour ta mère, Kendall est particulièrement difficile à convaincre, dit David. Mais, je réussis toujours à la convaincre, tu vas ravoir ta liberté, une seule condition. Tes notes doivent monter et tu ne te sauves plus, tu reviens à la maison dès le prochain congé. »

Je fronçai les sourcils, alors que mon père posait un doux regard dans le mien. Ma mère était très bonne pour dire des paroles en l'air. Si je revenais à Pâques avec Declan, je ne pouvais déjà qu'imaginer la crise de panique. Je fus surpris de voir David me tendre la main, comme pour sceller un accord. Je me mordis la lèvre inférieure, hésitant. Je ne savais sérieusement pas comment je ferais pour remonter mes notes. Si seulement je parlais encore à Emily, elle pourrait m'aider à étudier sérieusement. Ou même Elena...

« Je te promets que Kendall va te laisser tranquille et que je vais me faire un plaisir de rencontrer ton amoureux, déclara solennellement mon père. De ton côté, tu vas me promettre de remonter tes notes, d'être un élève de Poudlard plus que banal et ne pas fuguer. Prochain congé, tu inviteras ton copain et nous l'accueillerons aux Deux Baguettes. »

M'ouais. Il ne savait pas qu'il était déjà allé, après l'audience de ma soeur et que j'avais fait l'amour avec Declan sur sa belle peau d'ours adorée. C'était d'ailleurs la dernière fois que j'avais vu mon copain. Mon regard s'était perdu quelque part derrière l'épaule de mon père et sans m'en rendre compte, il s'était rempli de larmes. Je pouvais entendre la voix lointaine de mon paternel, sans vraiment l'entendre.

Je sursautai vivement lorsque la main de David se posa contre mon bras. Je me rendis compte que les larmes coulaient toutes seules le long de mes joues. Je les essuyai maladroitement, avant de faire un petit sourire à mon père.

« Marché conclu, lui dis-je d'une douce voix. »

J'entendis mon père pousser un soupir, alors qu'il plantait un regard sérieux dans le mien. Mais je me détournai bien rapidement, me concentrant plutôt sur ma bière-au-beurre, que je calai d'un trait. Je pleurais rarement. En fait, je pleurais lorsque j'étais en colère, mais jamais de tristesse ou de nostalgie. Et David n'était pas stupide. J'étais loin d'être en colère en ce moment. Je sentais son regard insistant. Je n'étais pas prêt à ça. Il savait que j'étais gay, que j'avais un copain, mais je n'étais pas prêt à lui parler de ce que je ressentais et à quel point Declan pouvait me manquer. En fait, je n'atteindrais sans doute jamais ce stade.

« Laisse tomber, soupirais-je en relevant mes émeraudes humides au creux des yeux de mon père. »

Mais la pomme ne tombait jamais loin de l'arbre, et mon paternel était beaucoup plus têtu que je ne pouvais l'être.

Je n'aurais pensé qu'un jour, je serais papa. J'avais deux enfants, maintenant adolescents, un autre en pleine conception. J'étais un peu dépassé par tout ce qui se passait, car mes deux plus vieux se voulaient trop adultes pour leur jeune âge. Liam croyait qu'il était l'élu, Judy voulait que ce soit comme cela, pour protéger le vrai élu. Je n'avais jamais voulu de cette vie là pour mon fils.

Maintenant que ma relation avec mon enfant était moins en danger, je devais m'occuper de recréer une relation avec sa mère. Liam avait besoin de sa mère et Kendall... Kendall avait trop besoin de son fils et devait apprendre à devenir plus zen. Il avait quinze ans, il n'était plus un bébé. Kendall devait apprendre à prendre soin de Raïna aussi. Je la préparerais aussi à rencontrer le petit copain de notre fils. Si moi, savoir que quelqu'un aimait Liam aussi fort que nous pouvions l'aimer, me rendait fou de joie; ma femme ne verrait pas cela du même oeil.

Je vis mon fils se fermer. Puis son regard s'adoucit, il regardait au-de-là de mon épaule, puis de petites larmes naquirent dans ses yeux. Mon coeur de père se serra pour mon fils. Je n'aimais pas le voir ainsi. Rapidement, mon enfant revint à lui et essuya ses larmes sur ses joues. Un sourire timide apparut sur son visage, je savais tout de même que quelque chose clochait. J'étais son père, il était un parfait mélange de sa mère et moi.

- Marché conclu, dit mon fils.

Ce n'était clairement pas la fin de notre conversation, comme il espérait probablement. Je poussai un long soupir, avant de darder mon regard bleu dans le sien. Comme il le faisait si bien, Liam coupa le contact visuel, avant de se retourner sur sa bièrraubeurre. Il agrippa sa chope et la vida d'un coup. Je ne cessai de le regarder. Liam ne pleurait presque jamais, si cela arrivait, c'était parce qu'il était hors de lui. Il ne l'était pas en ce moment. Je voulais que nous puissions parler sérieusement.

- Laisse tomber, poussa mon fils, avant de lever son regard vers le mien.

Eh non, jamais. Liam tenait sa tête de cochon de son paternel. J'étais pire que lui. Si je voulais savoir quelque chose, j'allais le savoir. Je fis un geste à la barmaid, qui déposa une deuxième chope devant mon fils. Je fis lentement tourner mon whisky dans mon verre, avant de le caler et le poser sur le comptoir. Je plantai un regard moqueur dans celui de mon fils.

- Tu sais très bien que je suis plus têtu que toi, Liam, dis-je. Tu souhaite que je te traite comme un adulte à part entière? Prends un verre avec ton vieux père et dis-moi ce qui se passe.

La barmaid déposa une chope de bièrraubeurre devant moi. Je pris mon breuvage et fis cogner mon verre contre le sien. Nous avions élever nos enfants sans vraiment rien leur cacher. Ils savaient quand leur mère et moi étions dans une mauvaise passe ou quand l'un de nous devait partir dans une mission plutôt dangereuse. La communication était importante chez nous et bizarrement, cela s'était perdu dans les dernières années. Tout s'était détérioré depuis l'attaque sur Poudlard et j'étais le premier à m'en sentir coupable.

- Parle-moi de Declan, dis-je, réellement intéressé.

Si j'avais élevé Liam, il va s'en dire que je ne le connaissais pas très bien. Non, je ne savais pas ce qui se passait dans sa vie. Je voulais vraiment m'intéressé et redevenir important dans sa vie. Je voulais que notre famille redevienne la belle famille unie que nous étions. Je pris une gorgée de bièrraubeurre, le regard vide. Je ne pouvais même pas être honnête avec mon enfant par rapport à son destin. Stupide serment. Judy m'avait promis que rien n'arriverait à Liam.

- Où l'as-tu rencontré? demandai-je, avec un sourire.

Sujet: Re: Je t'aime, papa | PV David England Sam 23 Mar 2019, 18:13

Lutter. Je devais lutter contre mes larmes. Revoir mon père ainsi, devant moi avec une bonne bière-au-beurre, cela me donnait seulement envie de me jeter dans ses bras. Tout ce que je refoulais depuis le début de l'année, tout ce qui m'était arrivé, je n'arrivais toujours pas à le faire sortir, et ça ne sortirait jamais de la même façon. J'étais incapable de me confier à qui que ce soit. En fait, la seule personne à qui je confiais ces angoisses était mon ex, Andrew. Mais notre relation était terminée, et je me doutais fort bien qu'il ne voudrait probablement plus jamais me parler. Après tout, je l'avais trompé avec mon copain actuel. J'avais essayé de parler à Declan, mais je ne voulais tellement pas l'inquiéter avec mes problèmes d'élu et tout ça. Je craignais qu'il ait peur de moi et qu'il prenne la fuite. Et il y avait Jared. Toujours prêt à aller au front avec moi, mais toujours mal à l'aise de me voir pleurer. Même s'il était redevenu mon frère, notre relation ne serait jamais celle d'avant.

Je sursautai doucement lorsque la barmaid déposa une seconde chope de bière-au-beurre sur le comptoir devant moi. Mon père s'empressa de caler son whisky, pour ensuite planter au regard légèrement moqueur dans le mien. Je n'étais pas sorti de l'auberge, dans tous les sens du terme.

« Tu sais très bien que je suis plus têtu que toi, Liam, lança alors mon paternel. Tu souhaites que je te traite comme un adulte à part entière ? Prends un verre avec ton vieux père et dis-moi ce qui se passe. »

Je me mordis la lèvre inférieure, tandis qu'une chope se posait devant mon père. Il la leva pour la trinquer avec la mienne, et je suivis dans le mouvement. Je n'avais pas envie de parler de mes émotions avec David. Je ne voulais pas lui dire à quel point Declan me manquait, à quel point son absence me pesait et surtout, à quel point je l'aimais. Je ne voulais pas qu'il connaisse mes angoisses face à ma situation d'élu. Je voulais que mon père me croit invincible. Je voulais que mon père me reconnaisse digne d'un vrai lion. Je voulais qu'il soit fier de moi.

« Parle-moi de Declan, m'incita doucement mon père, léger sourire aux lèvres. »

Je relevai mon regard vers mon paternel, surpris de le voir réellement intéressé. Ça me stressait de parler de cela avec mon vieux, je devais bien l'avouer, mais un jour ou l'autre j'allais devoir m'ouvrir à lui. Et si ce jour était aujourd'hui?

« Où l'as-tu rencontré ? »

Je pris une grande inspiration, avant de caler une bonne moitié de ma bière-au-beurre. Non. Je n'avais pas assez bu pour parler. Bien rapidement, deux shots de whisky-pur-feu se posèrent devant nous. Je jetai un regard interrogateur à David, tandis qu'il m'incitait à prendre l'alcool. Il voulait me saouler pour me faire parler. Pourquoi pas ? Après tout, c'était bien la seule façon de me faire livrer mes émotions. Sauf avec mon copain...

« Je l'ai rencontré au bal de Beauxbâtons, commençais-je à raconter, après avoir pris le shot et terminé ma bière. Je... »

Je baissai la tête, légèrement honteux. J'avais trompé Andrew en profitant de la faiblesse de Declan. M'ouais. C'était exactement ce que j'avais fait. J'avais toujours su obtenir ce que je voulais, mais avec du recul, je comprenais bien que ça n'avait pas été la bonne façon de faire, même si aujourd'hui j'étais très heureux avec Declan. Mon père remonta doucement mon visage vers le sien. L'alcool avait déjà commencé à engourdir mes sens, et à dégourdir ma langue.

« Papa... soupirais-je. Je... Je suis pas très fier de ce que j'ai fait. J'ai trompé mon prof avec Declan au bal. »

Oups. Je vis le regard de mon père se durcir. Avais-je dit, mon prof? Je devais enchaîner sur autre chose. Allez Liam, c'est pas si dur !

« Je eum... Finalement je suis tombé amoureux de Declan, mais eum son meilleur ami m'a frappé puis il s'est enfui, et... »

Et ton histoire fait absolument aucun sens, Liam.

Connaissant mon fils aîné et sa ressemblance avec sa mère, son histoire serait assez folle. Il était passionné et très sensible comme Kendall, comme moi, il aimait de tout son être. Mais il lui arrivait d'aimer plus d'une personne à la fois. Il était mon fils, peut importe ce qu'il me dirait, je ne cesserais pas de l'aimer. Il était mon monde avec sa soeur, les deux étaient avaient une certaine flamme en eux. Tout ce que je voulais, c'était ravoir ma famille unie, même si les partenaires de vie de mes enfants devaient se rajouter à notre famille.

Liam me regardait, surpris. J'en avais assez qu'il pense que je me fichais de lui. Mes enfants seraient toujours mon premier choix dans la vie, surtout après qu'on m'ait forcé à annoncer haut et fort que mon fils aîné était l'élu alors qu'il ne l'avait jamais été.

Finalement, il prit une grande inspiration, avant d'avaler une moitié de sa bièrraubeurre. Ma question l'avait rendu mal à l'aise. J'étais prêt à l'écouter et l'épauler. Je fis signe à la barmaid, discrètement, qui fit apparaître deux shots de whisky. Liam vit apparaître les shots et se retourna vers moi, le regard rempli de questions.

- Je l'ai rencontré au bal de Beauxbâtons, finit par répondre Liam, après avoir enligné sa bière et son shot. Je...

Mon fils baissa les yeux, honteux, comme moi je faisais quand j'avais honte. Il avait bu trop vite, les choses qui s'en venaient seraient assez étranges? Je levai le visage de mon aîné vers le mien, si il savait le nombre d'erreurs que son oncle et moi avions commis. Kendall et moi n'étions pas blancs comme neige.

- Papa... fit Liam. Je... Je suis pas très fier de ce que j'ai fait. J'ai trompé mon prof avec Declan au bal.

Je fronçai les sourcil. Son Professeur? Mon fils avait eu une relation amoureuse avec un Professeur?! Uh uh. Lequel. Kendall en crèverait si elle entendait cela. Clairement, elle n'en entendrait pas un mot. Mais Liam me dirait qui était le professeur et je lui couperais le sexe!

- Je eum... Finalement je suis tombé amoureux de Declan, mais eum son meilleur ami m'a frappé puis il s'est enfui, et...

Je restais silencieux. J'étais heureux pour Liam qu'il ait trouvé Declan, mais l'idée qu'un professeur aît abusé de mon fils était innaceptable. Il méritait de perdre son poste et peut-être sa vie. Personne n'abusait de mes enfants, j'allais surtout être incroyablement violent avec la personne fautive.

- Liam... dis-je. Je suis content que tu aie trouvé Declan. Par contre ce que tu viens de dire avec ton professeur me perturbe un peu. J'aimerais que tu me dise le nom de ce Professeur. Il t'a abusé, il a usé de ta confiance et de son pouvoir.

Je pris mon shot, avant de caler son contenu. Je ne voulais pas éclater devant mon fils, car cela ne l'aiderait pas. Je me retournai vers mon fils, avant de poser une main douce contre l'épaule de mon aîné. Je lui souris doucement.

- Promis, ta mère n'entendra pas un mot de tout cela, dis-je. Je veux juste le nom du Professeur et nous allons nous faire un plaisir d’accueillir Declan à Pâques.

Mon fils ne disait rien, je me sentais mal. Avait-il peur qu'on s'en prenne à lui ou sa famille? La personne qui l'avait menacé souffrirait grandement. Personne ne s'attaquait à ma famille, surtout à mes enfants. Je devais protéger mon fils, ma famille contre peut importe le mal qui se plaçait dans leur chemin.

-Je tiens à ton bonheur et ta sécurité, en premier, Liam, dis-je, calmement. Je suis tellement heureux que tu te sois ouvert à moi, je t'aime, mon fils.

-

Ouais. Littéralement, mon histoire ne faisait aucun sens, et le silence de mon père me faisait légèrement peur. Mon père était quelqu'un de très émotif, comme moi, la seule différence était qu'il était capable de mieux se contrôler. Par contre, je pouvais toujours savoir quelle émotion il contenait. Après tout, c'était mon père ! En ce moment, je le savais très en colère. Je me doutais bien que le fait d'avoir accidentellement mentionné Andrew n'aidait pas. Après tout, j'avais quinze ans et lui... Mais quelle âge il avait au fait ? Il ne me l'avait jamais dit, ou alors il avait toujours évité la question quand je la lui posais. Il devait avoir près de trente ans... Bon, ok, il avait l'âge à mes parents, et puis? Mon regard était bien encré sur le visage de mon père, qui lui ne semblait pas savoir où regarder. Je me sentais mal de l'avoir mis en colère, mais l'alcool m'avait fait parler. Je ne mentais jamais, mais parfois j'oubliais d'évoquer certaines vérités... Dans cette situation, je crois que l'oubli aurait été préférable.

« Liam... commença mon père, d'un ton surprenamment calme. Je suis content que tu aies trouvé Declan. Par contre, ce que tu viens de dire avec ton Professeur me perturbe un peu. J'aimerais que tu me dises le nom de ce Professeur. Il t'a abusé, il a usé de ta confiance et de son pouvoir. »

Non ? Andrew n'avait pas fait ça ! Il m'avait aimé, bien plus que certaines personnes dans mon entourages le faisaient et se devraient de le faire. Ma soeur, par exemple. Rapidement, David prit son shot, avant de poser sa main contre mon épaule et de tenter un sourire rassurant. Non. Je n'allais pas vendre mon ex, vraiment pas. Je ne m'étais pas senti abusé. En fait, nous n'avions pas couché ensemble. Certains trucs s'étaient passés, oui, mais c'était tout. Le problème était que je ne voulais pas parler de ma vie sexuelle à mon père. Je ne lui avais jamais raconté mes baises avec des filles, alors encore moins celles avec des gars. En fait, je ne voulais pas qu'il sache que je préférais être bottom...

« Promis, ta mère n'entendra pas un mot de tout cela, continua mon paternel. Je veux juste le nom du Professeur et nous allons nous faire un plaisir d'accueillir Declan à Pâques. »

Je ne dis rien. Je connaissais mon père. Et je savais que si je mentionnais Andrew, il perdait son poste à Poudlard, mais également son poste dans l'Ordre. Je ne voulais pas lui enlever ces deux choses, c'était la raison pourquoi il vivait !

« Je tiens à ton bonheur et à ta sécurité, en premier Liam, me souffla mon père. Je suis tellement heureux que tu te sois ouvert à moi, je t'aime, mon fils. »

Je lui fis un petit sourire, mais je me retins toujours de parler. Il ne fallait pas que je parle. Mais je me connaissais. L'alcool me faisait toujours dire la chose de trop, la chose que je ne devais pas dire, mais je savais également que mon père saurait faire ses recherches. Il n'y avait pas beaucoup d'enseignants homosexuels à Poudlard. L'élimination serait faite rapidement.

« Personne n'a abusé de moi papa, dis-je le plus sérieusement du monde. Mon prof... Il... Il a été là pour moi alors que je n'avais plus personne. Il m'a aimé alors que plus personne ne savait le faire. Il est la seule chose qui m'a gardé en vie... »

J'avalai de travers, avant de baisser la tête. Je n'avais jamais dit ça à personne. Mais c'était vrai. J'avais été tellement seul, tellement isolé, tellement abandonné, j'avais perdu tout le monde autour de moi. La possession de Victoria me hantait, et je ne savais même plus pourquoi je respirais. Andrew avait été celui qui m'avait permis de retrouver cet air, et cette joie de vivre que j'avais toujours eue. Il m'avait trouvé à mon plus bas, et il m'avait fait remonter la côte.

« Je vais te dire son nom, papa, continuais-je. Mais simplement pour que tu puisses lui serrer la main, et le remercier de m'avoir sauvé la vie. »

Je vis l'air grognon de mon père. M'ouais... Tel père tel fils. Décidément, je ne retenais pas du voisin.

« Si ça peut t'aider... soupirais-je. J'ai même pas couché avec lui. »

Bah quoi? Il n'avait pas à savoir le pourquoi du comment, seulement le fait était suffisant.

Si seulement mon fils savait combien de fois j'avais couché avec une tonne de filles et de femmes, avant d'avoir Kendy. Mais jamais quelqu'un qui était en position d'autorité sur moi. Je devais peut-être arrêter de laisser autant de liberté à mes enfants ou devrais-je leur faire confiance. Liam en m'avouant qu'il avait eu une aventure avec un enseignant m'avait prouvé qu'il était encore un enfant. J'avais peur que ce soit le cas avec ma fille et celle qui résidait dans le ventre de ma femme.

Liam me connaissait, nous étions pareils, coupés du même moule. Mon plan était simple, dès que j'entendrais le nom de l'enseignant, il le regretterait. Ce mec perdrait son emploi et probablement sa vie, on abuse pas ainsi de son pouvoir. Liam me souriait, mais gardait son silence. Je n'avais pas vraiment besoin qu'il me dise le nom, je n'avais qu'à en glisser un mot à Kendy et toute l'école aurait du véritaserum dans leur verre. Puis je connaîtrais enfin la vérité.

- Personne n'a abusé de moi, papa, dit Liam d'un ton sérieux. Mon prof... Il... Il a été là pour moi alors que je n'avais plus personne. Il m'a aimé alors que plus personne ne savait le fait. Il est la seule chose qui m'a gardé en vie...

Ce n'était pas à lui de juger. C'était à moi, il était mon enfant et j'étais son père, il n'était même pas un adulte. Mon fils n'avait pas eu une année facile et toute démonstration d'amour, il l’accueillait à bras ouverts. Un professeur l'avait trouvé à son plus bas, c'était bien, mais lorsque l'aide devenait plus que platonique cela devenait un problème. Si les intentions de ce professeur étaient saines, comment pouvait-il accepter une relation amoureuse avec mon fils.

- Je vais te dire son nom, papa, accepta mon enfant. Mais simplement pour que tu puisses lui serrer la main, et le remercier de m'avoir sauvé la vie.

Je fronçai les sourcils, nous étions pareils. Marchander et être trop orgueilleux pour admettre défaite. J'allais lui dire en face oui, mais, j'étais un parent et j'allais protéger mon enfant, qu'il le veuille ou non. C'était mon devoir, tenir Liam le plus loin possible des gens qui allaient abuser de lui et de sa bonté.

- Si ça peut t'aider... ajouta Liam. J'ai même pas couché avec lui.

Je plaquai ma main contre mon visage, je n'avais pas du tout envie d'entendre parler de la vie sexuelle de mon fils, en ce moment. Je m'entendis pousser un soupir, avant de hocher la tête. Tout pour garder la paix. Je n'allais rien dire ou faire pour ruiner l'homme, mais il ne serait jamais remercié. Le professeur fautif recevrait une seule menace, il respirait de travers et trop prêt de mon fils, il serait mort.

- D'accord, dis-je doucement. Mais je ne serrerai la main de personne, je ne ferai rien en mal ou en bien à cet homme. Je veux juste que tu me promette de ne plus jamais être seul avec lui.

Je n'allais pas faire de mal, je n'allais pas remercier l'abuseur de mon fils. Je voulais juste ma famille, je voulais voir naître mon troisième enfant, alors que mes deux autres attendaient dans un corridor de Ste-Mangouste. Je voulais que mes deux plus vieux soient heureux d'avoir une petite soeur ou un petit frère. Je posai quelques pièces sur le bar.

- Je te ramène à la maison ou Poudlard? demandai-je tout doucement.

Je posai une main douce contre l'épaule de mon aîné. Il était ma plus grande fierté et il ne le savait même pas. J'avais tellement honte de ne pas avoir été un bon père avec mes deux enfants. Je regrettais d'avoir flanché sous les menaces de Judy et mon frère. Tout cela pour protéger un jeune homme plus puissant que Ethan et Liam rassemblé.

- Poudlard, soufflai-je. Quand je suis parti, ta mère avait une humeur massacrante.

Je rigolai, avant de lancer un regard moqueur à mon fils.

» David England- Leader de l'Ordre du Phénix, Mari de Kendall, Père de Liam et Raïna
» Stella England - Benjamine England qui a été vieillie par la faute de sa soeur!
» Une fille à Papa qui veut un ptit copain ou une amie
» Béatrice England
» Raïna England