Si seulement

Sérieusement. Pourquoi on devait subir ça ? L'amour. Pourquoi hein ? Quelqu'un aurait la décence de m'expliquer ? J'avais vécu ça, puis on me l'avait enlevé. Cette fille me l'avait ravi. Lui, celui qui hantait mes jours et mes nuits. Pourquoi ? J'avais regardé le soleil se lever dans l'espoir que sa lumière éclaire ma petite lanterne. Nada. Absolument rien. Sérieusement, encore. Puis, j'en avais marre à la fin. Je m'étais isolé et faisais tout pour l'éviter. Il m'avait vu pleurer. Bref. Orgueil masculin han. Si seulement il pouvait ne pas hanter mes pensées. Si seulement ...  Acoudé à un arbre, je regardais la pluie tomber. Ouais, elle commençait tôt. J'avais pas froid, du moins, pas tant. J'aimais juste la regarder tomber. Elle était si belle, si pure. J'étais sous la pluie eet je m'en foutait. Si au moins elle pouvait nettoyé mes souvenirs. J'aimerais me lancer un Obliviate, mais j'avais peur des conséquences si je ratais mon coup. Nan, mieux valait pas. Des pas dans le lointain me firent lever la tête. Ouais, j,entendais même cela malgré le déluge de la pluie. Qui d'autre était assez stupide que moi pour braver l'eau glaciale qui nous tombait dessus ? 

[court sorry mais j'agonise du poignet là.]

La pluie. Si ce n'est qu froid et revigorant, qu'est-ce ? Ça peut aussi être glacial, meurtrier, épancheur de larmes. Ça peut cacher bien des choses. La pluie, c'est un peu comme les nuages, mais en mieux. Ca dillue la tristesse, lave le coeur et l'âme. Ça enlève la saleté, les impuretés. Ça nettoie et fortifie. C'est soulageant, d'être sous la pluie. Car sous elle, tandis qu'elle te déverse son eau sur la tête, tu peux pleurer. Tandis qu'elle se lâche sur toi, elle semble te cacher au reste du monde. Elle est tellement belle et cristalline. Le son de la pluie m'apaise, et la pluie me nettoie. C'est pourquoi je suis sous la pluie, tandis que l'averse me glace jusqu'aux os. J'y serais resté des heures, à contempler l'infini du ciel, cet immense étendue qui ne semble pas avoir de fin. J'y serais resté jusqu'à en crever de froid si Timmy ne m'avait pas rattrapé et forcé à rentré. 

Je ne le connaissais pas. Juste de nom et de vue. Parce qu'il était dans mon dortoir. Rien de plus rien de moins. Sous la pluie, mon regard semblait presque effrayant. personne ne pourrait savoir que j'avais pleuré, parce que j'avais les joues rougies par la glaciale atmosphère. J'avais de l,eau jusque sur mes cils. J'étais complètement trempé, donc ça m'aidait. Je grommelai qu'il n'était pas un de mes parents, mais je le suivis quand même. C'était vrai quoi. Personne pouvait me laisser tranquille ? Je fixais le ciel tandis que l'eau me tombait dans les yeux. Pourquoi la pluie tombait ? Était-ce parce que le ciel était triste ? Parce qu'il en avait royalement marre de toute la misère, ta tristesse sur terre et qu'il se devait de la nettoyer ? Ha, la misère humaine, vous m'en direz tant. Sérieusement, pourquoi il pleuvait ? Ha, oui oui. Vous allez me baratiner de trucs dingues de chez les moldus. Ouais ouais. Rien à foutre en fait. Mais pourquoi de l'eau ? Enfin, chez les moldus c'était simple. Mais moi, j'avais toujours des questions de vie: Pourquoi la vie ? Pourquoi la mort ? Pourquoi l'eau ? Le soleil ? Pourquoi l'amour aussi ? Personne ne pu me répondre, parce que jamais ces questions ne franchirent mes lèvres.

- Qu'est-ce que t'en a à foutre, de moi ? demandais-je d'un ton bourru.

Mais je l'avais quand même suivi. 

Mon regard était froid, glacial. Comme cette pluie qui tombait inlassablement et qui me nettoyait. Je n'avais guère apprécié sa réponse et ce n'était guère difficile de le savoir. Je le fixais rageusement et enlevai ma main de la sienne. Jusque là, je l'avais gardé. Pourquoi ? Bah, elle était chaude. Je l'avais gardé dans la mienne dans l'espoir que la chaleur de sa paume parvienne à me remettre debout, à me garder la tête hors de l'eau. Comme s'il pouvait réconforter mon âme brisée, froide. Comme si ça avait une hance de percer le brouillard qui m'entourait. Mais maintenant que j'avais entendu sa réponse, c'était comme si mon sang devenait de l'eau congelée. Charmant, vraiment. J'avais brusquement retirer ma main. Sans doute c'était-il rendu compte de son erreur, car son visage changea et il me prit les deux mains.

Vous savez, cette expression de bonheur béat, cette joie, ce réconfort apaisant qui vous prends lorsque vous vous laissez tendrement gliser dans un bain à l'eau confortablement chaude ? Ou devant les flammes caressantes d'un feu de foyer ? Bah, ses mains dans les miennes, c'était un peu la même chose. Il m'attira dans ses bras et je fermai les yeux en inspirant. Mes muscles, d'abord tendus, se dénouèrent peu à peu. Lentement, l'action faisait son effet et je devenais plus calme, plus serein. Ma tête posée sur sa poitrine éoutait son coeur qui battait follement. Sans doute rêvait-il depuis longtemps de faire cette toute petite et insignifiante action, mais si tel n'était pas son cas, c'était grandement le mien. Enfin ... Excepté Liam, bien entendu. 

Oui. Besoin d'aide, j'en avais. Depuis longtemps, mais personne ne remarquait jamais rien. Personne n'avait remarqué jusqu'à ce jour. Sans doute parce que je ne permettais à personne de savoir, aussi. Mais tel est que je m'accrochai à lui, comme s'il devenait ma bouée de sauvetage parmi cet orage, cette pluie qui déversait sses eaux pures et cristallines sur nous.  J'avais envie de prononcer des mots. Des mots qui exprimaient toute la détresse qui submergeait mon âme en ce moment, tel un bateau à la dérive, prit dans le violent orage qui s'étendait sur un océan glacial et noir de tempête. Comme ce bateau qui, sur une légère cassure dans sa parois, allait faire naufrage pour à jamais chavirer dans les eaux sombres et ne plus jamais remonter. Il me murmura que je n'étais plus seul. Il m'avait aidé à remonter et m'aidais maintenant à respirer dans ce déluge. 

- Si seulement ... murmurais-je.