Will you be mine?

Je le suis alors qu’il me conduit à l’extérieur. On est maintenant assez loin du château, mais juste au moment où je me demande s’il a vraiment l’intention de rester dans la cour, il s’arrête devant un banc à côté d’un rosier un peu décrépit. Il lui redonne son éclat et m’offre une des fleurs. C’est un sort assez facile à exécuter à notre âge, mais le geste me fit grandement plaisir. Un frisson s’empara de moi pendant quelques secondes, après tout, il faisait un peu froid pour être en robe. À moins que ce soit à cause du regard que Chace me donnait. Peu importe, il a l’air d’avoir remarqué, puisque j’ai à peine le temps de prendre conscience que je frissonnais qu’il a déjà enlevé son veston pour me couvrir avec. Combien en avait-il encore dans son sac? Combien de petits trucs adorables comme ça il allait encore me sortir? D’une main, il approcha mon visage du sien et m’embrassa.


-Tu sais, je t'ai toujours trouvé magnifique, je n'ai jamais su comment t'aborder. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis chanceux, que tu me sois tombée dessus.


Anww… wow, je ne savais pas qu’il m’avait remarqué… Je n’avais même jamais pensé qu’il pouvait se souvenir de mon nom, et pourtant…

Il me serre contre lui, son bras autour de ma taille.


Tu dois me trouver idiot, ricana-t-il, je suis pas un bon dragueur.

 

Là-dessus, il m’embrassa de nouveaux. Il était très doux avec moi. Après un moment, je mets fin au baiser.

 

-Moi, je te trouve plutôt bon pourtant, dis-je avant de lui offrir un sourire en coin.

 

Je me défais de son regard quelques instants, et j’observe le paysage. Avec tous ces arbres colorés et la nature qui nous annonce l’arrivée imminente de l’hiver, le spectacle est magnifique. Je dépose ma tête sur sa cuisse, observant toujours le paysage qui nous entoure, ma grosse robe dépassant du banc et son veston encore sur moi.


-Tu dis toujours ça aux filles qui t’intéressent? Lui dis-je à la blague.


Me tournant maintenant sur le dos, je regarde le ciel. Je me sens bien.


-Je veux pas que ce moment se termine.


Il est magnifique.

Oh… oui, le ciel aussi…

 

Il finit par me redresser de façon à ce que je sois assise sur lui. Plaçant sa main sur ma nuque, il m’attire contre lui, pendant que son autre main fait la même chose avec mes cuisses, m’empêchant de tomber. L’intensité de ses baisers commence à augmenter, puis je le sens descendre dans mon cou. Un frisson de chaleur s’empare de moi.

T'as remarqué qu'on est dans la même position que lorsque qu'on s'est rencontrés, ricane-t-il.

Je ricane un peu à mon tour et me mets à penser à l’image qu’on donnait en ce moment… Moi assise sur ses genoux, son veston sur mes épaules… J’imagine que ça doit ressembler aux scènes dans ces films pour adolescentes… Parce que moi, c’est exactement comme ça que je me sens : la fille plus ou moins populaire, qui réussit à avoir le garçon qu’elle croit trop bien pour elle. Je souris alors qu’il dépose un baiser sur mon nez, me sortant de mes pensées.

Tu sais, j'ai toujours pensé que le coup de foudre, c'était un mensonge, dit-il avec ses yeux dans les miens. Tu viens de me prouver que j'ai toujours eu tort.

Ses mots ont l’effet d’un coup de poing. Un coup de poing en plein cœur. J’ai l’impression que mon cœur a arrêté, et qu’il a de la difficulté à se rappeler comment battre. Normalement, je n’aurais jamais cru ces paroles, doutant toujours si les gens m’apprécient vraiment… Mais venant de lui, de la façon qu’il l’a dit, qu’il me regarde, il a l’air tellement sincère… en-tout-cas mon cœur veut le croire ça c’est certain.

Je crois pas avoir déjà rougis en une soirée autant que je l’ai fait ce soir, mais c’est plus fort que moi… Il est tellement… tellement… ARGHH y’a pas de mot!

J’ai ma scène de film à moi, et ça me remplit de joie.

Soutenant son regard, je ne peux m’empêcher de lui sourire. Je sens mes joues s’enflammer de plus en plus, et je baisse les yeux. Il me dit tout ça, et moi, tout ce que je trouve à faire, c’est rougir et répondre :

-Vraiment?

Je me surprends moi-même, ma voix était bizarre. Comme si ma gorge s’était nouée. Ma voix était hésitante et pas très forte, elle tremblait autant de joie que de peur, comme si sa réponse pouvait me briser. Pourquoi est-ce que je lui ai dit ça? Maintenant il a l’occasion de tout remettre en question, et reprendre ses paroles. Ce que je peux être stupide. Je n’ai jamais été dans une situation semblable avant, et je me maudis d’être aussi vulnérable.

 

HJ : Mon dieu, je me sens tellement super mal!! J’aurais vraiment voulu te répondre avant, mais j’ai eu des problèmes avec mon ordinateur, et pour faire ça court, disons que plusieurs choses plus ou moins heureuses sont arrivées dans ma vie en plus… Bref, on dirait que chaque fois que j’essayais, quelque chose m’empêchait d’écrire. Je suis vraiment désolée. VRAIMENT, sincèrement désolée! Mais bon, je suis de retour, et je pense pas que mon ordi fasse encore des siennes… J’espère que je suis pardonnée, je promets de faire de mon mieux:)

Je sentis une main contre ma joue. Il remonta mon visage pour me forcer à le regarder. Je vois sa bouche s’étirer et son visage s’illuminer par le fait même. J’aime tellement cette façon qu’il a de sourire, et ses yeux d’un bleu éclatant, je pourrais m’y perdre pendant des heures. Le fait que ce sourire et ce regard me soient destinés, juste pour moi, en plus de ce qu’il vient de dire… J’ai l’impression de fondre. Je ne peux m’empêcher de lui rendre son sourire, juste avant que ses lèvres touchent les miennes. Je peux pas expliquer le sentiment. C’est comme si une vague de bonheur m’envahissait, et qu’elle se répandait maintenant dans tout mon corps. Je n’ai jamais vécu ça avant, et même si tout ça me terrifie, je suis bien. Même plus que bien. Malgré le froid, je ne veux pas que la soirée se termine. Elle m’avait parue trop courte, comme si le temps était en mode accéléré, même si d’une certaine façon il avait paru se figer. Mais je dois bien me rendre à l’évidence : même si Chace me le fait oublier, mon corps lui, ne ment pas, et même avec son veston je ne peux malheureusement m’empêcher de greloter… Quand je pense qu’il a seulement une chemise sur le dos, le pauvre, il doit mourir de froid! C’est à ce moment que mon cerveau reprend un peu sur lui. Mon cerveau: mon meilleur ami, mais aussi (surtout) mon pire ennemi. Rien, pas même Chace, ne peut le faire taire infiniment… Voilà que je me mets à douter. Je crois qu’il est sincère, mais qu’il ne sait pas plus que moi ce qui va se passer par la suite. Mon cerveau me dit que même si tout ça est vrai, Chace ne sait pas dans quoi il s’embarque. J’aimerais vraiment lui parler de tout ça, de mes inquiétudes, lui expliquer qui je suis… Je voudrais pouvoir m’abandonner, avoir confiance en lui, ou plutôt en moi… Même si c’est dur d’ignorer son propre cerveau, ses propres commentaires négatifs envers soi-même, je sais que je ne dois pas laisser cette partie de moi gagner. Reprend sur toi Evelyn, il vient de dire qu’il t’observe depuis sa quatrième année, seulement toi. Il a mentionné «amoureux», et a dit qu’il ne voulait pas te faire fuir. Arrête d’être aussi anxieuse pour des choses ridicules. Arrête de douter de toi merde! C’est toi qui va finir par le faire fuir si tu continues à penser comme ça. Je me détruis pour éviter de me détruire, ça ne fait absolument aucun sens, right? Ughhh cerveau, t’es pas de tout repos. À quoi je pensais avant de déraper moi? Oh oui! Merde!




-Chace, il fait de plus en plus froid… Tu devrais remettre ça, tu dois être complètement gelé! Dis-je en lui rendant son veston, réellement inquiète pour lui.




Je m’inquiète, et même si c’est lui qui me l’a passé, je me sens mal… La température baisse rapidement à ce temps-ci de l’année. Je me sens coupable d’avoir monopolisé son veston alors qu’il devait avoir terriblement froid, le pauvre…




-Désolée de l’avoir garder si longtemps…




Peut-être qu’on devrait rentrer? Est-ce qu’il y avait un couvre-feu ce soir? Je ne me rappelle vraiment plus. Et si on l’avait dépassé?? Merde… J’ai vraiment pas vu le temps passer.

 

HJ : Hum… Encore une fois désolée…?  Non non je suis pas disparue! Héhé